Le soleil avait disparu derrière les montagnes. La lumière dans les couloirs de Poudlard était devenue froide, bleutée. La serre avait été vidée, mais l’air, lui, restait électrique.

Dans un passage étroit derrière la bibliothèque, Draco Malefoy avançait tranquillement, le col de sa robe légèrement défait, un sourire toujours peint sur les lèvres.

Mais il ne fit pas trois pas avant d’entendre un bruit sec derrière lui.

— Tu vas où comme ça, Malefoy ?

Fitz Vacker se tenait là, les bras croisés, les yeux incandescents.

Et derrière lui, Keefe, Dex, et Harry s’alignaient. Pas par alliance, pas par amitié… mais par colère commune.

Draco haussa un sourcil, moqueur.

— Voilà qui commence à ressembler à un tribunal. Dommage, je ne plaide pas coupable.

Fitz avança d’un pas.

— Tu crois que tu peux l’approcher comme ça, la troubler, la manipuler, et qu’on va te laisser faire ?

Draco rit doucement.

— Vous êtes combien à vouloir la sauver d’elle-même, sérieusement ? Elle vous dépasse tous. Vous le sentez, pas vrai ? Et ça vous rend fous.

Keefe serra les poings.

— Je rigole souvent, Malefoy. Mais là, ça me donne pas envie de rire du tout. Tu joues avec elle comme si c’était une distraction. T’as même pas idée de ce qu’elle a traversé.

— Et vous croyez que je m’en fous ? répondit Draco, un éclat sincère dans les yeux. Vous croyez que je la traite mal ? J’ai juste pas peur d’elle. Pas comme vous tous.

Dex, rouge, s’avança à son tour.

— T’as peur de rien parce que t’as jamais rien compris. Elle n’est pas une énigme à décoder ou une prise à gagner. Elle est… différente. Et elle mérite mieux que des regards vides et des phrases bien tournées.

Draco le fixa avec plus de sérieux.

— Vous êtes tous jaloux. Elle m’écoute, elle ne me craint pas. C’est ça qui vous détruit.

Harry, resté en retrait, s’avança enfin. Sa voix était calme, mais chaque mot vibrait comme un coup de tonnerre.

— Ce n’est pas elle qui me détruit. C’est toi. Ta façon de te glisser dans ses pensées, de la troubler... de profiter de ses doutes.

Draco le regarda longuement, puis haussa les épaules.

— Je ne l’ai jamais forcée à me parler. Si elle me regarde… c’est peut-être parce qu’elle le veut.

Fitz explosa.

— Tais-toi ! hurla-t-il, dégaînant sa baguette, prêt à attaquer.

Mais Keefe le retint d’une main ferme.

— Non. Pas comme ça.

Fitz le repoussa, haletant.

— Il la rend vulnérable. Il la tire dans son ombre, et elle ne le voit même pas !

Draco, soudain plus sérieux, murmura :

— Peut-être que dans mon ombre, elle se sent enfin en sécurité.

Un silence tomba. Lourds. Épais.

Harry, d’un pas lent, se planta à un souffle de Draco.

— Tu peux essayer de nous provoquer. De jouer avec elle. Mais je t’avertis, Malefoy. Tu la fais pleurer une fois… une seule… et tu verras ce que je suis prêt à devenir.

Draco le regarda. Pour la première fois, son masque se fendilla.

Et il recula.

Sans dire un mot.