91. Superbes vues

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Liam

En arrivant à Aspen, cette ville dans le Colorado, je ne m’attendais pas à me retrouver dans un endroit aussi féérique que celui que je découvre alors que Daddy s’est installé à l’avant du véhicule de location, aux côtés de Vic. Je suis à l’arrière et j’ai la chance de pouvoir me serrer contre Sarah qui est assise au milieu, Jude ayant voulu s’asseoir près de la fenêtre pour profiter du paysage. Nous passons à côté de chalets tous plus imposants les uns que les autres, le tout sous une douce lumière hivernale et le blanc de la neige qui recouvre tout. Daddy fait attention car la route est glissante, mais la voiture est équipée de chaînes et on progresse néanmoins rapidement vers le chalet que Vic et Sarah possèdent en ville. Ma future belle-mère guide mon père et nous arrivons bientôt près d’un chalet d’une taille respectable mais qui garde tout le charme des habitations plus petites.

— Vous allez adorer le hammam que mon mari a fait installer. On s’y relaxe comme nulle part ailleurs !

Je regarde Sarah et je vois qu’elle a les mêmes pensées que moi sur cette pièce. Encore un lieu qu’il nous faudra découvrir ensemble et j’ai l’impression que la chaleur ne viendra pas que de la pièce mais aussi de la jeune femme qui s’amuse à caresser discrètement mon érection, cachée par nos nombreux vêtements.

— Ça a l’air incroyable, Vic. J’ai hâte de voir si ça donne vraiment aussi chaud qu’on se l’imagine.

— Eh bien, il faudra y aller mollo sur le thermostat quand même, Liam. Mais ça peut l’être, oui. Qu’est-ce que j’ai hâte de faire le sapin ici, l’ambiance est déjà superbe, mais une fois les guirlandes installées, c’est encore plus féérique.

— Encore un sapin ? demande Jude, émerveillée. Trop bien ! On le fait dès ce soir ?

— Demain, ma Puce, dit Daddy en souriant. Noël sans sapin, ce n’est pas Noël.

— Et vous verrez, la vue depuis le salon sur les montagnes est magnifique.

Nous sortons dans le froid et montons les marches qui mènent à l’entrée. Vic compose le code qui déverrouille la porte et nous voilà dans une maison qui n’a rien à envier à celle d’Evanston. Je suis vraiment en train de m’habituer à vivre dans ce luxe, il faudrait être difficile pour ne pas apprécier. Sarah me prend par la main et m’emmène immédiatement à l’étage et je la suis alors que Jude reste en extase devant l’armoire remplie de jeux et jouets divers. Daddy et Vic contemplent le paysage depuis le salon.

— Tu m’emmènes où, Sarah ?

— Je veux te montrer la plus belle pièce de la maison. Enfin… J’adore la vue depuis ma chambre. Lac et montagne, tu imagines ? Et on voit tout, même depuis le lit, d’ailleurs, regarde, me dit-elle en ouvrant la porte.

Je la suis et prends la précaution de fermer la porte derrière nous, même si avec le bruit que font les escaliers, il y a peu de chance qu’on soit surpris. Sarah m’attire contre la grande baie vitrée qui se situe en face de nous et je me colle dans son dos alors que la vue est en effet époustouflante. Le soir qui commence à tomber et les chalets qui s’illuminent donnent une impression si magique à la scène que j’en ai le souffle coupé.

— Wow… C’est… Magnifique… Incroyable, soufflé-je à son oreille.

— N’est-ce pas ? J’ai dû faire une crise à mes parents pour avoir cette chambre. Ils la voulaient pour eux, évidemment. Tu m’imagines, ado, à piquer une crise ? C’était puéril, rit-elle.

— J’imagine bien, oui. Personne ne peut te résister. Tu es aussi magique que la vue, avoué-je en la plaquant contre la fenêtre pendant qu’elle m’enlace et que nous échangeons un baiser plein de frénésie et d’envie.

— Eh bien, tu sais comment parler aux filles, toi, me dit-elle en glissant ses mains fraîches sous mon pull.

— Je crois qu’il n’y a qu’à toi que je sais parler ainsi, Sweetie. Tu me fais trop envie, dommage qu’on n’ait pas vraiment le temps, ajouté-je avant de glisser ma main dans son pantalon et de m’insérer sur sa culotte que je caresse tout en continuant à l’embrasser avec désir.

— Liam, souffle Sarah en agrippant mon pull. Tu ne peux pas… Me chauffer comme ça alors que tu sais très bien qu’on n’a pas le temps, voyons !

Je ne réponds pas mais m’agenouille devant elle et lui défait son pantalon qui tombe sur ses chevilles. Je fais de même avec sa culotte et admire cette nouvelle vue qui s’offre à moi. Elle essaie de me repousser sans pour autant vraiment y croire et je pose ma langue entre ses lèvres ainsi offertes. Ses mains se posent sur ma nuque quand je commence à la lécher et à remonter vers son joli bouton que j’aime tant. Nous n’avons pas beaucoup de temps et je m’applique à la parcourir et à insérer un doigt en elle pour la faire jouir sous mes caresses. Elle gémit et essaie d’onduler contre moi alors que je la maintiens fermement contre la baie vitrée. L’orgasme qui la fauche est bref mais intense et je suis obligé de la soutenir pour ne pas qu’elle s’effondre sur moi.

Je me relève et lui souris alors qu’elle se rhabille rapidement puis m’enlace en passant ses bras autour de mon cou.

— Bienvenue à Aspen, Sweetie. C’est magique, ici, tu ne trouves pas ?

— C’est toi qui es magique, glousse-t-elle avant de m’embrasser tendrement.

— Viens, redescendons, sinon ils vont commencer à se faire des idées, indiqué-je en l’entraînant à ma suite.

J’espère que les parents ne vont pas remarquer le teint rosi de Sarah qui a pris de belles couleurs suite au petit traitement que je lui ai fourni. Ou qu’ils imputent ça à la chaleur ambiante par rapport à la fraicheur extérieure. En tous cas, Aspen s’annonce sous des auspices très, très intéressants.

Nous retrouvons nos parents qui n’ont pas beaucoup bougé et je laisse Sarah se rapprocher de Judith pendant que je termine de décharger la voiture. Je prends une photo du chalet éclairé par une belle lumière avec le soleil qui se couche et la poste sur mon profil sur Instagram, en mettant en légende : “Vive les vacances.”

Je n’ai pas eu le temps de ranger mon téléphone qu’il bipe déjà et je regarde les notifications. J’ai un inconnu qui a aimé l’image et je souris car c’est sûr que ça va attirer du monde, une si belle photo. Par contre, le message qui arrive juste après me glace le sang.

Profite bien de tes vacances, Liam. Je savais que tu saurais trouver l’argent et en faire bon usage. Je t’attends avec les sous ou avec ton engagement dans quelques jours seulement.

Je ne sais pas quoi répondre à ce message. Il ne peut venir que d’une personne, le Mexicain, qui se rappelle à moi alors que je m’apprêtais à oublier un peu mon quotidien dans ce petit paradis à la montagne.

Quand je rentre à nouveau, Sarah me dévisage et, même si je ne sais pas comment elle fait car je pensais avoir revêtu mon visage de joueur de poker, elle comprend immédiatement que quelque chose ne va pas. Elle me suit en cuisine pour m’aider à ranger et se rapproche de moi dès qu’elle est sûre qu’on ne nous a pas suivis.

— Est-ce qu’il y a un problème, Liam ? Qu’est-ce qu’il t’arrive ?

— Rien, tenté-je alors qu’elle fait une grimace.

— Tu me mens, je déteste ça, soupire-t-elle en reculant d’un pas. Tu ne peux pas te refermer comme une huître dès qu’il s’agit de faire autre chose que de se retrouver nus dans un lit ensemble, Capitaine…

— Pas forcément besoin d’un lit, rigolé-je en jetant un œil à la porte qui reste heureusement toujours fermée. C’est le Mexicain. Il vient de m’envoyer un message suite à la photo que j’ai postée…

— Il veut quoi ? C’est quoi son problème, encore ? Il veut qu’on lui donne les clés de la maison, aussi ?

— Il me dit d’honorer ce qu’il m’a demandé. Il va falloir que j’aille l’affronter quand on rentrera, ça promet…

— Tu as pris ta décision, finalement ?

— J’hésite à assumer ce que je souhaite faire, c’est ça le problème.

— Qu’est-ce que tu veux dire par là ?

— Que je n’ai pas envie de finir ma vie en prison parce que ça serait perdre du temps que je pourrais passer avec toi. Et je ne veux pas non plus lui donner de l’argent. Mais si je fais ça, il faut s’attendre au pire…

— Tu ne penses pas que tu pourrais essayer de négocier avec lui ? Je veux dire… Un paiement, un certain prix et basta ? me demande-t-elle en s’asseyant sur le plan de travail.

— Non, il sait que vous avez de l’argent et qu’il peut demander beaucoup. Il faudrait que j’aie une autre solution… Peut-être demander la protection d’un de ses rivaux ? Je suis désespéré là… J’ai l’impression que j’ai tout pour moi et qu’à la rentrée, je vais tout perdre. Ma liberté à cause de lui. Mon amour à cause de nos parents.

— La priorité, c’est le Mexicain, pour l’instant… Tu ne crois pas que ce serait te mettre dans une autre galère que de demander de l’aide à un autre pourri ?

— Ouais sûrement, mais sinon, je fais comment ? Même si j’arrive à lui casser la gueule, derrière c’est mortel pour moi… Tu vois, je suis bien coincé, là.

— Est-ce que… Est-ce que tu pourrais envisager de te donner plus de temps ? Ne t’énerve pas, je t’en prie, je cherche une solution, soupire Sarah en attrapant ma main. Mais… Tu pourrais le payer un peu, pendant quelques mois ?

Purée, elle commence à trop bien me connaître, là. Parce que oui, j’ai eu envie de lui sauter dessus, de m’énerver. Elle veut quoi ? Que je le paie jusqu’au mariage, comme ça, une fois qu’on est condamnés à se séparer, je peux aller noyer mon chagrin en faisant le larbin du Mexicain ?

— Essayons d’oublier ça le temps de ces vacances de Noël, Sweetie. Et on avisera ensuite, d’accord ? dis-je en m’éloignant un peu d’elle.

— D’accord… Mais réfléchis-y quand même, ce serait… Juste en attendant de trouver une autre solution, jolie huître têtue.

Je vais y réfléchir, c’est certain, mais pas ici, pas pendant ces vacances dans un lieu si idyllique. Ici, mon objectif, ça va être de profiter d’elle le plus possible. Entre le hammam, la chambre avec vue de rêve, le salon avec la cheminée, les options sont multiples contrairement à ma situation avec le mafieux. Et j’espère bien profiter de chacune de ces opportunités pour continuer à lui montrer à quel point elle compte pour moi, à quel point je l’aime, même si je n’ai toujours pas le droit de l’exprimer.

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