Chapitre 6

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Nous nous dirigeons toujours sur la même route, nous roulons le plus vite possible pour essayer de le rattraper mais je commence à me demander si nous allons y arriver. La route me semble longue. Nous finissons par nous retrouver devant une petite structure carrée.

Il y a quelques monstres, sûrement les derniers. A l'instant où nous entrons dans leur champ de vision, ils courent vers nous. Ils sont moins nombreux, donc nous devrions les battre facilement. Nous sortons tous nos armes, et nous commençons le combat. Je casse le coup de celui qui se précipite vers moi. Mes partenaires s'occupent des trois autres. L'un maintenant le monstre et l'autre lui brisant la nuque.

Ensuite nous rentrons à l'intérieur du bâtiment. Une trappe verrouillée semble amener à un bunker. Elle a l'air très solide. Je dis aux autres de sortir, je matérialise un bras de mon arme et je me mets à frapper du mieux que je peux. Mais les résultats ne sont pas concluants, ils ont tout prévu. Je rajoute du métal, donc du poids. J'ai une grande partie de mon alliage sur le bras, quand je frappe, le sol tremble. La trappe finit par s'effondrer, écrasant un homme. Au vu de son état, il est mort. Je me souviens l'espace d'un instant du massacre à cause des éclaboussures de sang, mais je reprends rapidement mes esprits. Je vois l'homme détestable terrifié, il est en train de faire de son mieux pour s'écarter du trou. Je l'attrape avec mon arme et l'enlève de sa cachette. Je sors mon deuxième bras et détruit la structure pour ne pas le lâcher. Le reste de mon équipe se met face à moi.

Nous devons le tuer mais je ne sais pas encore de quelle façon. Puis, je vois William dire quelque chose mais je ne suis pas assez prêt pour l'entendre. Les autres s'écartent, je comprends qu'il va se transformer. Une fois les autres suffisamment loin, il change et grossi jusqu'à devenir un monstre. Il me fait un signe avec sa tête et il ne m'en faut pas plus pour comprendre, alors je lâche notre cher ami. Il est très effrayé, Will penche légèrement la tête sur le côté. Et je le vois, d'un coup sec, attraper l'homme avec sa gueule et il... l'avale. Ils sont capables de digérer des morceaux de nos armes, je n'aimerais vraiment pas être digérée vivant. Enfin, je crois que c'est sa façon de se venger de ce qu'il a fait subir aux monstres-humains.

Tous revenus à notre état normal, nous retournons dans le véhicule que nous ramenons à peu près là où nous l'avons trouvé. Après quoi, nous allons en direction de la faille mais en nous transformant pour que cela soit plus rapide. Il est tard, nous nous arrêtons pour nous reposer.

Durant la nuit, je pense aux humains qui vivent ici. Pour eux, le roi n'était pas un méchant. En tout cas, pas envers eux. Je ne sais pas vraiment ce qu'ils vont penser en découvrant qu'il n'y a plus personne pour diriger leur monde, peut-être vont-ils être contents ou en colères. Ils vont peut-être avoir du mal à réorganiser leur structure sociale, mais ils auront au moins l'occasion de mettre en place une démocratie. J'espère que tout va bien aller pour eux, une chose est sur, cela ne peut pas faire de mal à cette population. La monarchie n'est pas un bon régime politique, il ne marche pas beaucoup en général.

Le lendemain, je décide d'aller à la ville la plus proche pour leur dire qu'ils sont libres, mais il n'y a pas beaucoup de réaction, peut être que cela prendra un peu de temps pour qu'ils réalisent. Mais ils n'ont pas l'air de tenir à leur roi, ou plutôt, ancien roi.

Puis nous reprenons la direction de la faille. Transformé, nous prenons moins de temps qu'à l'aller pour la rejoindre. Je jette un dernier regard à ce monde, comme pour y laisser tous mes mauvais souvenirs avant de sauter dans la brèche.

À présent, nous sommes tous de retour dans notre monde et ils ont réussi à trouver un moyen de faire une sorte de bouchon pour la faille. Apparemment, cela fonctionnera car elle essaiera constamment de l'absorber, mais il est attaché très solidement. Les scientifiques m'expliquent qu'ils ont retrouvé mes échantillons de sang, ils les ont développés pour les mettre de façon permanente sous forme d'arme. Et c'est ainsi, que la faille veut absorber cet amas de métaux et ne peut le détruire. Tant que je suis là et qu'il est attaché, il ne peut ni passer, ni disparaître.

Nous revenons à la base, nous avons tout plein de visite médicale à faire pour anticiper un traumatisme quelconque. Apparemment, nous allons tous bien, et moi, bien mieux maintenant que tout cela est fini. Nous fêtons également la réussite de notre mission.

Peu de temps après, Will emménage avec sa petite amie avec laquelle il s'est fiancé en apprenant qu'elle était enceinte. Il quitte donc son statut de soldat pour revenir à la vie civile, et ainsi profiter de sa future famille.

Maintenant j'arrive à dormir la nuit et sans faire de cauchemar, je suis beaucoup plus reposée. Je continue de courir tous les jours. Je continue de travailler à la base, toute ma vie est ici depuis que je suis revenu, et même avant que je sois emmené dans l'autre monde finalement. Même si tout ne s'est pas bien passé, ma vie est ici. Mes camarades et seuls amis aussi sont là. Je vis là, probablement pour toujours. Je ne me vois pas vivre une vie heureuse avec une gentille famille, cela ne me correspond pas vraiment. De plus, je ne ressens aucun sentiment amoureux. Ce n'est pas pour moi, je compte rester travailler au service de l'armée le plus longtemps possible, et rendre service aux monstres-humains souffrant de problèmes comme ceux que j'ai pu vivre.

Ainsi, je continue mes patrouilles et mon travail en compagnie de mon équipe. Je sors régulièrement avec Emma, après William, c'est la personne dont je suis la plus proche. De temps en temps Riley nous accompagne. Ils se sont beaucoup rapprochés tous les deux, je me demandais combien de temps ils allaient mettre avant de s'avouer leur amour.

À présent, j'observe la vie des gens que j'aime comme un personnage secondaire le ferait dans un livre, mais cela me fait sourire. Je suis devenue spectatrice mais j'aime les voir heureux. C'est comme ça que je veux vivre, cela me convient. Ma vie est tranquille...

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