VII - De l'Enfer
Et j'arriva dans cette réclusion.
Les yeux probablement clos, tout me semblait vrai. Frais. Je voyais ce que j'imaginais ; lisais ce que j'entendais. J'ai pensé être mort. Je m'en souviens. Je ne ressent plus rien de physique. Je n'ai pas entendu de klaxon ou de freins. Vu ni phares, mon vélo n'a pas dû être vu non plus. Ce choc, non, décidémment, je n'ai rien sentit et je n'ai pas mal. Je n'ai pas souffert et je ne comprenais rien jusqu'à ce que je lise "Je ne veux pas le tuer une seconde fois. Je ne peux pas."
Ils veulent me débrancher ? Depuis combien...Et elle est où ** ? "Ses données cérébrales n'affiche pas de hausse. Au vue d'une courbe comme la sienne, notre neurologue ne partage pas un avis favorable à un rétablissement de votre fils." Mais laissez-moi me débrancher tout seul si c'est pour entendre ce genre de théorie digne d'un stagiaire. Médecine primitive et professionel des formules. Et puis, pleure pas toi ! "Encore une chose qu'il sera pas au courant." Bravo papa ! Combien de verre pour la trouver celle là ?
Donner moi du L.S.D dans la perfusion. Au lieu de vous demander de m'éteindre, qui je puisse écouter un livre, lire un film. Voir l'amour. "Je ne veux pas te tuer une deuxième fois." En voilà un titre pour ton prochain bouquin. Quitte à ne pas être présent, autant être seul. À moins que je ne pourrai être seul quand ne quittant le présent. Non, je suis seul. Rien n'ets plus important. Plus de voix, plus de musique.
La vie ets belle parcequ'elle est insuportable. Il y a cet amour, cette beauté qui existe. Celle qu'on reconnait et que l'on serrerai pour la protéger. Qu'elle survive. La chérier et l'acquérir. Presque rien d'autre n'ets nécessaire. Sourire tant que je le puis, courir tant que je le veux. Envole-toi ! L'on peut choisir où aller. Ça existe. Toute branche peut casser à tout moment, mais elles aident aux nids. Voir plus loin, s'emmerner encore plus. Ne jamais se reposer au même endroit. Être la musique de notre être. La nuit, je m'enlasse.
À quoi bon m'enfuit, je suis à l'ombre de moi-même, obligé à garder le rythme. Peut-être suis-je, aidé par une infirmière qui a de l'empathie pour ma mère. De la pitié pour moi. Sans plus de réel condition, je franchis le point de compassion. Nos vies furent importantes et la mienne ne vaut plus que les poussières qui gluent mes cils. Jeune. Même mon nez est obstrué.
Rien, pas un geste, pas une haine ni une joie. Au moins, la voiture est en meilleur état que moi. Le vélo est à l'image du monde, cabossé à en faire raller mon père. Peut-être qu'il s'entendra mieux avec ma soeur maintenant. Elle versera sa larme dans mes cendres.
J'aurai préféré du L.S.D. Fêter la fin des escares que je peints sur ces vieux draps que supporte ce lit militaire camouflé en blanc. Je serai bientôt remplacé pour quitter mes os au zénith d'une nuit éternelle. Ce point de lumière. Invisible de l'extérieur et infini à l'intérieur. Ici ou là-bas, non. Ils ne peuvent plus m'atteindre, ce n'ets pas moi qu'il peuvent étreindre.
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