C'est rare quand je ne sais pas écrire, quand les mots ne viennent pas, que ce soit de ma plume ou de ma bouche.

Je suis fichue. J'ai eu des pensées suicidaires, jusqu'au jour où.

Je suis folle de m'adresser à des inconnus. Je dois etre la risée maintenant de tout le personnel de ce magasin.

J'y vais depuis quelques temps pour acheter des livres. Et jai posé une question de meuf perdue. Bref le mec l'a senti et m'a proposée un café à la sortie. Devant son beau frere qui m'a prise en photo, ce qui de suite ne m'a rien dit qui vaille.

Je pourrais dire que je suis flattée d'avoir été prise en considération, c'est vrai pour une rencontre mais il n'en est rien.

J'ai pris son numéro jusqu'au moment où j'ai dit que c'était une erreur, que je ne suis pas une belle personne, que je vais y réfléchir mais non, en fait, ça va pas le faire, et qu'en plus j'ai une mauvaise réputation. L'exception confirme la règle. Je crois plutôt que j'ai eu la peur de ma vie. Mes émotions au centuple, je me suis demandée si ma personne n'allait pas être affichée partout sur le net juste pour ce qui s'est passé. Nulle, voyez je suis nulle.

Avant ça, un homme marié me balance "l'arroseur arrosé", le regard bien posé sur moi qui regardais les babioles du magasin, soit disant en parlant à sa femme située de mon côté. Je ne pense pas. Je sais que je suis maudite par quasiment tout le monde.

Ce qu'il s'est passé, j'ai été assez stupide pour laisser parler mes émotions et j'ai tout fait de travers, à force. J'ai haï les gens, partout, n'importe qui, pour tout ce qu'on m'a fait. Hypersensible, Haut potentiel émotionnelle, je vous raconte pas le désastre. Ils m'ont poussée à bout, vraiment, il fallait absolutment me voir et me faire réagir. Je suis la proie de tous, mauvais ou bons, du moment qu'on me fait du mal c'est gratuit.

Je ne sais pas ce qui se dit dans mon dos, et je ne veux même pas le savoir vu que là, je me suicide direct. Ou je fais la morte, encore pire. Je passe tous les jours par tous les stades, harcèlement, provocation, insultes, moqueries, humiliations, tout ce qu'on peut faire c'est hallucinant.

Et je crois que j'en suis à ce stade. De la mort invisible.

Alors j'écris ce soir, et ce soir mes mots pèsent lourd.

A la sortie du magasin, assortie de mon vélo qui est presque tout pour ma vie, je me suis réfugiée non loin dans une ruelle calme. Et là, je me suis assise, et j'ai pleuré. J'ai compris qu'il n'y a plus d'espoir. Que quoi que je fasse, ce sera toujours pareil. Rien ne changera. Jamais.

Même sur internet je suis harcelée et copiée de par mon travail, tout est passé au crible, et tout le monde y a accès. Car là dans l'immédiat, comme c'est le cas à chaque fois, j'entends des gens se réjouir dehors en parlant d'une femme. Comme toujours. A la seconde près.

Si j'ai encore le malheur de me promener en ville j'entends des rires et des insultes au coin de la rue, très facile avec un gps sur un portable.

J'aurais voulu avoir une autre vie, une autre enfance, là où tout a commencé avec une génitrice folle et perverse, destructrice et manipulatrice. La base de tout.

J'aurais voulu être heureuse. Et je suis en colère, j'avoue. Contre tous ceux qui se croient malheureux, et qui ne se rendent pas compte. Ceux qui restent dans leur coin à se morfondre alors que le pire reste à venir.

Malgré tout, assise sur le bord du trottoir, pour me remettre de mes émotions et avoir le loisir de me fumer une clope, un homme s'est arrêté pour s'enquérir de mon état. Comme je suis très stupide, ou pas d'ailleurs pour éviter les pompiers l'HP et tout le tralala, je me suis armée de mon plus beau sourire et j'ai répondu comme si de rien était. C'était peut-être la dernière fois que l'on me tendait la main.

Je vous l'avais dit, non que je suis fichue ?