60. Jour de grève

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PDV d'Ely

C'est décidé, je fais la grève. Je sais que mes actes ne resteront pas impunis mais je jubile à la pensée de le voir trempé jusqu'au os. Au moins, j'aurais obtenu ma vengeance tant espérée.

Je le vois déjà s'énerver rien qu'en y pensant.

J'avance jusqu'à trouver un endroit où m'abriter, ce n'est pas nickel mais ce sera toujours mieux que rien. En plus j'ai réussi à me cacher, ce qui m'amuse encore plus. Monsieur sera obligé de me chercher et donc de rester plus longtemps sous ce temps immonde.

Je prie en mon for intérieur pour qu'il tombe malade, une bonne grippe me laisserait quelques jours de répit. Et, si cela arrive, il faut dire qu'il l'aura bien cherché ce petit prétentieux.

S’il savait ce que je pense de lui, je m'en mordrais certainement les doigts. Au moins, il ne peut pas contrôler mes pensées, un bon début je trouve.

Malgré la pluie, je finis par m'endormir sur le ventre. Il faut dire que cette nuit la douleur m'a empêchée de tomber dans les bras de Morphée.

Un cri perçant dans mon oreille me réveille.

— Debout !

Il est trempé, plus que trempé, c'est à mon tour de jubiler.

— Je te cherche depuis 2 bonnes heures, tu n'as rien à me dire.

— Je suis désolée que vous soyez mouillé, j'étais complètement épuisée, je me suis endormie sans m'en rendre compte dis-je en souriant.

Mon explication est loin de l'avoir convaincu, vu son expression.

— Nous réglerons ce problème tout à l'heure, pour l'instant tu fais le parcours. Et tu as intérêt à me suivre sans broncher !

Sa fureur lui donne encore plus de puissance que d'habitude, je me retrouve donc en difficulté rapidement. Je donne tout ce que je peux pour éviter de me faire trop distancer ce qui se révèle positif mais à quel prix ?

Il regarde sa montre.

— Et bien, Ely, te moquer du monde à l'air de te donner des ailes. A l'allure où tu vas tu devrais améliorer ton parcours de 5 bonnes minutes.

— Connard ! Marmonnais-je.

Lieutenant : J'ai entendu.

Quoi que l'eau à l'air de lui avoir remis les idées en place, il ne parle aucunement de punition, ce qui est un bon point pour moi.

Nous achevons le parcours, d'après ses dires, en 1 heure 02. Je viens de réaliser qu'il m'a fait tout donner, afin que je galère demain.

Je suis toujours essoufflée après 5 bonnes minutes de pause ce qui lui fait plaisir vu le regard qu'il vient de poser sur moi.

— À la douche, chère demoiselle, on se retrouve à 6 heures 30 dans ta chambre, tu prendras la position d'attente.

— Oui, Monsieur.

J'aperçois rapidement la montre du lieutenant, en gros il me reste seulement 15 minutes pour être prête. Je n'ai pas une minute à moi, heureusement que je me suis octroyée une petite pause sinon je n'aurai jamais tenu le rythme qu'il m’a imposé.

Dès que je suis dans ma chambre, je file sous la douche mais qu'elle n'est pas surprise lorsque de l'eau gelée coule sur mon corps. J'essaie tant bien que mal de régler la température, rien à faire la température de l'eau ne change pas. Le salaud, il m'a coupé l'eau chaude pour se venger, je vois rouge.

Au début, j'avais envie d'exploser et de lui montrer ma colère. Cependant, une meilleure solution s'offre à moi, si je veux éviter une nouvelle sanction. Je vais jouer l'indifférente en lui faisant croire que l'eau froide ne me gêne aucunement, et pire que c'est un réel privilège. Il ragera et lèvera la sanction plus rapidement, enfin je l'espère en tout cas.

Je regarde l'horloge accrochée juste devant mon bureau, vite Ely, s’il rentre et que tu n'es pas prête, il te le fera payer.

Je m'agenouille les fesses contre les talons, mains posées sur mes cuisses, paumes tournées vers le ciel et tête baissée. Je pense avoir adopté la bonne position.

A peine ai-je pris la position que la porte s'ouvre, je viens d'échapper belle à une nouvelle sanction. Ses pas se rapprochent lentement, du bout de son pied droit il écarte davantage mes deux genoux et appuie sur mon dos pour que je me cambre mieux. Cette position est difficile à tenir pour mes muscles endoloris.

— La position était loin d'être parfaite, afin de t’améliorer et d’atteindre la perfection tu la prendras à chaque fois que je rentrerai dans cette pièce.

J'hésite à lui répondre, je n'ai nullement envie de me prosterner à ses pieds juste pour ses beaux yeux. Ce n’est pas mon Maître, juste une personne lambda casse-couille.

Il m'appuie sur les épaules, le haut de mon corps se retrouve écrasé sur le sol et mes fesses en l'air. Je n'ai pas le temps de réagir que je me retrouve les fesses nues une nouvelle fois. Ce qui sent le roussit une nouvelle fois pour moi.

Il me montre l'objet avec lequel ma sentence va tomber, je frémis à cette vision. Il tient dans sa main un bouquet d'orties, je commence déjà à regretter toutes mes niaiseries de ces quelques jours.

— Oui, Monsieur.

— Oh que c'est dommage pour toi, la vision de ce joli bouquet t'a aidée à retrouver ta langue, mais c'est trop tard Ely. De toute façon, tu aurais eu le droit quand même à cette délicieuse faveur. Tu m'en donneras des nouvelles.

Je la ramène beaucoup moins.

— Le pire c'est que je dois te remercier pour ta petite sieste qui m'a permis de trouver l'objet de ta sanction à laquelle je réfléchissais encore ce matin. Sans toi, je n'aurai jamais eu l'idée de cette jolie plante pour te corriger.

Son ton ironique me fait serrer les poings. Je lui balancerai bien mon poing dans la figure mais je ne ferais qu'aggraver la situation qui est déjà loin d'être au top.

Il reprend.

— Tu devrais déjà me remercier, les feuilles de cette plante ont un effet stimulant pour les personnes fatiguées, la prochaine fois que tu as sommeil n'oublie pas de m'en parler. D'ailleurs ta douche a été bonne ?

Je réponds sans amertume pour bien faire ancrer mon plan dans sa petite tête de nœud.

— Très bonne, Monsieur, dommage que le temps m'était compté, j'en aurai bien profité plus longtemps.

Je relève un petit peu la tête pour voir sa réaction ; à l'air renfrogné qu'il vient de prendre mon plan fonctionne.

— Bien, passons aux choses sérieuses, maintenant. Je vais t'apprendre à enfreindre les règles.

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