Quelques vers... suite

3 minutes de lecture

JOUR DE VENT


Le vent soufflait si fort

Que les cocus sortirent

Dans l'espoir un peu fou

Qu'il les décornerait

Hélas le vent du nord

N'avait rien à offrir

À ceux qui peu ou prou

Leur lit aux autres prêtaient


Les cocus en colère

Se réunirent alors

Afin de décider

Tous de quelle façon

Les rieurs faire taire

Et l'on pu voir alors

La plus belle assemblée

De cocus et de cons


Attablés tous ensemble

À manger et à boire

Ils avaient l’air malin

Ressassant leur malheur

Mérité il nous semble

D’ailleurs sur le trottoir

Un passant boute-en-train

En riait de bon cœur


~~~~~~

JE TE COMPRENDS


Moi qui suis né en Afrique noire,

Je te comprends, frère de couleur.

Si t'es né ici par hasard

Que tu sois noir, que tu sois beur,

Le monde aujourd'hui est compliqué:

Où que tu ailles, faut des papiers.


Où sont passées nos libertés?

Les privilèges ont remplacé

Sur la devise:" Fraternité".

Bon Dieu ! On a tout saccagé.


Moi qui me suis fait licencier,

Je te comprends, frère chômeur.

C'est pas facile d'être obligé

Pour vivre sans perdre son honneur,

De faire admettr' ses droits et puis

R'garder les autres comme des nantis.


Où sont passées nos libertés?

Les privilèges ont remplacé

Sur la devise:" Egalité".

Bon Dieu ! On a tout saccagé


Moi qui viens juste d' divorcer,

Je te comprends , frère de malheur.

Les tribunaux et les huissiers,

Tout ça me donne des haut-le-cœur !

Y'a que ma femme que j'aime encore,

Mais elle s'en fout. Elle a pas tort !


Où sont passées nos libertés ?

La justice nous a remplacés

"Pour le meilleur" par, "supprimé".

Bon Dieu ! On a tout saccagé.


Moi qui ne me drogue qu'aux sodas,

J'te comprends pas, frère dealer.

T'auras pas de bol avec moi,

J'pourrais bien me mettre en colère

Si t'essaies de r'filer ta came

A un gamin cherchant son âme.


Où sont passées nos libertés ?

À "paradis" z'ont rajouté :

"Artificiels". Quelle drôle d'idée !

Bon Dieu ! On a tout saccagé.


Moi qui n'interprète que l'amour,

Comprenez-moi, frères chanteurs,

Ca m'fout les glandes que de nos jours,

Faille du latex pour mon bonheur.

Et que l'amour comme la rose

Ait des épines, ça m'indispose.


Où sont passées nos libertés ?

Sous plastique, pour se protéger,

Comme la viande au supermarché !

Bon Dieu ! On a tout saccagé.


Moi qui suis né en Afrique noire,

Je te comprends, frère d’ailleurs,

Quand poussé par le désespoir,

Par la misère, la faim, la peur,

Tu risques ta vie pour venir

Construire pour ton fils un avenir


... Pour ton fils un avenir...


~~~~~~

TROPIQUE


Quand j'étais hardi voyageur

Et que je parcourais les mers,

J'ai découvert chaque douceur

De l'amour et ses fruits amers.

J'ai goûté le nectar des fleurs

Qui ornaient ton jardin, ma mie,

Et puis m'en suis allé ailleurs

Pour visiter d'autres pays.


Le vent léger d'ouest m'a emmené au loin,

Un autre vent, peut-êtr', me ramènera bien.


Mais ailleurs, n'ai vu nouveauté

Ni trouvé splendeurs inconnues.

Alors, quand j'ai voulu rentrer,

Ma mie, te retrouver n'ai pu.

J'ai dû traverser l'équateur

Du nord au sud, mais plus jamais,

Je n'ai pu retrouver les fleurs

Que j'avais vues dans ton palais.


Le vent qui soufflait d'est m'a emmené si loin,

Un autre vent peut-êtr', me ramènera bien.


Fleur tropicale du Capricorne,

Fleur du Cancer dans la torpeur

Alanguie de ce désert morne,

Du temps que j'étais voyageur,

J'ai voulu vivre l'aventure

Des navigateurs du passé

Et découvrir de la nature

Certains de ses plus beaux secrets.


Les vents hurlants du sud m'ont emmené très loin,

Un autre vent peut-êtr', me ramènera bien.


Ainsi, j'ai dû réinventer

Cette palette fantastique

Et dans mon âme j'ai caché

Un bouquet de fleurs des tropiques.

Je vivais parmi les couleurs,

Maintenant que tout est trop blanc,

Je ne perçois que la douleur

Qui me rapproche du néant.


Ces vents maudits qui tous m'ont emmené trop loin,

Ces vents m'y laisseront, maintenant, c'est certain.


Quand j'étais hardi voyageur,

Lorsque je parcourais les mers,

J'ai dû traverser l'équateur,

Mais du Capricorne... au Cancer.

Chansons JI 1990

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