Chapitre Cinq

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Finalement, je m'installais dans la chambre au dessus de celle du frère d'Ornélia.


« Provisoirement. » me précisa-t-elle. « Jusqu'à ce que quelqu'un vienne te chercher. »


L'homme qui m'avait soigné vint me rendre visite alors qu'Ornélia s'obstinait à vouloir installer mon lit elle-même.


« Je viens juste m'assurer que tu t'es bien remise. Ornélia ? »


Elle s'interrompit pour se précipiter près de moi et m'ausculter, tout en faisant un compte rendu détaillé à l'homme au sourire bienveillant.


« Si vous êtes médecin, pourquoi ne m'examinez-vous pas vous-même ? »


Il m'adressa le même sourire infaillible.


« Je ne veux pas te mettre mal à l'aise. C'est pour cela que je fais appel à Ornélia lorsque des femmes ou des jeunes filles viennent me voir.


- Vous ne seriez pas le premier homme à me toucher, rassurez-vous. »


Mes paroles provoquèrent un grand silence. Ornélia baissa les yeux pudiquement, et l'homme ne souriait plus. Je venais de dire quelque chose qu'il ne fallait pas, et je me demandais quoi. A la place, je demandais s'il était possible de me rendre à l'endroit où ils m'avaient retrouvée. Le sourire revint, indulgent cette fois.


« Bien sûr. Si c'est ce que tu veux. »


Ornélia avait toujours les yeux baissés.


« C'est ce que je veux. »


****


« Je ne sais pas pourquoi tu voulais revenir. »


Ornélia se frottait nerveusement les poignets en faisant de gros efforts pour ne pas regarder du côté de la tache écarlate au sol. Son frère se tenait un peu plus loin, et lui s'obstinait à m'ignorer.


« C'est un peu triste. »


Je devais bien reconnaître qu'elle avait raison. Les sièges défoncés, en équilibre précaire sur l'énorme rocher qui se dressait au milieu de la clairière, avait été enlevés. De l'accident, il ne restait qu'une marque sanglante au sol.


« Vous n'avez trouvé que moi ? » Ornélia hocha la tête. « Rien que moi... et les corps ? »


La peau déjà pâle d'Ornélia devint encore plus blafarde.


« Il y avait plein d'objets. On les a ramenés au village. »


A mon tour de hocher la tête.


« Je veux les voir. »


Ornélia poussa un soupir de soulagement et s'empressa de s'enfoncer dans les bois. Son frère la suivit, et en passant près de la flaque séché, il marqua un temps d'arrêt.


« La pluie lavera tout ça. »


C'était la première fois que j'entendais sa voix, mais il évita toujours mon regard et s'éloigna sans rien ajouter.



La pluie ?

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