Profondeur
A la surface de la Terre, germent des esprits pourtant bien enracinés. Des esprits qui semblant toucher les étoiles se confrontent à mille et une questions irréductibles. Même si l'on essaie de simplifier au maximum ce qui nous tiraille, on sait qu'au fond c'est plus complexe que ça. Une question aussi évidente que "qui suis-je ?" nécessite des années de résolution. On n'est jamais vraiment que ce qu'on devient et ce qui nous définit actuellement est une conviction plus qu'un constat.
C'est dans cet élan pour dénicher la personne que je serais réellement, que je m'intéresse à la profondeur. Vous savez la profondeur, cette partie qu'on ne voit pas tout de suite mais qui explique tout le reste. On dira plus communément aujourd'hui qu'il s'agit de la partie immergée de l'iceberg. Soit, moi je suis donc un bateau à la dérive qui cherche désespérément à imiter le Titanic. Qui se contente d'une apparence superficielle alors qu'il peut se fondre dans l'intimité de son être ?
Là encore il y a une nuance à relever, une imprécision à clarifier. Quand on pose la question "qui suis-je ?" ce n'est pas une question de paraître mais bien une question d'être. Si on s'intéressait au paraître, il nous aurait été demandé "comment suis-je ?" mais là c'est du "quoi" dont il s'agit. Et si le "comment" entoure le "quoi", il n'en sera jamais que l'enveloppe interchangeable et mutable. Moi j'ai besoin du "quoi", de cette partie recroquevillé à l'intérieur de "soi" qui manque terriblement d'apparaître.
Les gens qui nous entourent et la société tout entière a troqué le besoin de revenir à soi pour le besoin de briller aux yeux des autres. Et tout le paradoxe de cette approche c'est qu'en cherchant à étaler notre intimité sans pour autant essayer de percer son identité on oublie définitivement qui on est.
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