Fanny avait passé une très mauvaise nuit. Josh s’était endormi vers 22h et avait fait une nuit sans se réveiller. C’était l’arrivée du nouveau dirigeant qui l’avait tenue éveillée. Olivia n’avait rien voulu lui dire à son sujet. Elle se posait 1000 questions tout de même sur leur avenir et celui du Ranch. Quelles étaient les idées du nouveau dirigeant et que comptait-il faire des activités mises en place par Olivia ? Elle avait peur que la réputation du Ranch soit ternie et qu’ils perdent leur clientèle.

Elle se prépara et prépara Josh avec la boule au ventre. Elle installa Josh dans sa poussette et pris la direction des vestiaires. En traversant la cour, elle vit une vieille camionnette rouge, à la peinture passée par le temps, stationnée devant le corral. Cette camionnette lui était inconnue. Ça devait être celle du nouveau propriétaire. Elle s’était imaginée quelqu’un de très riche, avec une voiture dernier cri. Elle fût bien étonnée de découvrir ce véhicule. L’identité de cet inconnu l’intriguait de plus en plus. En arrivant aux vestiaires, elle salua tout le monde. Josh était le centre d’attention dès que Fanny l’emmenait avec elle et tous les employés étaient autour de la poussette à lui faire des grimaces pour le faire rire. Josh avait beaucoup de chance, tout le monde l’adorait. Tous les employés et leur famille étaient dingues de lui et ils étaient tous les oncles et tantes qu’il n’aurait jamais eu.

Olivia demanda le silence et l’attention de tous. Elle expliqua les raisons de la vente du Ranch. Elle rassura tout le monde en expliquant qu’elle avait négocié qu’ils gardent tous leur emploi et leur logement. Fanny qui connaissait déjà les modalités de la vente, s’était mise à l’arrière du groupe et ne prêtait pas attention au discours d’Olivia. Elle essayait de calmer Josh qui s’était mis à pleurer. Elle ne voulait pas faire déjà une mauvaise impression à son nouveau patron.

Olivia présenta enfin son successeur

- Il est temps maintenant que vous découvriez votre nouvel employeur.

L’homme entra dans le vestiaire. Il y eu un grand silence. Fanny qui avait pris Josh dans ses bras, contourna le groupe pour enfin pouvoir voir qui était ce mystérieux acheteur.

- Grant ?

- Bonjour Fanny.

- C’est toi le nouveau propriétaire du Ranch ?

- Effectivement.

Abasourdie, Fanny ne savait quoi penser. Elle n’entendit pas le discours que prononça Grant, dans lequel il expliquait les changements et les améliorations qu’il voulait apporter. Fanny ne pouvait détacher ses yeux de Grant. Il avait toujours le même effet sur elle. Son cœur se mit à battre plus rapidement alors qu’elle ne pouvait détacher son regard de cette carrure impressionnante. Elle devinait sous sa chemise, son torse musclé, ses bras si forts et tendres à la fois, ses épaules larges et rassurantes. Ses yeux bleus dans lesquels on se perd, ses lèvres si chaudes et douces ….. Josh se mit à pleurer de nouveau et la tira de sa contemplation. Elle se ressaisie, installa Josh dans sa poussette et quitta le vestiaire avant tout le monde, furieuse contre elle-même de retomber sous le charme de Grant. Les larmes se mirent à couler toutes seules, sur ses joues. Pourquoi il avait fait ça ? Pourquoi était-il revenu ?

Elle arrivait au coin des écuries lorsqu’elle entendit Grant l’appeler. Elle ne se retourna pas et accéléra le pas, en priant pour qu’il ne la suive pas. Pas maintenant. Elle n’avait pas envie de lui parler pour le moment. Il l’appela de nouveau et elle fit mine de ne pas entendre. Grant se mit à courir pour la rattraper. Il se planta devant la poussette pour l’empêcher d’avancer et l’obliger à lui parler.

- Fanny il faut vraiment que je te parle.

Fanny essaya de le contourner, mais il l’en empêcha en posant ses 2 mains sur les poignées de la poussette.

- Grant s’il-te-plait. Laisse-moi passer. Je n’ai pas envie de te parler, dit-elle en essuyant ses larmes du revers de la main.

- Très bien. Tu ne veux pas me parler, mais tu vas m’écouter. Je suis désolé. Je n’aurais jamais dû partir comme ça sans explications. Je comprends que tu te sois sentie trahi. Toi aussi tu m’as trahi en me cachant ta grossesse, dit-il pour la faire réagir et l’obliger à lui parler.

- Cela ne te regardait pas.

Grant baissa les yeux sur ce petit garçon joufflu qui les regardait avec étonnement. Il lui sourit et Josh lui rendit son sourire.

- C’est mon fils n’est-ce pas ? dit Grant ému.

Fanny soupira. Il ne servait plus à rien de le lui cacher. Elle se radoucit et dit d’une voix calme et douce :

- Oui, c’est ton fils. C’est Olivia qui t’a averti ?

- Non, rassures toi, elle a bien gardé le secret. Je vous ai vu à la terrasse d’un café au mois de Mars. J’ai calculé qu’il y avait une possibilité que je sois le père de ce bébé et je suis venue voir Olivia le soir même. Elle n’a rien voulu me dire, hormis que tu n’avais pas eu de liaison depuis notre séparation. C’est après cela que je t’ai téléphoné. Je voulais avoir confirmation de ta part que tu n’avais personne d’autre dans ta vie et que ce bébé était bien le mien.

Grant pris Josh dans ses bras, ému, les larmes aux yeux. Josh gazouillait et souriait, visiblement heureux de se trouver dans les bras de son père. Fanny avait les larmes aux yeux devant cette scène si touchante.

- Comment tu l’as appelé ?

- Josh, dit-elle avec un regard rempli d’amour pour son fils.

- Fanny, ma chérie, c’est le plus beau cadeau que tu pouvais me faire. Il est magnifique. Tu aurais dû me le dire. J’avais le droit de savoir.

- Je ne t’en ai pas parlé premièrement parce que je ne savais pas comment te joindre. Deuxièmement, je ne te demande rien. Je ne voulais pas que tu te sentes obligé de subvenir à ses besoins, de garder un lien avec moi à cause de lui. Je ne voulais pas pour lui, d’un père qui ne le désirait pas et qu’il en souffre. Je peux l’élever seule et lui donner tout l’amour dont il a besoin.

- Il a aussi besoin de son père. Maintenant que je sais et que je l’ai tenu dans mes bras, je ne peux pas faire comme s’il n’existait pas. Je veux être avec lui, avec toi. Je veux faire partie de vos vies.

- On s’en sortira très bien tout seul. Je ne t’empêcherais pas de le voir, si tu en as envie. Ne te sens pas obligé de vivre avec moi, pour pouvoir le voir. Maintenant que tu es propriétaire du Ranch et que nous allons vivre et travailler côte à côte, tu pourras le voir autant que tu voudras.

Fanny lui prit Josh des bras et le remit dans sa poussette. Elle était en train de l’attacher quand Grant lui dit :

- Mais Fanny enfin, quand vas-tu comprendre que je fais tout ça pour toi, pour vous. J’ai racheté le Ranch pour être avec vous. Pour vous assurer un toit et une vie correcte. Je veux voir mon fils grandir et vieillir auprès de toi. Je veux que l’on ait d’autres enfant ensemble.

Tout en parlant il s’était approché de Fanny et l’avait prise dans ses bras. Elle n’eut plus la force de résister. C’est les yeux dans les yeux, qu’il prononça les mots qu’elle attendait depuis si longtemps :

- Je t’aime Fanny. Je t’aime comme un fou. Je vous aime tous les deux et je ne veux plus jamais que l’on soit séparé.

- Oh Grant, ça faisait si longtemps que j’espérais entendre ces mots de ta part.

- Je t’aime depuis le 1er jour où je t’ai vu. Cet amour était si fort, si intense et j’avais tellement besoin de toi, que j’ai eu peur. C’est pour ça que je suis parti. Mais je te promets que maintenant je n’ai plus peur et que je ne partirais plus jamais. Je t’aime.

- Je t’aime aussi.

Ils s’embrassèrent passionnément. Heureux de s’être retrouvés. Il s’écarta et dit :

- Attends un instant, j’ai encore une chose importante à faire.

Grant se mis à genoux devant elle et dit :

- Fanny Cagan, veux-tu devenir ma femme ?

- Oui. Oh oui, plus que tout au monde, répondit-elle en larmes. Mais cette fois c’était des larmes de joie.

Il la souleva de terre et la fit tournoyer en l’air tout en l’embrassant. Derrière eux des applaudissements et des cris de joie retentirent. Tout le monde au Ranch, avait assisté à la demande en mariage de Grant. Il prit son fils, leur fils dans ses bras et tous 3 furent assaillis de félicitations et de vœux de bonheur. Une nouvelle vie s’offrait à eux. Ils allaient pouvoir, maintenant, avoir « La Vie Belle ».