Chapitre 6 : Opération séduction

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Samedi matin.
Pas de réveil. Pas de cours. Pas de bruit.
Je traîne dans mon lit, les yeux ouverts, à fixer le plafond.

J’ai rien à faire.
Pas de famille avec qui petit-déjeuner. Pas d’endroit où aller.
Alors je pense. À elle.

Belle.

Je revois son visage, toujours fermé. Sa façon de se faire petite. Son regard qui fuit, comme si elle espérait disparaître.
Et je me dis que ça ne va pas être si simple.

Faire tomber une fille amoureuse de moi ? En temps normal, c’est un jeu. Une routine.
Un sourire, deux-trois blagues, un compliment bien placé, et voilà.
Mais avec elle… c’est différent.

Alors, pour la première fois depuis longtemps, je prépare un plan.

Je prends mon carnet de croquis — ouais, je dessine, mais personne le sait — et je griffonne pendant des heures. Pas son visage, non. Plutôt… des idées.
Des scénarios. Des façons de l’approcher sans avoir l’air trop "mec relou".

Je me parle tout seul :

"Ok, d’abord, faut que je la croise 'par hasard'. Pas direct dans sa face. Elle va se braquer."
"Je peux lui demander un truc du cours ? Genre 'T’as compris l’exercice de Mme Lemoine ?' Ouais. Ça peut passer."
"Regarde-la dans les yeux… mais pas comme un psychopathe. Doux. Lent. Genre 'je te vois'."
"Une blague, mais pas trop débile. Pas le truc habituel. Elle, elle rit pas pour faire plaisir. Elle rit quand c’est sincère."

Je passe des heures là-dessus. Sérieusement.
Je note, je rature, je recommence.
Je me filme même en train de dire des phrases, pour voir si ça sonne juste.
C’est ridicule. C’est ridicule et… étrangement excitant.

À un moment, je me dis :

"Mais qu’est-ce que tu fous, Anthony ?"

Je n’ai jamais fait ça pour personne.
Pour aucune fille. Jamais.

Normalement, je ne planifie pas. Je séduis.
Là, je prépare une mission.

Et quand je lève enfin les yeux vers l’horloge au mur, il est 21h17.
La journée a disparu. Juste comme ça.

J’ai pas mangé. Pas ouvert Insta. Pas répondu aux messages de la bande.

Je suis là, seul, dans ma chambre, en train de répéter des regards doux dans le miroir.

Et pourtant… je ne me sens pas bête. Pas vraiment.
Juste… intrigué.

Il y a quelque chose chez elle que je veux comprendre.
Quelque chose de solide, de pur, de réel.

Mais bon, je me dis que c’est sûrement l’effet du défi.
Un peu de pression sociale, un peu d’ego, rien de grave.

Je ne m’en préoccupe pas tout de suite.

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