11. Pause plaisir

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Liam

Je finis d’essuyer deux tasses que Janet vient de ramener et fais rapidement un tour de la salle pour voir si tout est calme. Il n’y a pas grand monde et c’est tant mieux. Je constate que Becca est en grande discussion avec son pote, Evan, et que le gars, s’il pouvait mettre ses yeux dans le décolleté, il le ferait aussitôt. C’est clair qu’elle est bien roulée, la meuf, mais j’ai fait un deal avec Sarah, et, aussi fou que ça puisse paraître, j’ai envie de le respecter. Je ne sais pas ce qu’il se passe avec elle, mais dès que je la vois, tout mon corps réagit et tout ce qui n’est pas elle disparaît dans un brouillard à l’écart. Et ses propositions sont beaucoup plus subtiles que celles de Becca, mais pas moins excitantes. Elle m’attend pour une séance de “pelotage” qui me fait vraiment envie.

— Janet, j’ai un coup de fil à passer, tu me couvres une petite dizaine de minutes ?

— Oui, vas-y Liam. Prends ton temps, c’est calme, ce soir.

Je lui souris et m’éclipse directement vers le fond du café. Je me regarde rapidement dans le miroir des toilettes et ouvre la porte qui donne sur la petite cour extérieure où certains de mes collègues viennent pour fumer tranquillement. J’ai d’abord l’impression qu’elle est vide, mais je constate que Sarah est bien là, dans un petit recoin vraiment au fond de la cour. Je m’approche rapidement et ne résiste pas à l’envie de la prendre dans mes bras et de l’embrasser. Vu la ferveur qu’elle met dans son baiser, je pense qu’elle éprouve la même urgence que moi à retrouver le contact entre nos deux peaux, la connexion entre nos deux corps.

— C’est bien ici, le pelotage ? demandé-je innocemment en glissant ma main sous le chemisier et en empaumant un de ses seins.

— Il semblerait bien, oui, sourit-elle alors que je sens sa paume chaude se poser sur mon ventre, sous mon tee-shirt. Tu poses la question après avoir commencé à profiter de la marchandise, toi ?

— C’est que l’étalage est bien achalandé et faisait envie. C’est une belle surprise que tu me fais ce soir, Sweetie.

— Il m’a semblé que tu en avais besoin… Alors, je suis là. Tu as l’air préoccupé, ça me paraissait être une bonne excuse pour profiter de toi, murmure-t-elle à mon oreille en pressant mon sexe de sa main à travers mon jean.

— J’aime ton côté joueuse, Sweetie. Sache que ça me plaît énormément.

Je défais un bouton de son jean et fais passer ma main sous l’élastique de sa culotte pour glisser un doigt entre ses lèvres déjà humides. Avec elle, j’ai vraiment l’impression d’avoir trouvé une partenaire aussi folle que moi.

— Contente que ça te plaise, Capitaine, mais… Je crois que c’est toi qui me dévergondes, rit-elle en déboutonnant frénétiquement mon jean. J’ai envie de toi, tu n’imagines même pas à quel point.

— Oh que si, j’imagine, petite dévergondée.

J’abaisse son pantalon et sa culotte afin de me faciliter l’accès et pose la paume de ma main sur son clitoris alors que deux de mes doigts la pénètrent. Sarah me caresse vigoureusement et j’adapte mon rythme au sien en étouffant ses gémissements de ma bouche. C’est fou comme c’est excitant de la masturber ainsi avec le risque de se faire surprendre. Je pense qu’elle ressent la même chose car tout à coup sa main se serre sur ma queue et ses dents se referment sur ma lèvre. Elle jouit silencieusement contre moi et, dès qu’elle relâche la pression sur mon sexe, je m’en saisis et la rejoins rapidement dans cet orgasme partagé. Mon sperme gicle un peu sur mon doigt et alors que je cherche sur quoi l’essuyer, la coquine le prend et le porte à sa bouche pour le sucer sensuellement.

— Je crois que je n’ai jamais eu une pause aussi sensuelle, Sweetie, parviens-je à dire après avoir retrouvé mon souffle.

— Contente que la pause t’ait plu. Je reviendrai peut-être, le service est excellent ici et le serveur très agréable, sourit-elle en se rhabillant.

— Pour le côté agréable, tu en es la seule responsable, parce que je peux te dire que j’étais de mauvais poil avant ton arrivée au café.

— Oui, j’avais remarqué, grimace-t-elle en prenant le temps de me rhabiller à mon tour. Tu… Tu veux en parler ? Ou pas, hein, enfin, tu fais comme tu le sens.

— Je n’ai pas envie de t’embêter avec mes problèmes persos, Sarah, et il va falloir qu’on retourne dans le café, un jour quand même, tenté-je d’esquiver la question en souriant.

— Très bien, comme tu le sens, Liam… Au moins, tu sais que si tu as besoin de discuter à un moment, je peux écouter aussi, et pas seulement ouvrir les cuisses. J’espère qu’il n’y a rien de trop grave, je préfère te voir sourire, quand même, me dit-elle avant de glisser sa main sur ma nuque pour pouvoir m’embrasser tendrement sur la joue.

— Disons que la vie n’est pas facile tous les jours, mais que tu es plus qu’une agréable parenthèse dans ces problèmes. Merci d’être venue me changer les idées. Je te laisse, je retourne au comptoir, Sweetie.

— A ton service, Capitaine… Bon courage, me lance-t-elle en faisant déjà demi-tour pour regagner le café.

Je retourne à mon tour à l’intérieur et reprends mon poste derrière le comptoir. Je suis à peine arrivé que Becca s’approche de moi, un grand sourire aux lèvres. Je l’accueille cependant plus poliment que tout à l’heure.

— Oui, Becca, que désires-tu ?

— Un autre latte, s’il te plaît. Et éventuellement ton numéro ? me dit-elle en bombant son torse, faisant ressortir sa poitrine.

— Pour le latte, c’est avec plaisir. Pour le numéro, je suis sûr que tu l’as déjà récupéré auprès d’un de mes potes qui n’a pas résisté à cette jolie vue, Becca. Et je te préviens, je ne prends pas les paiements en nature, ajouté-je en tendant la main.

— J’aime bien ta stratégie, Liam, sourit-elle en déposant l'appoint dans ma main, l’enserrant entre ses doigts au passage. Mais tu sais, j’aime bien qu’on me maintienne à distance, ça rend les choses encore plus… Excitantes, en fait.

Je me retiens de lever les yeux au ciel et lui sers son latte avec un petit sourire, mais sans faire de commentaire. Elle retourne à sa place en accentuant volontairement son déhanché et tous les mecs présents profitent du spectacle alors que mon regard à moi se porte un peu plus loin sur Sarah à qui je souris discrètement. Sur un signe de cette dernière, je vois les trois amis se lever. Ils me saluent de loin avant de partir, mettant ainsi fin à l’agréable distraction que leur venue avait créée dans mon quotidien pas si rose. Me voilà replongé dans mes sombres pensées jusqu’à la fermeture du café.

Quand je rentre, mon père est encore dans le petit salon, sur son canapé, son téléphone à la main.

— Tu as trouvé une solution pour la maison, Daddy ?

— Oh, Liam, tu as vu l’heure ? Y a moyen d’arrêter de focaliser sur la tune tout le temps ?

— Daddy, dans trois semaines, on pourrait se retrouver à la rue ! J’y ai pensé toute la soirée, et je me disais que peut-être, on pouvait déménager rapidement dans un coin moins cher, vu qu’on ne peut plus se payer cette maison.

J’y ai beaucoup pensé, c’est sûr, mais je mens un peu en disant que c’était toute la soirée. J’ai eu une agréable distraction au milieu de ce temps qui me redonne légèrement le sourire quand j’y repense.

— Non, on ne déménagera pas d’ici pour trouver moins cher, Liam. Ça ne changera rien au fond du problème, et le Mexicain ne me lâchera pas tant que je n’aurai pas payé.

— Ah ! Tu penses donc pouvoir le payer ? Je peux mettre cinquante dollars si tu veux. J’ai vu avec le proprio du Unicorn Café qui peut me faire une avance. Mais ça ne suffira jamais, c’est pour ça que je me dis qu’on serait mieux dans un endroit plus petit… Moins cher…

— Tu ne m’écoutes pas, Liam, marmonne mon père en tapotant sur son téléphone. Je t’ai dit que ça ne changerait rien puisqu’il faudra le payer aussi, déménager, payer un nouveau loyer. Je vais m’arranger avec le Mexicain, et je te dis que je gère la situation. Respire, fils.

— Mais c’est quoi ta solution ? Pourquoi tu ne me dis pas ce que tu as en tête ? Comment veux-tu que je ne sois pas inquiet quand je vois que l’on a deux loyers de retard, qu’on n’a plus d’argent et qu’on est menacés d’expulsion ? Tu sais, Daddy, j’ai plus dix ans, si tu veux que je comprenne ce qu’il se passe, il suffit de m’expliquer.

— Tu n’as plus dix ans mais tu restes mon fils, bon sang, s’agace-t-il en soufflant lourdement. Aux dernières nouvelles, c’est encore moi qui décide. Encore une fois, je comprends que c’est compliqué pour toi, Liam, mais arrête de focaliser là-dessus, ça n’arrangera pas les choses pour autant. Je t’ai dit que je gérais, arrête de mon gonfler avec ça maintenant.

— Tu ne vas pas te coucher ? demandé-je en changeant de sujet. Il est tard et moi, je suis crevé. Vu que je suis trop gamin pour comprendre ce qu’il se passe, je vais te laisser avec ton téléphone qui doit te comprendre mieux que moi. Bonne nuit, Daddy.

— Si tu pouvais éviter la crise d’ado, ce serait pas mal, Liam. Il y a déjà suffisamment des caprices de ta petite sœur. Bonne nuit, fils, marmonne-t-il avant de sourire à son mobile.

Je ne sais pas à quel jeu il joue, mais ça a l’air de lui apporter tout le réconfort qu’il recherche. De mon côté, je n’ai pas cette chance et ce n’est pas dans mon téléphone que je vais trouver cet apaisement. Quoique. En arrivant dans mon lit, j’écris un petit message à Sarah et tout de suite, je retrouve le sourire que j’avais perdu en rentrant chez moi.

Merci pour cette agréable pause. Tu repasses quand tu veux. Bisous.

Sa réponse ne se fait pas attendre et finit de me redonner espoir dans le monde dans lequel je vis.
Merci de m’avoir accordé ta pause, Capitaine. Je t’enverrais bien un nude pour bien finir la soirée, mais je ne fais jamais ça avant le “jamais dix sans onze”, alors tu te contenteras bien de… Mes pieds ? Je t’embrasse.

La photo jointe est toute en sensualité car certes, on voit ses pieds, mais on devine aussi ses longues jambes qui se dévoilent jusqu’à une petite nuisette que l’on ne parvient pas à bien distinguer. Cette fille va me faire tourner la tête, j’en oublierais presque mes soucis d’argent !

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