Au fur et à mesure que nous écrivons notre histoire, il n'appartient qu'à nous de se mettre à nu ou non. La pudeur est parfois vitale.
Je suis persuadée qu'il n'est pas bon d'être un livre ouvert pour tous.
Qu'être un journal intime nous permet de garder la face, de se préserver du jugement extérieur pour mieux s'épanouir, affirmer ce que l'on est et ce que l'on veut.

Tout en sachant que certains s'arrêteront seulement à la couverture.
Que d'autres se contenteront de la quatrième de couverture, la version simplifiée de notre Etre si complexe.

Parmi ceux qui cherchent à mieux nous connaître, il y a ceux qui effectueront plusieurs lectures de ce que l'on voudra bien dévoiler. Ceux qui trouveront toujours une double signification et ceux qui auront la pertinence de voir juste ce que l'on souhaite montrer.
Et puis il y a ceux, plus rares, qui savent lire entre les lignes. Il n'est pas donné à tout le monde de voir l'encre invisible comblant les espaces entre ce qui est clairement dit et ce qui peut être deviné si on y prête vraiment attention.

Si on se laisse saisir, il est alors plus aisé de s'effeuiller et de laisser l'Autre tourner les pages pour en connaître d'avantage.

On ne choisit pas toujours qui a accès à notre contenu, le hasard est alors plus ou moins heureux. S'il tombe en de mauvaises mains, il peut très vite se transformer en brûlot.

Chacun a son style pour mettre en forme aux yeux du monde ce qu'il est au fond.
Il n'y a pas de formule idéale mais la meilleure est sûrement celle qui allie l'art et la manière de se dévoiler tout en conservant sa part de mystère, celle qui tient en haleine, jusqu'à la fin de l'histoire.