Nouvelle

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J'ai souvent rêvé. J'ai souvent aimer, et j'ai souvent perdu. A vrai dire, je me suis souvent abandonné aux futilités humaines. Tenez, par exemple, l'autre jour: c'était un lundi, ou bien un mardi, je ne sais pas, je ne sais plus, le vent souflait une douce brise sur la montagne où je vis. Un petit garçon perdu est venu toquer à ma porte, je lui ai ouvert, ce que je ne fais jamais, et il s'est mis à pleurer en criant le nom de ma mère. Il ne semblait pas me voir, mais il me parlait. Je ne le connaissais pas, je ne l'avais jamais vu, je crois. Deux jours plus tard, le garçon revint, il jeta des fleurs dans un grand feu qui brûlait ma maison. C'était lui qui l'avait allumé. Il riait, hurlait et pleurait à la fois. Ce feu. C'est moi qui l'avait allumé. Je crois bien que ce garçon, c'était moi.

J'étais lui, il était moi, mais au passé. Je crois bien qu'en ce jour où ma maison a brûlé, mes parents sont morts. J'étais vengé. De quoi? De qui? Je ne sais pas, je ne sais plus. Mais j'étais vengé, j'étais bien. Je ne crois pas, d'aussi loin que remontent mes souvenirs, que j'ai un jour eu une enfance douloureuse, et pourtant, quand je viens à m'en souvenir, j'ai peur, j'ai mal puis je m'effondre. C'est ainsi, cela a toujours été ainsi.

Aujourd'hui, je meurs. Ou bien demain peut-être. Ou bien suis-je déjà mort? Qui sait? Qui peut savoir? C'est ce petit garçon qui m'a ouvert les yeux, yeux que j'ai refermés par peur de tout revoir, par peur de comprendre et d'aprécier l'instant. C'est cette version de moi, ce petit homme quelque peu innoncent qui tua ses parents, qui se rendit sa liberté.

Alors oui, oui messieurs, j'ai tué, j'ai continué de tuer. Mais je n'ai fais que libérer les autres de l'emprises des incultes. Les futilités humaines ne sont pas que douceur. Nous mourront tous un jour, je n'ai fait qu'accélérer le processus pour quelques imbéciles heureux.

Alors oui, oui messieurs, j'ai tué, j'ai continué de tuer. Mais franchement, peut-on encore en vouloir à un cadavre?

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