Daniel

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Cela faisait plusieurs années que je mettais le pied à l’étrier dans un centre équestre non loin de mon village de naissance. Sortie de l’adolescence, je me plaisais à rêvasser pendant de longues heures en chevauchant sur les chemins de terre des Pyrénées. De grands espaces à perte de vue et parmi les merveilles que je pouvais contempler, il y avait mon professeur d’équitation.

Daniel. Un grand homme bien bâti, sans vulgarité, blond, les cheveux courts et le regard aussi ferme que ses mains serrées sur les brides de sa monture. Même si son physique à la germanique pouvait laisser supposer une froideur de caractère, un large sourire éclairé d’une bonté à toute épreuve effaçait vite ce portrait hâtif. Il avait la soixantaine peut-être, même si la vie au contact de la nature trompait le temps et les apparences.

C’était un homme comme on en faisait peu. Très à l’écoute, il était aimé de tous, parents comme élèves. Il avait le caractère humble et la main sur le cœur. On dit que les animaux sentent bien plus de choses que nous les humains ; les chevaux en particulier. Même le plus caractériel des canassons se calmait lorsqu’il était là. Il lui suffisait de le toucher et de lui chuchoter à l’oreille. C’était tellement impressionnant que même le vétérinaire louait ses services.

Dès l’âge de 13 ans, il était présent pour m’accompagner dans mes premiers trots et galops. Je crois que je suis tombée sous le charme de cet homme dès que j’ai posé mes yeux sur lui. Le temps avait passé et désormais j’étais une toute jeune adulte, avec la vie devant moi, mais toujours admirative de cet homme exceptionnel.

À l’âge où j’ai découvert mon corps et mon désir, Daniel s’était imposé comme une figure majeure de mes fantasmes. C’était d’ailleurs un secret bien gardé que je n’ai jamais avoué à mes amies. Avoir des vues sur un homme si âgé par rapport à moi aurait été sans doute mal vu. Alors, il a toujours gardé une place spéciale, tant dans mon cœur que seule sous ma couette.

Cette relation professeur-élève aurait pu rester parfaitement innocente si les étoiles ne s’étaient pas alignées pour brouiller les codes et ce qui semblait être une fatalité.

Il y eût tout d’abord un premier incident fortuit alors que je terminais un peu tard un cours de groupe un soir d’été. Il faisait tellement chaud que nous nous changions dans une étable, quelque peu aménagée pour l’occasion. Je me souviens avoir trainé pour retirer une pierre qui s’était coincée dans le fer de mon cheval. En retard, je m’étais alors changée à la hâte, sans me douter que Daniel rentrerait, les bras chargés de matériel, pour venir les ranger avant de terminer sa journée.

Tête en l’air, j’avais oublié de pousser la porte du compartiment où les filles se changeaient. Et alors que, simplement en pantalon, je m’apprêtais à remettre mon soutien-gorge, je sentis le regard de Daniel se poser sur mon dos nu. Ce moment était très particulier, car le temps s’était comme arrêté, me laissant apprécier la caresse de ses yeux passant le long de mes épaules, de ma colonne vertébrale, sur le creux de mes seins et de mes fesses.

Une seconde s’était peut-être écoulée, un simple regard, innocent et non recherché tant par l’un que par l’autre. Un long frisson avait parcouru mon échine, alors que j’avais arrêté mon mouvement, pour offrir à cet homme une vue plus intime de mon être. Un consentement dissimulé dans une certaine vertu. À aucun moment je n’ai senti que son regard était déplacé. Ce moment était aussi fugace que noble. Il n’avait pas insisté, n’avait pas plus profité de spectacle que de raison, partant dans un silence respectueux et sans doute gêné. Toujours de dos, je souris - rouge comme une tomate - d’avoir osé créer cette proximité ayant un goût d’interdit.

Une année avait encore passé depuis ce délicieux incident. Son comportement ne semblait pas avoir changé à mon encontre, même s’il semblait avoir abandonné tout petit surnom affectueux qui aurait sied à l’adolescente que j’étais et non plus une adulte que j’étais devenue. Cette année là, en plus, mère Nature avait décidé qu’il était tant que mes hauts seraient bien trop moulants pour cacher mon décolleté. Mes cheveux avaient poussé, mes lèvres s’étaient dessinées et mon regard s’était assagi. Les hommes me regardaient avec appétit, sauf Daniel qui restait toujours un vrai Saint. Seul était resté de mes souvenirs d’enfance à son encontre mon sourire parfois béat dès qu’il s’approchait de moi pour s’assurer que je pouvais partir gambader avec ma monture.

Le temps était venu pour moi de quitter ma région pour la grande ville de Montpellier afin de commencer mes études supérieures. Une partie de moi était attirée par la vie citadine, mais mon cœur souffrait déjà de l’abandon de ma campagne chérie. Et même si nombre de mes amis étaient déjà partis, il restait mon cher cavalier, fidèle au poste, enseignant déjà à la prochaine génération. Je me souviens encore avoir pleuré quand j’avais compris que je ne le reverrais plus autant qu’avant, voir jamais.

C’est alors que j’avais décidé de m’offrir le plus de temps possible avec lui, même si je savais au fond de moi que mon amour pour lui ne serait jamais réciproque. J’avais supplié mes parents de m’offrir des cours particuliers avec Daniel. Et devant mon insistance et mes arguments judicieusement choisis, ils avaient accepté.

Une journée entière avec Daniel m’attendait ce vendredi-là. J’étais excitée comme une puce. Rien n’aurait pu retenir au lit. J’avais à peine avalé un petit déjeuner que j’avais enfilé ma tenue pour claquer la porte en me contentant d’un au revoir lointain à mes parents, visiblement amusés de me voir partir à la vitesse de l’éclair profiter de ma dernière journée d’équitation.

Je retrouvais Daniel devant l’écurie, prêt à partir, deux chevaux d’un calme olympique tenus à peine du bout de la bride. Il me lança un grand sourire et je lui rendis le regard le moins juvénile possible. Aujourd’hui, je ne voulais surtout pas qu’il me voie comme l’enfant qu’il avait toujours connu. Je voulais, le cœur battant en m’approchant de lui, être une femme séduisante qu’il regarderait avec autant d’envie qu’un homme pouvait s’en embraser.

Nous quittâmes le village sur un chemin boisé alors que le soleil terminait de monter dans le ciel. J’étais aux anges, cheveux aux vents, suivant Daniel sans le lâcher des yeux. Il ressemblait à un dieu, auréolé par le zénith. Plusieurs longues heures passèrent et j’en profita pour parler avec lui, tentant de briser la glace autant que possible.

J’appris qu’il était célibataire. Et immédiatement, un pincement au cœur me saisit, m’étonnant qu’un homme comme lui n’ait pas gagné le cœur d’une femme. Il le méritait tant ! Son travail semblait être toute sa vie. Il parlait des chevaux avec une telle passion que j’aurais pu boire ses paroles jusqu’à l’aurore. Je l’écoutais d’une oreille religieuse, ponctuant simplement les blancs de questions encore plus personnelles.

Je sentis au début comme une résistance, une certaine distance qu’il semblait vouloir mettre avec moi. Avait-il peur de paraître inconvenant ? Je faisais tout mon possible pour ne laisser aucun doute planer à ce sujet. Et mes efforts payèrent, car il se permit à son tour de me parler de sujets plus intimes. Je lui parlais de moi sans masque, comme si je m’étais déshabillée pour qu’il me voit sous tous mes contours. Il restait toutefois ce ravin, infranchissable en apparence, entre la curiosité et le désir réciproque. Je me mordais parfois la lèvre de frustration en ne sentant pas encore son regard me regarder d’une manière plus sensuelle, malgré les nombreuses occasions que je lui offrais.

Nous avions discuté toute la journée et le temps passait horriblement vite. Je fixai nerveusement l’écran de mon smartphone. Je le serrai si fort que je crus qu’il allait m’échapper des mains. Et c’est là que sorti de nul part, un rongeur traversa le sentier en poussant un petit cri surpris, effrayant mon cheval que l’on surnommait affectueusement « Trouillotte ». Fidèle à son petit sobriquet, il se cabra et je me sentis partir en arrière.

Je fus désarçonnée et tomba au sol. Mais les protections encaissèrent le choc, me laissant surtout surprise par la rapidité de ma chute. Daniel se retourna vivement, puis attrapa au vol mon cheval pour éviter qu’il ne file. Il descendit de sa monture pour se précipiter vers moi. Tout près…

- « Mon Dieu, est-ce que tu vas bien ? »

Je m’apprêtais à répondre que tout allait bien et une pensée malhonnête me coupa dans mon élan.

« Je crois que je me suis foulé la cheville », répondis-je, tentant de jouer la comédie. Je ne rougissais pas de honte de mon mensonge, bien au contraire.

Daniel s’inquiéta, regardant aussitôt ladite cheville blessée, qui fut le point de départ d’un grand frisson d’excitation lorsqu’il toucha ma peau de ses mains chaudes. Je le rassurai pour ne pas gâcher ce moment. La malhonnêteté paie parfois mieux !

- « Ne t’inquiète pas, je suis sûre que ce n’est rien. Cela te dérangerait-il si l’on s’arrête un moment ? Dans le coin ? Juste pour attendre que cela passe. » proposais-je, me surprenant moi-même d’un tel aplomb pour l’attirer dans ma toile.

- « Pas de problème, on va prendre le temps, je ne suis pas pressé. » conclut t-il.

J’avais failli répondre que c’était aussi mon cas, mais je rechignais à profiter de la bonté de Daniel. Je regrettai un instant de lui avoir menti. Mais j’aurais offert bien plus pour rester encore plus avec lui, chaque minute étant un régal.

On s’installa dans l’herbe, à l’écart du sentier. Nous étions au milieu de nul part, un panorama semi-dégagé droit face au soleil couchant. Disney n’aurait pas fait mieux pour introduire une histoire d’amour à succès. J’étais exaltée, oubliant même de boiter un peu pour conserver mon alibi.

Il ne sembla heureusement rien remarquer, s’installant là où l’herbe offrait le plus de confort. Je m’assis vers lui, à quelques centimètres et soupira de soulagement quand je ne le vis pas restaurer une distance cordiale entre nous.

Le sentir si près faisait battre mon cœur à la folie. Je devais être aussi rouge que le soleil couchant. Je lui jetai un regard qui voulait tout dire. Il se pencha pour regarder de nouveau ma cheville. Mon Dieu, le contact de ses mains me rendait folle. Je me retins difficilement de lâcher un petit gémissement.

Je tremblais de désir et il le sentit. Il se troubla alors, arrêtant son mouvement. Il me regarda et un sursaut de crainte coupa ma respiration. Oh non…merde, merde, merde.

- « Ne retire pas ta main ! » priais-je dans ma tête comme si je pouvais parler par télépathie à l’homme derrière le professeur.

Il enleva sa main, délicatement, reposant ma cheville sur le sol. Je hurlai à la mort dans mon esprit. C’était foutu ; il avait compris. Si je pouvais mordre mes doigts jusqu’au sang, je l’aurais fait, pour soulager l’immense frustration qui m’assaillit sans pitié. Je m’en voulais terriblement. Mon malaise devint plus que palpable.

Un long silence, lourd comme le plomb, s’installa. Et je n’osai dire un mot. Et lui non plus. Mes yeux peinaient à contenir mes larmes. Et venue droit du cœur, comme un baroud d’honneur, ma voix tremblante se chargea d’un courage inattendu venu du plus profond de mon âme alors qu’il se préparait à se relever.

- « Daniel, je t’aime. »

J’avais dit cela avec tant de passion qu’il fut sonné et me regarda avec un regard indescriptible. Et alors qu’il pourrait avoir l’opportunité de se retrancher derrière sa raison, je décidai de la clouer à terre en profitant de mon élan de cœur.

- « Je t’aime. Je t’aime, depuis le tout début. Depuis que j’ai posé les yeux sur toi. À peine m’as-tu mise sur une selle, j’ai rêvé de toi. Partout. Tout le temps. Tu es un homme exceptionnel, d’une bonté sans pareille. Tu es beau comme un dieu. T’écouter parler de tes chevaux me rend heureuse. Je pourrais juste me contenter de ta voix pendant des heures, des nuits entières. Oui, je t’ai laissé me regarder quand j’étais dans l’étable ce jour-là… Je voulais que tu voies que je n’étais plus l’adolescente que tu as connue… Je suis une femme maintenant. Libre d’aimer. Libre de t’aimer. ».

Je laissai couler mes larmes le long de mes joues, sans lui laisser le temps de répondre. Ses yeux étaient écarquillés. Mais je sentais en lui à la fois le trouble, mais aussi le lien que j’avais réussi à tisser avec son âme.

- « Je sais que tu n’as jamais pensé à mal. Je sais que je suis égoïste de t’infliger ça alors que ton travail c’est toute ta vie. Je ne sais même pas ce que tu penses de moi…si déjà tu m’as déshabillé du regard…si j’ai déjà habité tes désirs. Mais mon cœur brûlait de te le dire. Il reste si peu de temps, tout est allé si vite ! Trop vite. Chaque minute que je passe avec toi, c’est un moment d’éternité que j’aimerais prolonger encore, encore et encore. Je t’en supplie Daniel…ne me repousse pas. Ne me dis pas que ce n’est pas raisonnable, que ce n’est pas bien, parce que je n’ai ni doute ni appréhension. Je veux sentir ton souffle, sentir ta peau sur moi, une seconde ou une minute, une heure ou une nuit. Mais je veux être près de toi, à cet instant, même si c’est la première et dernière fois… »

Les mots me manquèrent, mais je parlais d’une voix si claire et si passionnée que même son aplomb et son esprit brillant furent sonnés. Il m’invita simplement d’une ouverture de bras à le rejoindre. Et je ne me fis pas prier : je me jetai contre lui et il posa ma tête contre son épaule, avec affection et dans une douceur somptueuse. Je humai son odeur et lâcha un long soupir d’aise. Me sentir contre lui me comblais de bonheur. Je pouvais sentir son cœur battre, vite, me donnant assez de courage pour céder à l’envie de presser mes lèvres contre les siennes.

Je serrais sa tête entre mes mains comme pour lui interdire toute retraite. Je ne me reconnaissais plus dans ce courage presque désespéré. Avais-je perdu la raison ? Il semblait y avoir encore de l’espoir : il ne refusa pas mon baiser et le prolongea. Je souris et ne bouda pas mon plaisir. Il embrassait divinement bien. J’aimais sa langue, le goût de sa salive, la chaleur de son souffle, son regard encore quelque peu réservé, mais sincère. Ses mains glissant dans mon dos, sans empressement, avec une certaine ferveur. Je me sentais comme une chose précieuse. J’étais heureuse de lui appartenir à cet instant.

Je glissai doucement mes cuisses sur ses jambes pour me rapprocher de lui. Je voulais le sentir totalement contre mon corps. Il sembla un peu surpris par mon audace, mais ne refusa pas le contact. Son calme légendaire sembla se fissurer au rythme de ses caresses de plus en plus tremblantes. Son souffle s’accélérait quand il me sentait me frotter doucement contre lui, passant mes mains sur son dos, le long de son torse, de son cou puissant, de son visage à tomber par terre. Mes lèvres quittèrent les siennes pour se loger dans son cou. Je gémis d’envie et de désir. Son toucher me rendait folle.

- « J’ai tant rêvé de ce moment… » glissais-je dans son oreille.

Il ne répondit rien, caressant mon corps, en proie à un questionnement intérieur et une hésitation que je ressentais avec angoisse. Je pris les devants, tentant d’enrayer tout ce qui pourrait le décider à cesser cette folie. Je pris ses mains et les fit lentement glisser contre ma poitrine. L’invitant à me toucher sans réserve.

- « Je te désire. Totalement. Tout mon corps est à toi. » continuais-je de chuchoter.

Il faillit retirer ses mains, mais était-ce mon corps ou mes mots qui le convinrent de continuer ? Je n’en savais rien. J’avais l’impression de m’essayer à emprisonner le vent dans une bouteille. Je lâchai un râle de plaisir alors qu’il serra ses mains autour de mes seins. Je bouillonnais, mon désir pulsant jusqu’à la pointe de mes seins ostensiblement gonflés, durcis au frôlement de ses doigts. Je lui lança un regard sans doute terriblement érotique, car il s’offrit enfin le droit de lâcher une longue plainte d’envie.

Daniel ne pouvait plus me dissimuler l’envie qui ressentait pour moi. Elle durcissait contre mon pantalon d’équitation. Je l’accueillis avec un délicieusement frottement de mon entrejambe sur la sienne. Je retirai mon haut et lui offrit la vue de ma poitrine contenue dans un soutien-gorge choisi pour l’occasion. Son regard gardait sa grâce naturelle, mais passait maintenant nonchalamment sur moi, sa raison ayant cédé devant mon avance aussi surprenante qu’irrésistible. Il se mordit la lèvre inférieure et continua de me toucher les seins, malmenant ma lingerie que je retirai en passant mes deux mains dans mon dos. Il ne loupa rien du spectacle de ma poitrine dénudée et vint y déposer ses lèvres.

J’enlaçai l’arrière de sa tête entre mes bras, pour lui demander de prolonger ses baisers. Son souffle et l’humidité de sa bouche me faisaient vibrer sans doute plus fort que mon smartphone totalement oublié, comme le monde qui nous entourait. Il glissa mes tétons tour à tour entre ses lèvres et les suça avec affection. Ma tête s’arqua en arrière et je laissai échapper de ma bouche une complainte de plaisir. Je pouvais voir les étoiles commencer à apparaître dans le ciel et la Lune éclairer notre ébat.

Ses mains tombèrent sur mes fesses et mes hanches rejoignirent la danse. Il me serra contre lui avec une certaine vigueur qui me fit sourire et lui voler un baiser. Je retirai son haut avec un aplomb dopé aux hormones. Je dévoilais à mon tour le haut de son corps et savoura de mes baisers chaque petit centimètre de son torse, chaque contour de muscle, sa peau brûlante. Je le caressais comme pour le faire briller. Il semblait raffoler de mes caresses. Sa respiration se faisait plus grave et profonde.

J’embrassai son ventre et descendis doucement ma bouche plus bas. Je fis sauter le bouton de son pantalon et baissa la braguette. Je le regardai et le sentis encore hésiter. Il était hors de question que l’on arrête maintenant. L’incendie qui dévorait mon corps ne pouvait plus être maîtrisé. Je savais que je devrais me surpasser et le rendre totalement fou de moi.

Je tirai sur son pantalon afin de laisser assez de marge pour caresser son érection à travers le tissu de son boxer. Je le regardai d’un regard qui voulait tout dire. Je passai doucement ma langue sur ma lèvre inférieure, glissant mes doigts sous l’élastique pour faire apparaître son sexe. Je faillis lâcher un gémissement de plaisir rien qu’en le frôlant de mes doigts. Il était magnifique, encore plus beau que mes fantasmes. Je n’avais jamais encore tenu le sexe d’un homme entre mes doigts, mais la sensation était à la hauteur d’attentes. Je le serrai dans la poigne et commença à faire de longs vas et viens. J’espérais bien faire, mais me refusais à hésiter. Je voulais tout donner.

J’approchai ma bouche de sa verge durcie définitivement par mes caresses. Je l’embrassai. Ma langue sortit de sa cachette pour passer doucement tout le long jusque sur ses testicules que j’extrais du sous-vêtement devenu totalement inutile. Ma langue semblait lui faire beaucoup d’effet. Je sentais son sexe pulser d’envie et cela me donna assez de confiance pour oser le glisser entre mes lèvres. Je fis tout mon possible pour ne pas lui faire sentir mes dents. Je m’appliquais, commençant doucement à sucer son gland et le haut de son sexe, prenant soin de sentir si je m’y prenais bien. Il acheva de me donner envie d’oser des vas-et-viens plus ambitieux lorsqu’il posa une main affectueuse dans mes cheveux.

Je fis disparaître son sexe entre mes lèvres, aussi loin que possible. Je léchais parfois son gland avant de le glisser de nouveau pour ajouter plus de salive dans l’opération. Apparemment, je m’y prenais bien, car il commença un délicieux mouvement de bassin qui me donna encore plus l’impression de lui offrir du plaisir. J’aimais le sentir profiter de ma bouche. J’osai même arrêter ma succion pour lui laisser le loisir de m’imposer son rythme. Il fit attention à ne pas me brusquer et j’appréciai d’autant plus qu’il me pousse doucement à expérimenter mes limites.

Sa respiration devenait chaotique. Ses mouvements de bassins encore plus. Je n’osais pas arrêter. Je n’en avais aucune envie. Je laissais les choses se faire.

Finalement, il retira son sexe de ma bouche et me regarda avec un regard à la fois enflammé et hésitant. Je m’avançai sur lui et l’invita à s’allonger dans l’herbe. Je me mis à cheval sur lui et retira très doucement mon pantalon pour dévoiler le reste de ma lingerie à ses yeux émerveillés. Je ne savais pas ce à quoi il pensait, mais cela lui plaisait beaucoup. Il caressa mon corps, mes cuisses, mes fesses, avec une envie palpable. Alors que je commençais à frotter le tissu de ma petite culotte sur son sexe en feu, il me tira soudain contre lui pour m’embrasser, puis il m’attira enfin plus près de son visage.

Il fit passer ses doigts sous les ficelles de mon sous-vêtement et le retira complètement. J’enjambai juste assez pour qu’elle puisse tomber à nos côtés. Je me redressai, allongeant ma silhouette pour lui offrir la vue la plus complète de tout mon être. J’aimais terriblement me sentir femme. Si désirée. J’en étais totalement trempée…

Il attira mon sexe à lui et vint l’embrasser. D’une manière tendre et douce. Jamais je n’avais pu expérimenter cela et je dois dire avoir tremblé de la tête aux pieds en sentant pour la première fois sa langue passer sur mes lèvres. Sur mon sexe. Il alla tout doucement, pour m’habituer à cette chaude et humide sensation. Je ne pu contenir un gémissement. Comment garder la tête froide ? Trop tard pour les conventions. Sa langue et ses lèvres au contact de ma vulve et de mon clitoris me faisaient lâcher des longs soupirs et des petits cris d’excitation.

Il léchait divinement bien…je le sentais suçoter mon bouton rouge avec un soin tout particulier. J’aimais sentir ses doigts sur mes fesses, s’enfoncer parfois pour les masser, les palper, me posséder. Oh que j’avais envie d’être sienne ! Je n’osais pas me laisser aller à la jouissance de peur de tout gâcher. Mais il ne m’en laissa guère le choix. Il était bien trop expérimenté pour cela. Bien trop tendre et respectueux pour me laisser penser un seul instant que nous ne pourrions pas reprendre nos ébats plus tard…

Ah, quel divin plaisir que le premier vrai orgasme saisissant tout mon corps, me faisant trembler comme une feuille, contractant tout mes muscles, la chaleur irradiant de mon ventre partout dans chaque petite cellule de mon être. La longue complainte de jouissance que je relâchai comme un fardeau dans un océan de plaisir au creux de mes lèvres.

Je l’embrassai avec toute la reconnaissance et l’amour que je ne pouvais encore plus lui témoigner. J’étais en confiance, terriblement bien, en sécurité, lovée contre lui sans jamais craindre qu’il ne me fasse mal. Je pouvais me laisser aller à des sensations jamais éprouvées sans avoir peur de paraître ridicules. Je me blottis contre lui, susurrant à son oreille…

- « Merci… »

Le plaisir redescendant, une autre envie prit toute la place laissée béante par cette première expérience du plaisir ultime. Je voulais qu’il me prenne. Le sentir en moi. Au creux de mes reins. Je voulais comme l’avaler pour ne jamais qu’il puisse en sortir. Ma passion et mon envie aveuglèrent toute la prudence qui était normalement mienne. Jamais je n’aurais cru oser prendre son sexe et le faire entrer en moi comme ça. Mais c’est ce que je fis. Je voulais le sentir totalement. Nu et brûlant. Peau contre peau. C’était maintenant une envie presque animale, primale.

Je le sentis surpris et presque affolé de mon audace. Je m’en excusai du regard et il passa sa main sur son front, en se demandant sûrement quelle mouche l’avait piqué pour se retrouver dans cette situation. Mais comme pour conjurer le sort, je l’embrassa et laissa son sexe aller jusqu’au fond.

- « Je suis désolée…j’en avais trop envie… » chuchotais-je à son oreille.

- « C’était déraisonnable…mais c’est trop tard et puis je…c’est trop bon. » répondit-il, un brin acide, mais trop excité pour lutter, se mordant la lèvre de ne pas être capable de donner l’exemple.

Je commençai doucement à le faire sortir et entrer en moi. Je fis coulisser son sexe dans un rythme lent et tendre. C’était une sensation totalement folle et je me rendis compte que je n’avais même pas appréhendé qu’il soit le premier à me pénétrer. Mon sexe avalait le sien aussi vite qu’une pâtisserie au chocolat. Je le sentais en moi et cette sensation était grisante.

J’ondulais sur lui. Il finit par poser ses mains sur mes seins. Il accompagna mon bassin. J’aimais faire rebondir mes fesses sur lui en semblant presque m’offrir quelques millimètres en plus pour qu’il termine de prendre racine en moi.

Il me fit soudainement basculer sur le côté, puis sur le dos. Je constatai alors qu’il était fort, puissant. Cette envie qui le saisit m’excita encore plus et je le laissai faire. Il s’installa entre mes cuisses, qui s’écartèrent instinctivement, presque ostensiblement à l’idée de l’accueillir de nouveau.

Il m’embrassa et je posai mes mains le long de son dos, passant doucement le fil de mes doigts sur sa colonne vertébrale. Et il entra en moi. Son sexe était encore plus délicieux quand il était incontrôlable et libre de profiter de moi à sa guise.

Il commença des coups de bassin plus ambitieux. Je me serrai contre lui, embrassant son cou, posant mes lèvres sur son oreille afin qu’il ne rate pas l’un de mes soupirs ni l’un de mes gémissements de plaisir. Je raffolais de lui, de sa nouvelle pulsion plus passionnée, nourrie par une frustration refoulée enfin exaltée dans le feu et l’eau entre mes cuisses.

Daniel se laissa à aller à des pénétrations sans concessions. Je ne boudais pas mon plaisir et tenait à lui faire entendre. Cela semblait l’exciter tout particulièrement. D’ailleurs, comme pour l’hypnotiser et l’inviter à ne jamais arrêter, je murmurais son nom comme un mantra pour dissiper le peu d’inhibition qui lui restait.

- « Daniel….Daniel…Oh oui Daniel… ».

Rien de vulgaire comme dans un film X. Ce souffle et ce nom, presque une incantation, venaient autant de mon cœur que de mon ventre. C’était comme parler d’âme à âme. Je fermais les yeux pour me concentrer sur mes sensations. Comment décrire ce qui ne pouvait l’être ? Mon cœur était autant comble que mon corps. Il y avait cette magie qui palpitait, cette boule de feu qui allait et venait en moi, attisant mon propre brasier intérieur, me faisant sentir ma cyprine couler abondamment sur mes fesses et l’herbe verte.

J’avais une dernière envie aussi folle qu’irrésistible. Je voulais qu’il jouisse en moi. Cela avait maintenant toute une symbolique à mes yeux. Je désirais qu’il laisse quelque chose en moi. D’éternel, ce que j’avais toujours voulu de lui, une trace indélébile de cette passion née entre nous malgré tout ce qui luttait contre son embrasement. J’avais un peu peur, mais l’envie dissipait tout. Je voulais me faire ce cadeau et en faire de même pour lui.

J’osai proposer ce marché impossible…

- « Daniel…je veux que tu jouisses en moi…s’il te plaît… » lâchais-je dans une plainte, presque une supplique.

Il ne dit rien, mais son esprit recommença à tourner comme un hamster en cage. Il était dévoré par le doute et par l’envie. Je jouais malgré moi avec sa volonté et je sentis qu’il n’avait plus envie d’écouter autre chose que son corps. Et c’est ainsi qu’il se laissa aller.

Je serrai mes jambes autour de son corps, pour le sentir au mieux, serré tout au fond de moi, acceptant sa jouissance. Un divin moment où chaque pulsation de son sexe libérant sa semence en moi me faisait tressaillir. Je gémissais et jouis dans son oreille. C’était tellement bon que je n’avais même pas vu monter mon propre plaisir. À présent, je le sentais couler en moi, alors que mes muscles se contractaient par intermittence en suivant les vagues de ma jouissance.

Je l’embrassai et il en fit de même. Nous restâmes ainsi de longues minutes en tentant de regagner notre souffle.

Nous n’échangèrent pas un mot durant tout le retour, mais quand nos regards se croisaient, je sentais que ni l’un ni l’autre ne regrettions plus d’avoir vécu cet instant. Je serrais le bas de mon corps avec une certaine dévotion pour contenir sa jouissance en moi. Nous nous quittâmes sans nous embrasser et je sentis que ce fut déchirant tant pour l’un que pour l’autre. Mais nous ne pouvions prendre le risque d’alimenter les rumeurs.

Je pleurai en silence, après lui avoir dit au revoir. Je montai dans ma chambre sans même saluer mes parents. Je m’allongeai dans mon lit et repensa à Daniel. Comme pour exorciser ma peine, je glissai de nouveau ma main entre mes cuisses et m’autorisa un plaisir solitaire. Je caressai mon sexe et redécouvrit avec plaisir le petit cadeau qu’il m’avait laissé, coulant encore un peu en dehors de moi.

Je fis lentement glisser mes doigts enduits de sa jouissance précieuse sur l’humidité de mon nouveau plaisir, imaginant facilement son sexe encore en moi. Alors que je jouis de nouveau, je fixa le plafond, caressant mon ventre, fermant les yeux en imaginant de nouveau son visage qui m’accompagnerait dans ma nouvelle vie qui commençait…

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