Bonne nuit les petits !

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Très tôt aux premières années de ma vie, je tombais amoureux de la musique. J'avais constaté que lorsqu’elle venait m'effleurer les oreilles, de magnifiques couleurs sortaient de l'invisible en ondulant dans de sublimes arabesques, et m'emportaient dans leurs bras vers des mondes où les rochers murmuraient :

" -il était une fois".

Alors, enfant, un soir où Nounours venait de jeter son sable magique, dans mon lit, je décidais d'aller voir la Musique en personne pour lui demander de posséder le don des notes. Comme d'autres possèdent celui des mots.

Quand le sommeille commença à m’engourdir, j'en profitais pour me concentrer, et je suis entré en moi pour me retrouver dans un grand désert entouré de gigantesques montagnes noires. Le sable sous mes pieds nus ressemblait à de la poudre d'or.

D'un coup, une brise fit brusquement lever et tourner le sable dans un tourbillon qui ressemblait à un gros cornet de glace à l'envers. Cette splendide forme géométrique sableuse brillait d'or, et ne cessait d'onduler gracieusement de droite à gauche et de haut en bas, tout en tournant sur elle même. Une musique d'une beauté à ternir l'éclat du soleil se fit entendre. Elle était magnifiquement belle, elle sortait de cet amas de poudre d'or qui tourbillonnait. J'étais médusé par ce spectacle mirifique, je me figeais comme le sphinx dans son éternité silencieuse. Je restais là sans bouger, ébahit à contempler ému cette vision enchanteresse.

puis soudain le vent cessa, le sable doré retomba sur le sol, et la musique se tue. Il n'y avait plus que le silence de moi même. Assis, j'ai entendu des heures et des heures dans ce désert vide qu'apparaisse la Musique.

J’ai attendu, attendu tellement que j'ai ouvert les yeux à la Lumière du matin naissant.

Je venais de comprendre tristement que la musique ne viendrait jamais au rendez-vous, car je n'étais pas l'un de ses élus.

Aujourd'hui à soixante-deux ans, j'ai autant d'oreille musicale qu'un pot de chambre en retraite. Je ne suis qu'un récepteur de l'imaginaire talentueux des musiciens, dont le cerveau convertit l’œuvre de ces artistes en quatre mots, " il était une fois". Mots qui ne sont autres, que la clé d'or qui ouvre les portes des royaumes imaginaires.

La musique et moi, sommes un amour non dit, un amour raté entre deux âmes sœurs des rêves.

CharlieT





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