Chapitre 5

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Je ne peux plus faire partie de cette armée. Alors je prends la mer avec mon armure. Je réalise que je ne sais pas si j'aurais assez d'oxygène une fois sous l'eau pour traverser l'océan Atlantique. L'arme peut être étanche, mais le corps consomme beaucoup d'oxygène. Je m'arrête net, je lui fais comprendre le souci. Il m'indique d'enlever mon arme et de monter sur son dos, ce que je fais. Je suis étonnée de voir qu'il supporte mon poids. Mais je n'ai jamais vraiment compris comment était ressenti notre poids par rapport à notre masse réelle. Il me semble que ça a trait à la densité de la matière.

Mon ami nage vite mais l'armée essaye de nous suivre pour me récupérer. Je suis étonnée qu'ils s'acharnent autant. Pour moi, tout cela est fini. Il faut que je trouve un moyen de nous protéger. Je fais sortir de mon dos un énorme bouclier en métal qui nous protège des tirs et empêche leur manœuvre de récupération. Ils n'ont pas prévu le matériel pour récupérer un objet aussi gros, ils devaient penser que je serais revenue sans problème après ce qu'il s'est passé mais c'est mal me connaître. Je n'aime pas qu'on trahisse ma confiance.

Lorsqu'ils n'ont plus de munitions, ils tentent de me convaincre avec des mensonges. Mais sans réussirent, alors ils repartent bredouille vers la base. Ils ne pourront rien nous faire dans l'immédiat. Ainsi, nous pouvons continuer notre route tranquillement, nous nous dirigeons vers la France. Cela nous prendra plusieurs semaines.

Sous sa forme de monstre, il peut boire l'eau de mer, mais moi je suis assoiffée et je n'en peux plus. Je me sens périr doucement, déjà ce n'est pas normal que j'ai pu survivre autant de temps sans eau, surtout avec mes tentatives infructueuses de boire de l'eau de mer. Celle-ci doit d'ailleurs avoir détruit une bonne partie de mes reins. Il faut que je me fasse soigner en arrivant, seul problème, je n'ai pas d'argent et donc aucun moyen de payer l'hôpital. Je vais être obligé de m'endenter.

Cependant, c'est loin d'être ma priorité. Pour l'instant, c'est celle d'arrivée vivante et que mon compagnon de route aussi. Nous faisons des alternances. Le jour, nous sommes au fond de l'océan et c'est moi qui fais le trajet, et la nuit, c'est l'inverse. Sauf sur la fin, le manque d'eau devenant trop important pour que je puisse gérer ce qui, maintenant, me paraît un énorme effort, bien que ce n'est que de la marche.

Lorsque nous arrivons sur la plage, toutes mes forces m'abandonnent et je finis par m'évanouir. Quand je me réveille, j'observe un plafond blanc. En regardant autour de moi, je me rends compte que je suis dans une chambre d'hôpital. Je me sens mal à l'aise, et j'ai mal. Une infirmière arrive et semble signaler mon réveil. Un jeune médecin rentre quelques instants après dans la chambre, et commence à me faire quelques examens. Du moins, c'est ce que j'en conclus quand j'ai de la lumière dans les yeux, ce qui est très désagréable. Cependant, je ne réagis pas, je n'en ai pas la force. Je suis une simple spectatrice. Toujours très fatiguée, je me rendors peu de temps après qu'il est enlevé la lumière devant mes yeux.

Une odeur me sort de mon sommeil. Un repas a été posé sur une table. Je vois alors l'infirmière qui vient de le déposer remettre les couvertures.

- Tu veux manger ?

- S'il vous plaît.

Je ne peux pas bouger à cause de l'épuisement. Elle vient alors vers moi et s'installe sur une chaise à côté du lit.

- Pourquoi je suis ici ?

- Un ami vous a emmené ici après que vous vous êtes évanouies. Vous n'avez rien de grave, vous êtes juste très fatiguée. Nous sommes là pour veiller sur vous en attendant que vous récupériez. Mangez maintenant.

J'obéis alors en ouvrant la bouche. Heureusement que j'ai appris à parler français, mais où déjà ? Je suis déjà venu en France, mais quand ? J'étais petite... Une fois l'assiette finie, elle se lève.

- Ma... Madame, vous pouvez mettre les infos s'il vous plaît.

En réponse, elle allume la télévision avant de partir.

Les informations parlent des attaques de monstres qui ont eu lieu dans différents pays du globe. Notre monde est attaqué de plus en plus souvent, mais allez en connaître la raison. Pour le savoir, il faudrait aller dans l'autre monde, ce que personne ne fera.

Une information attire mon attention, je suis recherchée. Il y a un portrait-robot assez mal fait de moi avec mon prénom. Il y a également une description physique très détaillée. Je suis à présent considérée comme une fugitive, je ne pensais pas qu'ils en arriveraient à ce point. Du coup, il faut que je me remette vite sur pied, sinon ils finiront par savoir où je suis.

J'essaye de bouger mes membres, mais ce n'est pas un grand succès. Les rares petits mouvements que je fais me sont extrêmement douloureux. Alors je décide de me rendormir dans l'espoir que mon corps pourra bouger un peu plus à mon réveil.

Lorsque j'ouvre à nouveau les yeux, je me sens mieux. J'ai encore du mal à bouger, mais je peux faire nettement plus de mouvements que la veille. Quand l'infirmière arrive, je lui demande quand je pourrais sortir et elle me répond que si je me sens mieux, je peux quitter l'hôpital cet après-midi. Il me faudra simplement avoir des béquilles pour m'aider, le temps que je sois complètement rétablie.

Mon ami est autorisé à venir me voir durant la matinée donc je lui explique la situation. Il me dit que nous trouverons une solution pour qu'on ne me reconnaisse pas.

Il s'absente quelques heures, le temps de manger et d'aller acheter des béquilles avec la monnaie que je lui ai donnée. J'espère qu'il a facilement trouvé un endroit où faire le change. Je suis en train de m'habiller lorsqu'il revient, il me donne les cannes anglaises. Nous nous dirigeons vers la sortie. Il me dit qu'il a commencé à chercher du travail mais que pour l'instant ce n'est pas très payant. Je réalise que je ne sais pas vraiment combien de temps j'ai passé à l'hôpital. 

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