4. Le bureau du colonel

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PDV d'Ely

Je n'en reviens toujours pas. MERDE ! J'ai presque 18 ans et le colonel vient de me donner une fessée comme à une gamine. C'est quoi leurs délires, même mon père ne s'est jamais permis de m'en mettre une. Mes fesses chauffent et me font très mal ; il n'y a pas été de main morte ce con. Le pire est de le voir avec son sourire en coin alors que moi j'ai encore les larmes qui coulent sur mes joues.

- Nous allons enfin pouvoir discuter, à moins que tu souhaites que je continue.

- Non colonel, je vous écoute.

- Pour commencer, tu refais tes deux lettres. Installe-toi sur ce bureau afin que je puisse te surveiller. Tu as 2 heures pour les réaliser. La moindre faute d'orthographe ou de grammaire sera sanctionnée.

Je m'installe face au mur comme il me l'a indiqué. Le pire c'est que je ne sais pas comment m'asseoir tellement mes fesses me font souffrir. Je vais faire de mon mieux même si ce n'est pas gagné. J'ai toujours été nulle en orthographe, ce n'est pas avec des menaces que je vais changer.

L'impression d'avoir le colonel juste derrière mon dos est omniprésente, mais je n'ose pas me retourner. Il serait capable de me punir seulement pour ça, ce dingue.

Ellipse de 2 heures.

- Ely, amène-moi tes lettres d'excuses. Elles ont intérêt à être correctes cette fois.

Son air ironique m'agace, il me nargue en permanence. Mais qu'est-ce qu'il est craquant ! Non ! Non ! Ely réagit, tu ne peux pas le trouver beau ce mec. C'est un véritable bourreau.

- Ely, deuxième et dernière fois que je te demande de m'apporter ton travail.

Le ton dur de sa voix me ramène au présent. Je me lève, loin d'être fière de ce que je vais lui présenter. Pour une première sanction, il ne m'a pas ratée. Je lui tends mes deux lettres qu'il récupère. Bien sûr, il est content car c'est moi qui ai cédé. Ils les observent avant de les déposer sur son bureau.

- Je les regarderai de plus près avec le lieutenant Jeff. Tu vois, quand tu veux, tu peux être obéissante. Le lieutenant Jeff va te montrer ta chambre. Installe-toi, je viendrai tout à l'heure te donner les règles de vie à respecter ici. Comme tu l'as déjà compris, nous utilisons toutes sortes de sanctions pour arriver à nos buts, alors je te conseille de bien te tenir.

Le lieutenant Jeff ouvre la porte et me fait signe de le suivre. Je me reprends comme je peux pour ne pas montrer mes faiblesses bien que je sois complètement déboussolée par les derniers événements, l'isolement ou, encore, la fessée. C'était juste pour m'impressionner. Le bon côté des choses, c'est qu'il ne peut rien m'arriver de pire maintenant.

Nous longeons plusieurs couloirs avant d'arriver devant une porte. Il l'ouvre et, là, je vois une chambre avec des barreaux à la fenêtre, un lit 1 personne avec des draps et une couverture posée dessus, un bureau avec une chaise et une porte qui ouvre je suppose sur un placard.

- Voici ta chambre ; tu es dans le secteur des "sans privilège". Tu viens d'arriver et tu as fait preuve de mauvais comportements dès tes premières minutes parmi nous. Pour obtenir des faveurs ici, il faut se tenir à carreau ce qui a l'air d'être impossible à faire pour toi ! Sur ce, je te laisse t'installer. Le colonel ne devrait pas tarder à passer te voir.

Je ne réponds même pas, il n'en vaut pas la peine.

PDV du colonel

Houa ! Son père m'avait prévenu mais cette peste va me donner du fil à retordre. Cependant, je ne vais pas la lâcher. Personne n'avait encore osé me défier comme elle vient de se le permettre.

Depuis 5 ans, je suis à la tête de cet établissement. Je l'ai créé après l'incarcération de ma petite sœur. Malheureusement à cette époque, il n'existait pas ce type d'établissements.

Son caractère me plaît énormément. Seulement, j'aime aussi la discipline et le travail. Je ne laisse jamais rien passer et elle l'apprendra à ses dépens. Passons, il faut que je me remette au travail car elle m'a, quand même, tenu tête une semaine avant de céder.

Jeff mon meilleur ami vient de revenir. Nous nous sommes rencontrés à l'armée et, depuis, nous nous sommes plus jamais quittés. C'est mon bras droit depuis la création de cet établissement. En général, c'est lui qui recadre nos jeunes sans repères.

- Que penses-tu de notre nouvelle recrue ?

- Elle a du caractère. Il faut que nous affirmions notre autorité dès maintenant si nous ne voulons pas nous faire dépasser. Une histoire compliquée comme bien souvent en est certainement à l'origine. Mais ce n'est pas une raison pour qu'elle ne nous respecte pas.

- Quand je l'ai laissée, elle avait l'air complètement perdue. Je me demande bien ce qui se cache sous cette carapace.

- Moi aussi, mais nous le découvrirons. Tiens, ta lettre d'excuses. Je te laisse le soin de la lire et de surtout corriger son orthographe . Tu ne vas pas être déçu, c'est un tissu de fautes. En tant que professeur de français, je te laisse le soin de lui infliger la sanction de ton choix.

Il commence à la lire avant de reprendre :

- Hormis les fautes, ses excuses sont plus que correctes. Je vais réfléchir à une sanction utile pour qu'elle améliore ses lacunes. Je t'en reparlerai.

- Comment se passe le quotidien des autres recrues ?

- Rien d'important à signaler. J'ai fait quelques remontrances comme d'habitude.

- Bien. Je vais la rejoindre pour lui expliquer le fonctionnement ainsi que le règlement de cet établissement.

Il me donne une tape dans le dos en sortant.

- Bon courage Fred, je ne sais pas ce qu'elle va encore pouvoir inventer. Attention à toi !

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