57. L'expérience interdite

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Liam

Le jour ne s’est pas encore levé, mais je suis déjà debout. Lors de mes derniers entraînements, le coach m’a fait plusieurs remarques sur le fait que je m’empâtais, que je prenais du poids et perdais un peu en efficacité en attaque. J’ai râlé pour la forme, mais je sais qu’il a raison. Depuis que nous avons emménagé chez Vic et Sarah, je mange plus et je fais moins d’exercice à la maison, ce qui fait que je me suis un peu éloigné de mon poids de forme. Je me suis donc décidé à reprendre une routine plus sportive afin de m’entretenir et rester en bonne forme pour mes matchs.

Je descends les escaliers doucement pour ne réveiller personne dans la maison et vais m’installer sur la terrasse pour y faire quelques exercices musculaires et étirements. Je commence par une dizaine de tours de terrasses en trottinant, rien de tel pour s'échauffer, puis j’enchaine avec une série intensive de pompes et d’abdominaux qui me donnent chaud malgré la température extérieure qui ne dépasse pas le dix degrés. Pour parachever ces petits exercices, je fais des accélérations en m’appuyant sur le mur de la maison afin de me donner de l’élan avant de stopper à chaque fois devant la piscine au dernier moment. Plusieurs fois, je suis à deux doigts de tomber dans l’eau fraîche mais je parviens à éviter la catastrophe.

Une fois tous ces petits exercices réalisés, je récupère mon ballon de basket et me mets à effectuer des dribbles en courant le plus vite possible avant de tirer. Je répète cet exercice encore et encore, jusqu’à ce que mon corps en nage me contraigne à arrêter. J’y suis allé fort, ce matin, mais j’adore me plonger dans de telles activités intensives. Lorsque je retourne à l’intérieur, je croise Vic et Daddy, déjà habillés, prêts à sortir.

— Bonjour, les Vieux ! Vous allez où comme ça ?

— Liam, si tu pouvais éviter ce petit mot doux, franchement, ça m’arrangerait, rit Victoria. On va visiter des lieux pour le mariage aujourd’hui, tu te souviens ?

— Ah oui, c’est vrai. Vous nous laissez Judith, alors ? On peut la laisser dormir, ce matin, non ? La grasse matinée, ça n’a jamais tué personne.

— Oui, bien sûr, mais n’oublie pas qu’elle va chez Megan en fin de matinée quand même, me dit mon père. Sarah a dit que ça ne la dérangeait pas de l’y emmener, mais si tu veux le faire... Enfin, vous vous débrouillez entre vous, vous êtes grands.

— Oui, Daddy, tout ira bien. Bonnes visites ! Trouvez-nous un bel endroit avec beaucoup de petits recoins calmes et discrets, surtout !

— Pour quoi faire ? Tu comptes venir accompagné ? m’interroge Vic avec le sourire aux lèvres.

— Peut-être, oui. Et sinon, je ferai peut-être une belle rencontre. C’est souvent lors des mariages que l’on rencontre son futur ou sa future partenaire. Il vaut mieux prévoir toute éventualité !

— J’espère t’avoir mieux élevé que ça, quand même, soupire Daddy. Allez, bonne journée, Fils. Embrasse Jude pour nous, ok ?

Je les regarde partir, main dans la main. Ils sont mignons tous les deux, et je suis un peu jaloux de les voir profiter de la vie comme ça alors que je suis coincé et que je ne peux rien espérer avec Sarah à cause d’eux. En sueur, je me dis que je vais profiter du fait que j’ai un peu de temps pour aller me prendre une petite douche qui me fera le plus grand bien. Je remonte rapidement l’escalier et pénètre dans la salle de bain où je me déshabille à peine rentré. Je ne peux retenir un cri d’étonnement quand j’entends le jet de la douche se mettre en marche.

— Eh ! Qui est-ce qui se cache dans la cabine de douche ?

— Pas très viril, ce petit cri, le basketteur, sourit Sarah en sortant la tête de la douche. Je ne te félicite pas, tu viens de briser le mythe ! Bonjour quand même.

— Ouais, ben, tu faisais quoi en silence à te cacher comme ça ? La prochaine fois que tu veux te caresser, fais ça dans ton lit ! Là, tu m’as fait peur, ris-je.

— Mon lit n’a pas de pommeau de douche magique, Liam, dit-elle en me faisant un clin d'œil.

Immédiatement, à l’idée qu’elle était peut-être vraiment en train de se masturber dans la douche, mon sexe se dresse, comme s’il avait envie de retrouver cet endroit tout humide qui m’a apporté tant de plaisir.

— Et ça marche, même sans faire couler l’eau, ce pommeau magique ? demandé-je alors que je capte ses yeux qui se posent sur ma queue bandée.

— Non, tu m’empêches de me faire du bien, Sanders. Tu devrais avoir honte, d’ailleurs !

— Il va falloir que je me fasse pardonner, alors. Tu as sûrement besoin d’un coup de main pour apprendre à te servir de ce pommeau magique, non ?

Je m’avance vers elle et ouvre la porte de la douche complètement. Je constate qu’elle est effectivement nue, le pommeau de douche à la main et en profite pour me rincer l'œil. Elle semble un peu surprise par mon approche ou alors, c’est mon érection qui lui fait perdre ses moyens, en tous cas, elle ne bouge pas et me laisse l’admirer. La première chose qui attire mon attention, ce sont ses magnifiques seins dont les tétons tendus témoignent de son excitation. Mes yeux parcourent ensuite son ventre, ses cuisses, et je retrouve avec plaisir la vision de son corps nu.

— Tu te faisais vraiment plaisir, on dirait ! continué-je, un peu surpris.

— Tu crois que la masturbation est réservée aux hommes ? Tu sais qu’une femme jouit plus souvent toute seule qu’avec un mec ? Bon… J’en rajoute peut-être un peu, quoique ça dépend du mec qu’elle a sous la main. Certains ne sont pas très doués.

— Mais non, Sweetie, je sais bien que les femmes se masturbent, surtout quand elles vivent avec un mec comme moi qu’elles ne se permettent pas de toucher. Je te laisse reprendre, voyons, fais comme si je n’étais pas là, je n’aurais pas dû t’interrompre.

— Tu crois que je vais me faire du bien sous tes yeux, peut-être ? rit-elle. Ce ne serait pas très sérieux…

— Oui, tu as raison, je manque à toute ma galanterie. Je suis là, c’est à moi de le faire, répliqué-je en lui prenant le pommeau de douche des mains et en rallumant l’eau qu’elle avait arrêtée. Tu me dis si je fais ça bien ou pas, Deal ?

Voyant qu’elle hésite à répondre et qu’elle est surprise de ma proposition, je me rapproche d’elle et dirige l’eau vers son ventre afin que le liquide commence à couler le long de son corps, puis je le fais descendre et le dirige vers son petit bouton sur lequel la pression de l’eau commence à se faire sentir.

— Liam… Qu’est-ce que tu fais ? Je… Merde, soupire-t-elle en suivant ma main des yeux.

— J’expérimente, dis-je, excité par la situation.

Je fait circuler le pommeau de haut en bas afin de trouver l’angle qui va lui donner le plus de sensations, provoquer chez elle le plus de réactions. Je fais passer mes doigts sous le jet pour la caresser en même temps et observe son corps répondre à mes caresses.

— Nom de… On ne devrait pas… Liam, souffle-t-elle en agrippant mon avant bras, sa lèvre prisonnière entre ses dents tandis qu’elle ferme les yeux.

— Je suis juste en train de continuer ce que tu avais commencé, Sweetie. Rien de plus. Tu n’aimes pas ?

Je passe maintenant le pommeau de la douche tout contre sa peau et l’appuie légèrement sur son clitoris alors que ses mains se posent sur ma nuque et que je sens ses ongles s’insérer dans mon cou.

— Difficile de ne pas apprécier, me dit-elle en m’attirant contre sa bouche pour m’embrasser presque voracement.

Je réponds à son baiser mais reste concentré sur ses réactions suite à mes caresses et au jet d’eau qui continue à se déverser inlassablement sur son intimité. J’adore comme elle gémit contre moi alors que nous nous embrassons. Elle en vient même à pousser de petits cris lorsqu’un de mes doigts s’insère en elle, à la recherche de son point sensible.

— Mmmm, Sweetie… Laisse-toi aller, jouis pour moi…

— Tu es fou, on ne peut pas, me dit-elle alors que tout son corps exprime le contraire, sa main allant même jusqu’à empaumer ma hampe pour la branler.

J’insère alors un autre doigt en elle et délaisse sa bouche pour venir m’emparer d’un de ses tétons que je commence à mordiller. J’adore sentir sa main glisser sur mon sexe et je profite de cet instant un peu hors du temps où nous ne pensons plus qu’à atteindre notre orgasme. C’est chaud, c’est sensuel et elle ne retient plus ses gémissements qui me rendent fou de désir. Je m’amuse à faire tourner le pommeau sur son clitoris, à l’éloigner puis le rapprocher pour varier les sensations. Elle répond en intensifiant ses propres caresses sur ma virilité qu’elle enserre vivement au moment où tout son corps se contracte. Sa respiration semble se bloquer, sa bouche est ouverte, ses yeux fermés et elle jouit dans un gémissement qui semble la soulager de toute sa frustration.

Dans son excitation, pour ne pas tomber, elle s’est accrochée à mes épaules et a relâché la pression sur mon sexe, ce qui fait que je suis encore tout dur. Je la laisse reprendre son souffle et continue de la caresser doucement, ma bouche se faisant plus tendre sur ses seins aux pointes dressées. Féline, elle me repousse contre la paroi de la douche et sa bouche retrouve la mienne. Plus aucune retenue dans ce baiser. Ses lèvres se font gourmandes, sa langue joueuse. Sa main qui s’empare de ma hampe laisse peu de doutes quant à ses intentions. Elle se met à me branler avec vigueur, ses doigts provoquant chez moi un flot de sensations qui me font approcher peu à peu l’orgasme. Notre baiser continue alors qu’elle rajoute un peu de savon afin de faciliter sa masturbation. De la voir ainsi faire, de la sentir nue contre moi, de ressentir sa main amplifier ses mouvements, mon souffle s’accélère et je ferme les yeux à mon tour pour jouir et exploser entre ses doigts. Elle ne s’arrête pas dans ses caresses et me vide de mon sperme qui vient gicler sur son ventre, sur ses cuisses. C’est bon, c’est merveilleux, c’est fort.

— Wow… J’ai la preuve qu’il n’y a pas que les hommes qui se masturbent sous la douche, en effet, dis-je alors qu’elle n’a toujours pas stoppé ses mouvements sur mon sexe.

— Ça manque un peu de confort, mais il y a plus désagréable, non ?

— On va dans ma chambre pour finir tout ça de manière plus confortable ? demandé-je en ouvrant déjà la porte de douche, confiant sur le fait qu’elle va m’accompagner.

— Non, je… Il ne vaut mieux pas, on a déjà assez merdé comme ça, soupire Sarah en attrapant le pommeau pour se rincer.

Je me retourne alors que je suis déjà sorti de la douche.

— Tu rigoles ? Tu ne veux pas conclure ce début prometteur ?

— La question n’est pas de savoir ce que je veux, mais ce qu’on peut faire. Nos parents vont se marier, Liam, ce qu’on a fait, là, c’est déjà trop… S’ils savaient, tous les deux…

— Je te rappelle qu’ils ne sont pas encore mariés et que, quand je suis au fond de toi, c’est encore plus intense, tout ça.

— Arrête, s’il te plaît, c’est déjà suffisamment frustrant comme ça, pas besoin d’en rajouter en prime. On n’a pas assez dérapé à ton goût ?

— J’ai envie de toi, tu as envie de moi, c’est tout ce qui compte, non ? Alors, non, je n’ai pas assez dérapé, m’énervé-je devant son refus de me suivre.

— Non, ce qui compte c’est ton père amoureux de ma mère, ma mère qui parle de nous comme d’une belle famille, Jude qui m’appelle sa grande sœur, tu vois ? Désolée de ne pas réussir à passer outre tout ça. Tant mieux pour toi, si tu réussis à éteindre ton cerveau…

— Des fois, tu es vraiment trop coincée, Sarah, m’emporté-je à nouveau en sortant de la salle de bain.

J’ai joui et pourtant je suis frustré. Cependant, la frustration n’est pas sexuelle, là. Ou en tous cas, pas que. Est-ce que nous sommes vraiment condamnés à ne vivre que ce genre de petits instants volés qu’il nous faut regretter par la suite ? Si c’est ça, je préfère tout de suite démissionner et aller chercher mon bonheur ailleurs. Mais depuis que je l’ai rencontrée, j’ai l’impression qu’aucune autre femme n’arrive à m’exciter, à m’attirer, à me donner envie de mieux la connaître. C’est moi, le condamné à être frustré, je pense…

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