Glock, Glock, qui est là ?

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  Depuis la parution récente du livre relatant les événements m'ayant conduits en détention et l'acharnement du gouvernement à m'en faire sortir ( mon co-auteur fourni par l’Élysée s'est chargé d'écrire cette partie de l'histoire ainsi que la plupart des pages concernant ma libération) et depuis l'officialisation de ma relation avec la ravissante Jessica, les fans se font de plus en plus nombreux. La séance de dédicace ayant durée plus longtemps que prévu, je rejoins l'appartement de Jess' vers dix-neuf heures passées. Je ne m'étonne pas de son absence. Son emploi du temps est souvent soumis aux exigences de personnes peu accoutumées aux notions de respect des horaires ou à la notion d'horaire tout simplement. Je me déshabille et file directement vers la salle de bain. Les yeux noyés sous la mousse de mon shampoing, j’entends la porte d'entrée s'ouvrir. Le timing est parfait, j'adore quand elle me rejoint sous la douche. L'eau ruisselant sur son corps nu est un spectacle d'une rare beauté. L’excitante poésie de ce futur moment me donne un début d'érection. Attirés par le bruit de l'eau qui s'écoule, les pas se rapprochent de la salle de bain.

- C'est pas prudent d'oublier de fermer à clef.

  Je suis surpris d'entendre une voix d'homme. Je rince rapidement mes cheveux et entrouvre les yeux. La buée ambiante et le résidu de shampoing qui me brûle l’œil droit ne me permettent pas de voir clairement la silhouette se tenant dans l’entrebâillement de la porte.

- Doc. ? C'est vous ? Vous me laissez une minute j'ai du shampoing plein les yeux.

- Quel heureux hasard, je ne m’attendais pas à vous trouver nu, poursuit la voix grave alors que je m'efforce à recouvrer la vue. Souriez, vous êtes filmé.

  Un rire retenu se fait entendre. Je distingue enfin l'homme qui me fait face et, mauvaise nouvelle, je ne l'ai jamais vu de ma vie. Pire encore, je vois tout à fait distinctement l'arme semi-automatique (un Glock d’après mon expérience de combattant virtuel) qu'il tient de sa main droite ainsi que le smartphone fixé à une perche qu'il brandit à la même hauteur.

- Mais putain, vous êtes qui ?

  Pas très original comme réplique quand on est nu dans sa salle de bain et qu'un inconnu vous braque avec un flingue mais c'est sorti tout seul.

- Je suis le héros qui tua le faux héros.


  Juste avant qu'un flash de lumière ne m'aveugle, qu'un son assourdissant n'emplisse la petite salle de bain et qu'une balle de 9 mm (encore une, de vraies saloperies ces trucs) ne vienne exploser ma boite crânienne, je me dis être chanceux de mourir propre avec un début d'érection.

  Je souris, la vidéo n'en sera que meilleure.

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