5. Apprêtage

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« Votre candidature pour pilote d’ESAO a été retenue. Afin de la valider, vous serez soumise à un entretien individuel, suivi d’un test sur simulateur au centre de recrutement de l’armée de terre européenne. Le jour du test, pensez à présenter une hygiène intime soigneuse. Veuillez sélectionner un des créneaux disponibles pour un rendez-vous avec le colonel Paksas. »

Interrompue à l’issue d’une livraison, je n’en revenais pas de la rapidité de réponse en lisant mon smart-data. Je fouillai le calendrier. Un créneau était disponible dès le lendemain soir. C’était même un des rares qui fût en dehors de la plage de mes horaires de travail. J’avais la respiration alourdie d’hésitation. Mon esprit répugnait à se découvrir face à un ou plusieurs inconnus. À contrario, mon corps pétillait à l’idée d’essayer un simulateur. Mais l’idée d’être nue et observée me déplaisait tant qu’elle aurait ruiné l’expérience. Cela me semblait être peine perdue.

Je finis par m’asseoir, incapable de me décider. Je pouvais peut-être me laisser encore deux semaines de réflexion. Mais en étant honnête avec moi, si je restais indécise aujourd’hui, j’hésiterais toujours deux mois plus tard. J’avais franchi la première ligne, je ne pouvais plus reculer. Il fallait voir ça comme un mauvais moment à passer, que si je parvenais à occulter la présence du jury, ce serait pour le vivre comme dans mes rêves. La petite voix qui me harcelait depuis cinq mois me rappela que si je ne tentais pas, je ne saurais jamais.

Après de longues minutes d’hésitation, je sélectionnai le rendez-vous le plus proche afin de ne pas être tentée de faire marche arrière. Sitôt le rendez-vous pris, je lâchai un soupir. Dans quoi étais-je en train de m’embarquer ? Le sort en était jeté. Je cherchai mon père dans les contacts.

— Salut Papa. Demain soir, je vais aller au centre de recrutement de l’armée de terre. Tu n’auras qu’à m’y retrouver. Je te laisse choisir le restaurant.

Je remontai sur ma planche et fonçai en direction de la boutique. Sitôt parvenue, je pris une avoinée par le roi du Burrito.

— Clarine ! Ça fait dix minutes que tu devrais avoir fini ta course !

— Désolée, Monsieur Schneider. J’ai dû m’arrêter.

— Et pour quoi faire ?

— Un souci de fille. Je vais rattraper mon retard.

— Quoi un souci de fille ? C’est quoi un souci de fille ? Ça fait un siècle que vos problèmes de ragnagnas ont été résolus ! Ecoute, déjà que t’as pas les nichons pour appâter le client, si en plus tu foires les cadences, tu peux me dire adios.

Je posai ma tablette sur sa borne, et mis à jour les coordonnées de livraison. Ma visière de guidage afficha la première destination tandis que je remplissais mon sac. Je filai aussi vite que possible, non sans jeter un œil à l’affiche de promotion pour les ESAO. Cette fille souriante, ce serait moi, une fois la première épreuve passée. La vente à domicile, ça m’obligeait à sourire artificiellement, l’armée, ça me plaisait vraiment. Le vœu d’être recrutée gonfla et je ne regrettais pas d’avoir pris le rendez-vous.

Rentrée en début de soirée, je commençai à ranger tout mon appartement, prise d’une motivation dévorante, comme si je me replongeais dans l’ambiance du baraquement militaire. Honnêtement, il fallait surtout que je m’occupasse l’esprit pour ne pas penser au simulateur.

L’appartement rangé, le lit au carré, je m’assis face à mon téléviseur. Il s’alluma lorsque j’enfilai le gant de commande. Il afficha ma collection de photos d’ESAO. Je connaissais le numéro alpha numérique de chaque modèle, ainsi que son surnom d’animal. Je me demandai lequel me serait attribué. Un tatou ? Un grizzli ? J’avais des photos d’exosquelettes neufs issus de brochures de constructeurs, des photos prises sur le terrain par les soldats eux-mêmes, et j’avais même des portraits de femmes pilotes. Cela m’avait permis au fil des mois de me rendre compte que c’étaient des femmes normales avec toutes un parcours différent.

Je passai sur le navigateur et articulai ma recherche

— Simulateur d’ESAO. Images.

Le téléviseur me renvoya des simulateurs de bornes d’arcade, rien qui ne ressemblait à un véritable simulateur. Surtout, quelle serait la taille de la sonde qui serait introduite dans mon vagin.

— Transmetteur vaginal simulateur ESAO. Images.

Le moteur de recherche me renvoya vers des images de transmetteurs vaginaux de forme diverses et variées. Un lien renvoyait vers le site d’Orgasm Burgmeester Industrie. Lorsque je le sélectionnai, une vidéo de présentation se lança.

« Parce que chaque femme est différente, Orgasm Burgmeester Industrie vous propose une gamme variée de transmetteur. Pionnier dans le domaine du combat, nos ingénieurs conçoivent des selleries anatomiques qui s’adaptent à toutes les morphologies et permet de démultiplier les façons d’atteindre votre objectif. »

La présentation était léchée, la photographie impeccable, rien ne pouvait faire plus envie. Les selleries étaient toutes adaptables à chaque modèle d’ESAO. Des pilotes trop belles pour ne pas être des actrices expliquaient qu’elles personnalisaient leur ESAO avant chaque mission selon l’humeur du moment. La société OBI décrivait de manière technique la porosité des transmetteurs par laquelle suintait le lubrifiant, permettant d’éviter l’assèchement intime lors de longues missions. Bref des années qui faisaient d’OBI le constructeur le plus technique, mais rien ne me disait s’ils vendaient des transmetteurs spécialement prévus pour les simulateurs. Il fallait que je me préparasse, que je donnasse la meilleure impression à mes examinateurs.

Je débranchai le téléviseur du réseau et le mis en mode miroir. Je pris une posture sérieuse en cherchant quel air adopter face au recruteur. Pourvu qu’il fût seul ! Peut-être devais-je me maquiller un peu, mettre en avant une forme de féminité. Ou peut-être préférait-il déjà une militaire. Du coup, le pantalon cargo était idéal pour l’entretien. Il fallait que je ne changeasse rien, ni la simplicité du blouson, ni la rigueur de mon chignon. Au premier coup d’œil, il verrait une soldate sérieuse, pas une bimbo nymphomane, ni une délinquante. Je refis mon chignon de manière à ce que les cheveux soient tendus parfaitement. Mes yeux clairs démaquillés allaient bien avec ce sérieux. Ensuite, on allait me demander de me déshabiller, et il fallait conserver le ressenti du jury. Je me déchaussai sans m’asseoir, me déshabillai par gestes précis et pliai mes vêtements en les posant sur le lit, singeant celle qui ne stressait pas. C’était si aisé devant un miroir. Je terminai par la culotte en coton rayée de couleurs vives. Je n’avais nul autre type de sous-vêtement pour que cela devînt une question.

Une fois nue, je gardai un regard dur. À quoi reconnaissait-on une militaire quand celle-ci était nue ? Au dos droit. Je devais rester fière de moi, montrer la détermination. Aucune crainte, aucune épaule voûtée de résignation. Les choses seraient plus faciles à affronter pour moi si je me mettais dans la peau d’une pilote aguerrie. Il fallait que je sois aussi nickel en bas qu’en haut.

Je me rendis dans l’étroite cabine de douche renfoncée dans le mur entre deux placards. Je me saisis de ma petite tondeuse, toujours réglée sur six millimètres, puis la glissai dans ma toison châtain clair. Les extrémités chutèrent sur mes pieds. Je la retournai pour j’utiliser le côté épilateur. La lame de lumière orange frappa mon ventre et je l’abaissai vers mon pubis pour délimiter ma toison avec netteté. Lorsque je revins devant mon téléviseur, elle formait un losange parfait, avec une longueur de poil uniforme et irréprochable, digne d’une pilote d’ESAO. La fente était noyée de moitié, c’était à la fois sobre et mature.

Je m’allongeai sur le lit, écartai les jambes, mal à l’aise de me mirer ainsi, mais il fallait s’assurer que mon entrecuisse fut impeccablement glabre jusqu’au sillon culier. Vérification faite. Après le test, le recruteur allait m’inviter à me rhabiller, alors je travaillai également ma façon de me vêtir, le visage neutre, le geste précis.

Quand je fus nue pour la seconde fois, je me sentais encore plus stressée. D’imaginer à répétition le scénario, chaque détail devenait source d’inquiétude. Et l’installation sur le simulateur souleva une question importante. Avais-je encore un hymen ? Était-il fin ou résistant ? Si je saignais sur le transmetteur, cela aurait été la honte. Pire, la douleur d’une déchirure aurait risqué de me faire échouer. Il fallait absolument anticiper la chose et essayer une pénétration.

M’ouvrir avec deux doigts me semblait suffisant, mais mes yeux balayèrent l’appartement, avant de s’arrêter sur le réfrigérateur. Il contenait des carottes pour me faire des jus le matin. L’idée me plaisait, l’excitation de l’expérience était plus forte que l’inquiétude de la douleur. Je m’accroupis près du bac à légume, puis cherchai une dont la taille se rapprocherait de celle d’un transmetteur. J’en choisis une petite, la posai sur le plan de travail puis l’épluchai. Connaissant les caractéristiques des petits transmetteurs vaginaux, je la taillai jusqu’à ce qu’elle fît dix centimètres de long pour deux centimètres de diamètre, guère plus. Tout le temps de ma sculpture, je ne cessais de penser au scénario que j’allais mettre en place. Tout en la nettoyant au savon puis en la rinçant, je m’humidifiais. Je tendis la main jusqu’au tiroir et fouillai au fond, à la recherche d’une boîte de préservatif que ma mère m’avait acheté dans l’inquiétude que mon appartement devînt un lieu de passage.

Je m’agenouillai sur mon lit, face à l’écran. Voulant être au maximum de mon excitation, je fermai les yeux et caressai ma peau. Certes, je n’aurais pas ce loisir à bord d’un ESAO, mais pour une première fois, il fallait prendre le temps. Mes mains ne surent rester sages longtemps, parcourant mes fesses et l’intérieur de mes cuisses, évitant ma toison pendant de longues secondes. Mais l’appel était trop fort. Je la griffai avec appétit, puis plongeai mon majeur entre mes nymphes détrempées. Mon vagin brûlant écrasa mes phalanges quelques secondes. J’ouvris mes pétales, les couvris de mucus. Il était temps de passer à mon expérience. Mes paupières s’ouvrirent, à la recherche de mes préparatifs. Je déchirai le sachet, puis en extirpai l’étui de caoutchouc. Une première, c’était toujours excitant. J’enveloppai la carotte de latex translucide et gras, puis la présentai à ma vulve. La pointe s’enfonça lentement, sans effort. J’inspirai profondément puis poursuivis l’introduction. Elle fut freinée à sa moitié, alors je fermai les yeux, serrai les dents et l’enfonçai d’un coup sec. Mes muscles profonds s’ouvrirent à son passage savoureux. Progressivement, je l’enfilai toute entière, ne laissant dépasser son extrémité que de cinq millimètres. Quelques traces de sang clair souillèrent le creux de ma main. Je ressortis le légume rougi. N’en ressentant aucune douleur, je me redressai, puis m’observai mon reflet tout en imaginant m’installer sur la sellerie d’un ESAO, je replaçai le légume dans mon vagin. Les yeux clos, mes fantasmes vagabondèrent sur un champ de bataille. Imitant les stimulateurs, ma main droite faisait tourner par quarts de tour la carotte tandis que ma main gauche jouait sur la capuche de mon clitoris. De temps en temps, j’enfonçais le légume jusqu’à la garde, puis le laissai retomber. Si j’avais su, j’aurais fait varier les plaisirs depuis longtemps. La jouissance me surprit de rapidité, et mon ventre me poignarda d’un spasme inattendu. Ma gorge libéra un cri de plaisir. Les doigts qui emprisonnaient ma perle tournoyèrent plus activement. Ceux qui maintenaient la carotte l’enfoncèrent au plus profond jusqu’à ce qu’elle y disparût. Je laissai déferler librement le plaisir. Les muscles de mes cuisses et de mon ventre se bandèrent avec force, me forçant à un cri de bonheur. Je frissonnai de plaisir en posant mes mains sur mes genoux et savourai ce délicieux instant en reprenant mon souffle.

La carotte chuta sur les draps. Je m’affalai sur mon lit en priant pour que l’entretien fût aussi savoureux. Afin de m’assurer que le passage fût fait, pour la première fois, je joignis mon majeur et mon index entre mes cuisses.

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