C’était censé être sa journée de repos.

Une alerte silencieuse s’était affichée sur l’écran de sa montre à 6h14, la tirant brutalement du lit.

Dans les couloirs froids du bunker, l’informaticienne quantique avance d’un pas vif. Les néons clignotent par à-coups, jetant des ombres furtives sur les murs de béton. La lumière d’urgence n’éclaire qu’à moitié, mais elle n’en a pas besoin. Elle connaît ces lieux comme sa poche.

À son arrivée, son collègue est déjà installé. Devant lui, une série d’écrans tactiles affiche des algorithmes complexes : une cascade de chiffres et de graphiques en constante évolution. Ses doigts glissent avec aisance sur les surfaces vitrées, manipulant les données à une vitesse vertigineuse.

Dans cette section ultra-secrète du gouvernement, chaque déplacement interdimensionnel est surveillé avec la plus grande rigueur. Sur les écrans, l’ouverture des portails se manifeste sous forme de lignes de code, semblables à celles d’une matrice. Aucun passage entre les mondes ne peut s’effectuer sans une autorisation validée.

Pourtant…

— Regarde ça, observe-t-il en pointant une séquence. C’est pas normal.

— En effet, ajoute-t-elle, les yeux plissés. Quelque chose cloche…