Chapitre 107. Domaine Rochevillaine

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### Amina ###

Le dîner fut délicieux, je m’amusais à scruter le regard du majordome et des serviteurs tous rivés sur ma sœur et moi. Était-ce le vin, mais Ninah en se plaçant à table découvrit accidentellement un sein, qu’elle cacha à la vitesse de la lumière, sans empêcher les personnes présentes autour de la table de percevoir le spectacle. Je vis que Ninah rougissait sous l’émotion, mais mon sourire et celui de Pierre la rassurait.

– C’est la première fois que cela m’arrive, dit-elle. La robe a quand même été coupée à ma mesure.

– Oui, mais je crois que tu as maigri un peu, répondis-je. Maman t’avait donné la robe avant ton opération.

– Oh, c’est vrai ! tu as remarqué cela Pierre ?

– Oui, ma gazelle, mais cela n’enlève rien à ton sex-appeal.

– Tu dis ça pour me consoler ?

– Non, pas du tout, tu es aussi un peu plus musclée, dit Pierre. Et si tu étais attentive, je te trouve encore plus attirante qu’avant.

– En d’autres termes je suis plus baisable ?

– Ninah, on ne dit pas ça, tu sors de la brousse ? m’écriai-je à mi-voix.

– Je ne voulais pas être rude, mais j’ai déjà entendu cette expression.

– Pas dans ma bouche, dit Pierre.

– Non c’était sur le marché il y a quelques jours. C’était à notre passage, un homme qui disait : dommage que c’est une négresse, car elle est bien baisable. Si on avait été à Kinshasa, je lui aurais mis ma main dans la figure. Jamais encore, on ne m’a traité de pute.

– Non, Ninah, dit Pierre, ce n’est pas la même chose, je crois que la personne voulait simplement dire que tu es belle et qu’il aurait aimé t’avoir dans son lit. D’accord ce n’est pas très élégant, mais ce n’est pas une injure dans le langage courant.

– Moi, en tout cas je ne considère pas cela comme un compliment.

Pierre se pencha vers elle et lui donna un baiser tendre sur ses lèvres. Le serveur qui apporta les assiettes eut un petit sourire.

– Tu vois dis-je à voix basse, même dans ce restaurant on te trouve charmante.

– Oui, mais il ne sait pas que je suis la coépouse, enfin, il est sans doute trop bien stylé.

– Cela me donne des idées, dit Pierre, demain matin on demandera le petit-déjeuner en chambre et vous serez toutes les deux nues dans mon lit.

– Je parie que la personne ne réagira pas. Il ou elle dira juste « bonjour, je vous apporte votre déjeuner ! » dis-je.

– Non, dit Ninah, il ne dira rien et posera le plateau sur la table.

– D’accord pari tenu, dit Pierre.

– Qu’est-ce qu’on gagne ? demanda Ninah.

– Je ne sais pas encore, dit Pierre, on verra demain.

– En attendant, ce soir, je me contenterai d’être dans tes bras, dit ma sœur.

– Alors, je vais demander de me donner du plaisir, dis-je. J’ai rêvé de toi tout le trajet.

– Viens près de moi, ma douce, dit Pierre.

Je pris Pierre dans mes bras, j’avais vraiment envie de ses caresses. Ninah, elle voulait juste sa présence et me donna un baiser.

– Bonsoir ma sœur, me dit-elle, si vous faites trop de chahut j’irai dormir dans le troisième lit.

– Non, Ninah, reste, je veux juste qu’il me cajole. Je veux de la tendresse, pas d’orgasme.

Pierre me donna des baisers sur mon front, mes yeux, passa doucement sur mes lèvres et empauma mes seins. J’adorais ce contact chaleureux et glissai ma main vers son sexe, juste pour sentir son érection. Je restai ainsi sans bouger et je me souviens plus de la suite.

Au matin très tôt, c’est Ninah que je retrouvais serrée contre moi. Elle caressait mon ventre dans son sommeil. Pierre n’était pas dans le grand lit, mais je le vis étendu dans le lit d’appoint. Les couvertures étaient rejetées et pour autant que je puisse voir, son sexe était reposé. C’était une vue inhabituelle, mais je le laissai dormir, de même que Ninah. Je ne sais pas à quoi elle pouvait rêver ainsi en caressant doucement mon ventre. Peut-être cajolait-elle mon bébé. Je me rendormis heureuse, nous formions vraiment une famille.

Ce fut la montre réveil qui me sortit de mes rêves, Pierre se leva et nous rejoignit dans le grand lit.

– Bonjour mes amours, dit-il, Je vais appeler pour qu’on nous apporte le déjeuner. Cela nous fera gagner du temps.

– Et puis on verra la réaction de la personne en nous voyant ensemble dans le lit, ajoutai-je.

– Oui, c’est vrai, dit Pierre, j’avais oublié cette farce.

Un peu plus tard on toqua et une jeune fille qui était à notre service hier, entra avec le chariot. Elle hésita quelques secondes en nous regardant, puis annonça :

– Bonjour Mesdames et Monsieur, votre petit-déjeuner est servi !

J’eus du mal à rester sérieuse, lorsqu’elle eut quitté la pièce, je m’exclamai :

– J’ai gagné, elle est restée très naturelle, comme si c’était normal de nous trouver tous les trois dans le même lit.

– Oui, dit Pierre, j’ai quand même noté une hésitation durant une fraction de seconde. Mais cela n’enlève rien à ta victoire Amina.

Après le repas, nous prîmes une douche rapide, tous les trois ensemble, ce qui ne posait pas de problèmes vu le grand espace dans la salle de bains.

À la réception Pierre régla la note et récupéra nos passeports.

– Au revoir Monsieur et Madame, Mademoiselle, je vous souhaite une bonne route et merci de votre visite. dit le réceptionniste.

J’avais quand même noté que le réceptionniste avait bien examiné le détail de nos identités pour distinguer que Pierre et moi, nous étions mariés et que Ninah était célibataire. Bah ! avec tous les clients qui devaient défiler dans leur établissement, nous ne devions pas être le premier couple aux mœurs étranges.

– Le trajet aujourd’hui sera moins long dit Pierre, normalement on atteindra la destination début d’après-midi.

– Où va-t-on ? demanda Ninah.

– Le projet initial était de remonter en Bretagne à partir de la Côte d’azur en faisant quelques étapes gastronomiques pour se diriger vers le Mont Saint Michel. Comme le trajet est trop long pour le faire en une étape, Brigitte nous avait recommandé Le château d’Arche à Sauternes que nous venons de quitter pour nous diriger vers Billiers où nous resterons une semaine. C’est un endroit que Brigitte et moi nous avons visité trop brièvement tout au début de notre relation. C’est le Domaine de Rochevilaine, réputé pour son calme, ses soins, sa gastronomie.

– Que ferons-nous là-bas toute une semaine ? demandais-je.

– Profiter ! de la bonne table, les soins corporels dans le spa et les massages, le hammam et l’espace marin.

– Comment Brigitte et toi êtes-vous arrivés à cet hôtel ?

– C’était mes premiers congés en Europe après ma rencontre avec Brigitte. Nous nous étions promis de nous revoir pour nous défouler. Brigitte avait un souvenir de notre rencontre et voulait voir si nous revoir en France laisserait la même impression. Nous allons occuper la même chambre et profiter des mêmes services.

– Tu n’as jamais pensé te marier avec elle ? demanda Ninah.

– Non, ma gazelle, même si sexuellement nous avons une grande attirance, son métier et le mien n’avaient pas de possibilités d’avoir une vie de couple. Brigitte est trop indépendante, elle voulait garder son métier, ses voyages et ses habitudes sexuelles avec ses collègues.

– Elle couchait avec les pilotes ? demandai-je.

– Je ne pense pas, plutôt avec ses collègues féminines. Mais elle voulait voir si en dehors de l’Afrique, elle avait toujours cette attirance pour moi.

– Et alors ? dit Ninah qui aujourd’hui était assise sur le siège passager à côté de Pierre.

Je vis clairement de ma place, qu’elle glissa sa main vers la cuisse de Pierre qui lui resta attentif à la route. Il continua son récit.

– Comme vous vous en êtes rendu compte, Brigitte aujourd’hui ou à l’époque avait une libido très exacerbée. Nous avons fait l’amour sans discontinuer dans cet hôtel. Nous ne sortîmes du lit que pour plonger dans le jacuzzi et pour manger dans la chambre.

– Oh, il y a un jacuzzi ? demandai-je.

– Oui ma douce, sur la terrasse de la chambre et il est chauffé. Je suis sûr que cela vous plaira.

– Pierre, je pense que je devrai t’administrer tes vitamines sans délai. Dit Ninah en glissant sa main plus loin vers sa bite.

– Ninah, sois patiente, dis-je, ne distrait pas Pierre.

– Ne t’en fais pas Amina, tant qu’elle ne va pas plus loin, cela ne me dérange pas. Je vois d’ailleurs nettement dans mon rétroviseur que ton top blanc est trop serré sur tes tétons et ta main caressant ma nuque m’excite autant que ta sœur.

– On est encore loin ?

– Non ma biche. D’après le navigateur de la voiture, on sera là dans une demi-heure. Maintenant, nous quittons l’autoroute et ce ne sera que des petites routes heureusement pas très encombrées.

En effet, nous approchâmes la mer et longeâmes les marais salants de Guérande pour passer sur un pont puis je vis les plaques indiquant la direction de l’hôtel. Le temps était magnifique et cela rendit l’approche encore plus féerique. Nous franchîmes un porche de pierre et voilà, nous étions au bout de la terre, entourée de la mer de trois côtés.

À la réception nous fûmes accueillis chaleureusement. Est-ce que la personne de l’accueil reconnut Pierre ? je ne pense pas mais il devait voir sur sa fiche qu’il était déjà venu. Après avoir rempli les fiches de l’hôtel et remis nos passeports nous fûmes conduits dans une maison annexe qui s’avérait être notre chambre seulement. Ninah et moi restâmes sans voix. C’était magnifique, la grande chambre offrait tout le confort à ma surprise la séparation avec la salle de bain était quasi entièrement vitrée. Cela fit rire Ninah qui voyait déjà un moyen de chauffer le désir de Pierre.

Moi je regardais le panorama, la terrasse était magnifique. Il y avait effectivement un grand jacuzzi qui pouvait aisément nous contenir tous les trois. Mais ce qui était formidable, c’est qu’il était à l’abri des regards même des curieux qui se seraient promenés sur les rochers.

Une chose cependant me choqua : l’affiche de la chambre indiquait bien sûr un prix en Euros et en convertissant en francs congolais, la somme me parut astronomique. Je savais que Pierre était riche, mais je ne m’étais jamais vraiment senti attirée à lui pour sa fortune. Mon job, me donnait une aisance raisonnable et cela me suffisait. Tout d’un coup je comprenais que la situation de Ninah était beaucoup moins confortable. Son salaire de boyesse, lui donnait le minimum pour vivre, mais elle dépendait largement des largesses de Pierre pour son bien-être. Je pris la résolution de ne jamais l’abandonner, je m’approchai d’elle.

– Alors Ninah, comment tu trouves ?

– Je crois que je vais directement utiliser le Jacuzzi !

– Oui, je comprends, je t’aime Ninah. Allons-y, Pierre nous rejoindra bien.

NDA : La suite bientôt !

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