Le lombric aventureux

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Ce petit récit est issu d'une intéressante discussion avec @Pepito Resk@ dans la contribution de @Brume froide@. https://www.scribay.com/text/1684327470/reponse-a--action---/chapter/98347#comment_216877.

Lombro décida de quitter le clan. Pourquoi lui interdisait-on les étages supérieurs ? Il fallait oser dans la vie, si l'on voulait faire son trou. Il bifurqua et grimpa. Plus haut, toujours plus haut. Finalement, il déboucha dans un monde sans terre. Il s'extirpa du sol et rampa dans de grandes tiges vertes qui lui semblaient grimper jusqu'au ciel. Soudain, à sa gauche, une goutte s'écrasa.

Un orage. Des éclaboussures le frappèrent avec violence, il en resta le souffle coupé. Un sifflement sourd lui perça les oreilles. Le danger ! Il contracta ses anneaux, se rejeta en arrière, échappa de peu à l'écrasement. À droite une autre goutte, il roula sur le côté ! Il s'était jeté sous une autre goutte sans le savoir, elle l'assomma un peu. Il tenta de garder ses esprits, esquiva un autre missile. Derrière lui, un moucheron lui cria : « ATTENTION ! »

Lombro se jeta vers l'avant. Il atterrit sur une feuille. Un filet d'eau sauta sur la pointe, le projeta dans les airs. Lombro s'écrasa lourdement sur un sol de béton humide. Quelle était cette diablerie ? Impossible de creuser dedans. Fuir, il fallait fuir ! Partir de cet enfer humide, de cette plaine guerrière où les obus éclataient de tous côtés ! Groggy, il se rassembla, se jeta en avant, vers la surface verte. Il glissa, s'écorcha sur les aspérités du sol, tourna sur lui-même pour reprendre appui, se rassembla, tenta une nouvelle avancée, mais le sol se dérobait sous ses soies.

Dans le lointain, il vit un monstre avec deux billes vertes sur une peau rosâtre horriblement lisse. Effrayé, Lombro se débattit pour fuir cette horreur ! Mais sa prise se brisa, il glissa, roula sur deux bons centimètres, emporté par une pente qu'il n'avait pas senti. Il atterrit, la peau meurtrie, dans une flaque profonde de vingt millimètres. Ses muscles le brulaient, ses soies étaient trop fatiguées, les souvenirs de son clan revinrent à sa mémoire. Il avait eu tort d'aller dans la zone maudite. Il comprenait pourquoi.

L'air lui manquait, le goût doré de la terre lui manquerait. Une vague profonde vint alors de son cœur, une envie de vivre plus forte que tout. Submergé par cette volonté nouvelle, il hurla le reste de son air pour se donner du courage, il se contracta tout entier, se hissa hors de l'eau, hors de ce piège ! Épuisé, il réussit à raccrocher ses soies sur une des aspérités de ce sol de béton. De ce même élan, il reprit sa route vers les étendues vertes, criant, râlant, suant, suffoquant, saignant, rageant ! Chaque millimètre était durement gagné, arraché à ce sol glissant et maudit.

Dans son dos, il entendit la double voix du monstre :
- Julien, qu'est ce que tu fais ?
- Rien Maman, je regarde une scène d'action

Version de @Pepito Resk@ :
Le petit Julien observait le lombric onduler sur le sol de béton humide. L'animal avait été rejeté par l'orage sur la terrasse. Depuis trois quart d'heure, pitoyable, il essayait de rejoindre un carré de terre meuble où il pourrait enfin faire son trou.

- Julien, qu'est ce que tu fais ?
- Rien Maman, je regarde une "scène d'action".

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