3. Un manteau noir cachant un dieu...un dieu de la mort...Mzishab

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La seconde résidence du duc Edward Landeila était gigantesque, le bois de sa charpente était si solide que même les plus violentes tempêtes n'avaient jamais réussi à lui infliger une seule fissure. La porte était belle, sculptée mais extrêmement lourde en bois de trogjad, le bois le plus lourd que l'on pouvait trouver, aucun voleur n'aurait pu la passer.

La demeure était protégée naturellement et artificiellement si bien que le duc n'avait jamais songé à engager des gardes. Sur les trois cents vingt-quatre voleurs qui avaient tenté d'y entrer, seul douze en ont été capables mais sur les douze, seul trois en sont sortis vivants...mais sans rien emporter, quiconque y entrait par effraction avait peu de chance d'en sortir. La Cage au Diamant était la demeure la plus sûre de tout le duché Baskerville et le duc avait été très touché lorque son ami et égal, Vincent Baskerville, lui avait offert cette demeure dans le cas où il quitterait son propre duché pour venir leur rendre visite. Comme à son habitude, le duc Landeila attendrait la fin de la fête de Ptah pour retourner sur ses terres.

La lune brillait, plus qu'une nuit avant qu'elle ne soit pleine. Le duc était seul dans sa bibliothèque et profitait du silence qu'offrait la nuit. Cette sensation l'émerveillait, il n'y avait aucun bruit et même le vent s'était tû. Mais ce silence n'allait pas durer. Lord Landeila savait que dans quelques secondes le silence serait rompu.

La lourde porte de la résidence s'ouvrit, la majordome souhaita la bienvenue à la silhouette qui se tenait devant elle. Elle prit son manteau et put ainsi s'apercevoir qu'un chaton se tenait sur la tête de l'invitée. Celui-ci se mit à bailler laissant entrevoir ses petits crocs pointus. La majordome fit signe à l'invitée de la suivre et la conduisit à l'étage dans le bureau du duc Landeila.

Le duc entendit la majordome monter. Il se retourna laissant la fenêtre et la lune derrière lui et alluma les Petits Soleils qui allèrent voleter dans la pièce. Il passa devant Zénith, son Mirage dont la silhouette de cerf était affalée sur une pile de coussins. L'animal ne réagit même pas lorsque son maître passa sa main sur sa tête.

On toqua à la porte et le duc invita la majordome à entrer. La personne qui l'accompagnait fit une jolie révérence qui fit sourire le duc, il l'invita à prendre place sur le fauteuil en face du sien puis renvoya la majordome en lui demandant d'apporter du thé. Puis se tournant vers son invité, Lord Landeila prit la parole :

- Tu as fais fort vite cette fois-ci. Était-ce l'impatience de me revoir ou bien celle d'avoir ta récompense ? demanda-t-il.
- Comment pourrais-je manquer une occasion de voir mon parrain, répondit l'invitée en ébouriffant ses cheveux bleus.
- Le plaisir est partagé ma petite Levy Nightway. Alors tu as pu sortir du manoir sans encombre, demanda le duc. Avec la soirée en l'honneur de ton frère je pensais que cela aurait été plus ardu.
- Pas le moins du monde !
- Tu n'as donc toujours pas l'intention de troquer les passages secrets pour une porte conventionnelle ? plaisanta Lord Landeila.
- Pour manquer tout l'amusement d'une escapade nocturne ?

Le thé fut servit et la jeune fille sirota avec le même sourire espiègle sur le visage. Son interlocuteur en revanche la regardait d'un air navré.

- Un jour Sherry et Vincent apprendront.
- Une raison supplémentaire pour m'amuser avant que leur confiance me soit retirée, répliqua la jeune duchesse.
- Avant que la révélation ne les blesse profondément tu veux dire, corrigea la duc. Je n'ose imaginer la peine qu'ils auront lorsqu'ils découvriront que tu leur a caché une chose pareille...alors qu'ils en seraient les plus fiers.
- Fier que leur fille se roule dans les hautes herbes d'Ymir ?
- Fier de cette liberté qu'ils t'ont transmise, dit Landeila d'une voix douce. Heureux que tu puisses faire ton propre bonheur.

La jeune fille se plongea dans la contemplation de la couleur ambré de sa boisson, quand elle sentit Kem se raidir contre sa poitrine. Elle leva les yeux et aperçut le cerf allongé sur le velours. Ses bras se ressérèrent instinctivement sur son Mirage.

- Si Sherry a pris soin de briser un millier de règle à l'étiquette dans ton éducation je doute que ce soit pour que tu deviennes une jeune fille bien rangée, continua son parrain dans une voix nostalgique.
- Était-il éveillé quand vous êtes partis ?

Le duc émergea lentement de ses souvenirs de la petite Levira apprenant à lire des journaux révolutionnaires sous la tutelle de sa mère et peu à peu comprit. Il ne se tourna même pas vers son Mirage.

- Non, répondit-il lassement. Nous avons dû le porter pour venir. Il commence même à s'estomper.

La jeune fille sentit un froid envahir son crâne alors qu'elle passait ses doigts sur le dos soyeux du chaton dont la peur résonnait dans sa tête sous cette forme glaciale. Elle s'imagina alors Zénith disparaissant, sa forme de plus en plus abstraite et floue, réduite à une simple ombre puis au vide. Elle pensa à une mélodie, laissant les notes remplir son esprit jusqu'à ce que son Mirage soit submerger par la douceur du rythme que sa maîtresse lui transmettait. Kem se détendit alors, mais la peur toujours aggripé à son coeur devant le destin de son pair.

- Inutile d'avoir peur Kem, dit Landeila en regardant le Mirage puis sa filleule. Tu ne risques point de disparaître, finit-il en détournant son regard de la jeune fille. Je pense laisser Zéphyr ici jusqu'à ce qu'il disparaisse, afin qu'il puisse partir dans le calme.

La jeune fille acquiesça dans ce qu'elle espéra être un sourire et retourna à l'étude de son thé, s'évertuant à repenser aux précédentes paroles de son parrain. Elle avait toujours adoré cette sensation de risque, le risque d'être démasquée, cette idée d'être en cavale comme un voleur de l'un de ses romans, passer par des passages secrets, se déguiser, se jouer de toutes les personnes qui l'entouraient.

Lord Landeila était le seul ormis Kem à connaître son secret. Cela faisait un an que Levy avait décidé de ne plus se contenter d'être Levira Baskerville. Voila un an qu'elle se déguisait, qu'elle délaissait le Pays perché bâti sur des piliers pour aller sur Ymir, la surface du monde. Elle y chapardait des matériaux qu'ils soient de nature animale ou végétale pour ensuite les apporter à ses clients qui la récompensaient ensuite sans savoir que la Chapardeuse dont ils avaient demandé les services n'était autre que la jeune fille la plus importante du duché.

- Et donc Levira, reprit Lord Landeila dans un ton plus chaleureux. Ce Tssisy qui a estropié un pauvre Chapardeur ?

Elle sourit devant les efforts de l'homme et se laissa porter.

- Il était coriace, déclara la jeune fille, il méritait bien sa réputation. En revanche ses dents sont sublimes !

Elle détacha les énormes crocs de la bête et en tendit un au duc. Celui-ci le fit pivoter, le passa à la lumière et l'estima d'un oeil expert. La dent était lisse et dure au touché, le duc sortit une petite baguette d'argent de sa manche et donna un petit coup sur le métal. Un joli tintement se fit entendre dans la pièce, un son fluide et doux comme un ruisseau s'écoulant sur Ymir. Le duc déposa la dent sur la table basse en érable sculptée qui se tenait devant lui, puis il vanta la qualité du trophée à la jeune Levy.

La jeune fille écoutait le duc avec une grande attention, le duc venait souvent au manoir Baskerville pour raconter des histoires sur Ymir lorsqu'elle était enfant. La petite fille les écoutait alors qu'elle se tenait encore dans les bras de sa mère. Arrivée à l'âge de cinq ans, elle se cachait sous la table du petit salon pour écouter les histoires de son parrain qui finissait toujours par la démasquer et la prenait sur ses genoux par la suite. Levy étaient heureuse d’avoir Lord Landeila comme parrain, elle le vénérait et l'admirait comme un véritable professeur et conteur.

Une pendule sonna, il était l'heure pour Levy et Kem de rentrer au manoir Baskerville.

- Excusez-moi Lord Landeila mais nous allons devoir vous laisser, dit la jeune fille
- Inutile de t'excuser Levy, tu auras ta récompense dans les plus brefs délais. D'ici là évite de mourir sur ta très chère Ymir, déclara le duc en adressant un sourire à la jeune Chapardeuse qui lui le renvoya avec malice.

Ce n'était pas demain la veille qu'Ymir allait lui prendre sa liberté et sa vie. Levy reprit son manteau, s'encapuchonna et sortit de la majestueuse demeure accompagné de son Mirage, s'engageant dans les allées illuminées.

Mais beaucoup plus loin dans la cité, la lumière était absente. Il y avait des zones que rien ne pouvait éclairer, des zones mystérieuses, sombres, dangereuses, qu'il valait mieux ne pas voir, ne serait-ce que d'un seul petit regard. Dans l'une de ruelles mortes, il y avait une calèche, noire. Les chevaux attendaient patiemment leur maître, sans un bruit, comme la mort.

Gilbert Greyfox observait Ymir. De nuit, celle-ci lui ressemblait : un long manteau noir qui couvrait un être dangereux, qui cachait un dieu...un dieu de la mort...Mzishab comme disait les Griis. Gil était un Greyfox, le fils cadet de la famille ducale la plus obscure et mystérieuse qui soit et détestait ce titre de faucheuse que tous lui attribuait dans son dos. Ce n'est pas parce qu'un homme est vêtue de noir qu'il tue mais bien parce qu'il tue qu'il doit se vêtir de noir, question d'utilité et de discrétion. Étant donnée cette vision des choses, il était évident que toutes les interprétations funestes dues à son style vestimentaire exaspéraient le jeune homme au plus au point de par leur stupidité.

Le jeune homme saisit la crosse de son pistolet. Il ne s'en séparait jamais, c'était la marque de son appartenance au "Clan des Ténèbres". Lorsqu'un noble trop véreux disparaissait ou qu'un No Humano du Consistorium mourait, c'était vers lui et sa famille que se tournaient les regards. Mais il ne s'en souciait guère : si les Greyfox doivent faire le sale boulot il le ferait. A ceci près que ni lui, ni les siens n'étaient les chiens du Consistorium et de l'Assemblée des Ducs.

Une silhouette s'approcha. Gil s'appuya dos à un mur, leva la tête vers le ciel noir comme lui. Les pas de l'ombres résonnant silencieusement sur les dalles tels la mort, Gil ferma les yeux, le son des pas silencieux, son que seul lui pouvait percevoir. La faible lueur de la lune illumina le visage de l'ombre. Des cheveux blonds comme l'or noués par un ruban de soie, couvert de noir de la tête aux pieds, les yeux doux mais que même les chiens les plus féroces redoutaient. Rouges.

- Fini ? demanda Gil

L'homme hocha la tête.

- Et de ton côté Gil ?
- Sans inconvénient.
- Bien, nous pouvons donc enfin rentrer, répondit l'inconnu d'un ton soulagé.

Ils montèrent dans la calèche et Gil lança un regard à la cochère.

- Tu peux y aller Claudia, dit il.

La femme dénommée Claudia hocha la tête sous sa capuche et, une fois la portière fermée, claqua les rennes et les chevaux s'élançèrent à tombeau ouverts, sortant de la ruelle sombre pour s'engager dans l'avenue au triple galop. Un départ qui ne laissa pas indifférent Gil qui luttait pour ne pas rejeter le contenu de son estomac. Quelques minutes plus tard Claudia passa sur un nids-de-poule et le jeune homme se cogna contre le rebord de la fenêtre, provoquant le fou rire de son "invité" qui le charria aussitôt.

- Qui pourrait croire que ce jeune homme à l'agonie en face de moi sort tout juste d'une mission délicate ?
- Peux-tu me rappeler pourquoi est-ce précisément Claudia qui a été désigné comme cochère ce soir ? demanda Gil.
- Parce que c'est une femme qui excelle dans tous les domaines, répondit l'homme en souriant.
- Dans tous les domaines ? Peut-être que tu devrais lui expliquer la différence entre des chevaux et un moteur. Elle conduit la calèche comme une de ces maudites machines raeiennes !
- Une automobile petit frère, corrigea le blond. De toute manière c'est la seule à qui Père peut faire confiance dans ce genre de situation.
- Va donc dire ça à mon estomac Jack !

Jack Greyfox rit au nez de son frère avec affection et sortit un étui à cachets. Il en sortit quatre et en tendit un à Gil qui refusa poliment.

- Tu as tort, soupira l'aîné. La nuit va être longue pour nous deux.
- Et moi je dis que narcoleptique ou non, tu en prends trop, sermonna le cadet. Père t'a interdit d'en prendre plus de deux par jour. D'ailleurs comment ce fait-il que ton étui est rempli de cachets ? reprit-il dans un regard suspiçieux. Je pensais pourtant avoir bien caché la réserve.
- Le creux de la statue près la tombe anonyme dans le jardin ? C'était assez prévisible.
- Personne ne visite cette tombe, fit remarquer le jeune homme.
- Sauf toi pour une raison qui m'échappe - qui nous échappe tous d'ailleurs, répondit Jack en haussant les sourcils. Ce n'est pas comme si tu cachais absolument tout à cet endroit quand nous étions petits...Donc une fois que j'ai sû que Père t'avait confié mes cachets, c'était assez simple de les trouver.

Le blond s'allongea ensuite sur la banquette en entendant que les cachets fassent effet.

- Je ne peux plus tenir une journée avec seulement deux doses, finit-il par dire.

Parce que tu en prends toujours trop, voulut répondre Gil. A la place, il tritura son revolver. Il avait vu Jack sans drogue, il avait vécu toute son enfance à observer Claudia se tenir droite aux cotés de son aîné, plongeant pour le soutenir lorsqu'il commençait à tituber. Le livre. Son plus lointain souvenir, Jack qui s'est brusquement arrêté de lire et s'est retrouvé par terre, sur le carelage froid, inerte. Et il se souvenait de cette inquiétude propre à l'enfant, celle que c'était de sa faute. Jack s'était accommodé de sa narcolepsie avec un sourire aussi discordant qu'un archet pressé trop fort sur un violon, mais depuis qu'il avait succédé à leur père au Consistorium il devait se faire violence à coup de cachets. Mais Gil voyait bien que Jack n'en prenait pas uniquement pour assurer ses devoirs.

Le silence s'installa pendant de longues minutes, puis Gil rangea enfin son arme à sa ceinture.

- Jack, dit-il.

Le jeune homme se tourna cherchant dans les yeux de son jeune frère la question que celui-ci allait lui poser.

- Qu'est-ce qu'il a fait ?

Le regard de Jack s'assombrit, il ne lui avait même pas fallu une seconde pour comprendre le sens de sa question. Il fixa le sol puis s'attarda sur ses gants blancs noircis par la cendre.

- La fouine...répondit le jeune homme en se retournant sur la banquette.

Gil s'enfonça dans son siège. Il n'était pas rare que lui et son frère ait à s'occuper d'affaires comme celle-ci, mais jamais de manière arbitraire. Toujours pour Crya, jamais pour eux-même. Il soupira, serrant la crosse de son pistolet, un "Rapace gris" au armoiries des Greyfox. Claudia le lui avait offert pour son quatorzième anniversaire, malgré la désapprobation de ses parents. L'un des trois "Rapace" qui existaient au monde, un vrai bijou à crosse en ébène sculpté et verni, des frises d'or gravées le long du canon et de l'arme et surtout doté d'un mystérieux second barillet - malheureusement scellé bien avant que Claudia ne l'obtienne.

Soudain, la calèche stoppa net sa course, envoyant les deux frères à l'autre bout de la calèche. Les chevaux se braquèrent, manquant plusieurs fois d'écraser le Mirage du passant sur lequel la calèche avait foncé avant de freiner. Le Mirage, s'était changé en panthère et grognait contre Claudia et les chevaux, montrant toutes ses dents, des crocs puissants et menaçants.

Gil descendit de la calèche en constatant le rouge sur sa main. Il passa les doigts sous son nez et confirma la désagréable découverte avec la venue de la douleur. Il saignait. Il descendit pour aller voir le passant et fut presque agressé par le Mirage qui à sa grande surprise était Stellaire. Contrairement aux autres Mirages ceux-là pouvaient prendre la forme de n'importe quelles créatures, du mythique jusqu'au réel. Le pouvoir des Mirages à son plus haut degré de puissance. Une telle créature entre les mains d'un simple passant, Gil se demanda si ce n'était que chance ou si il avait failli écraser quelqu'un d'important. Ni lui ni Jack n'en possédait et ceux de leur parents avaient disparus depuis longtemps, même celui de leur soeur commençait à s'estomper et en toute honnêteté Gil ne se plaignait pas vraiment de l'absence d'une créature avec qui partager sa pensée et tous ses secrets.

Le passant était une femme ou plutôt une jeune fille à qui il donnait entre quinze et vingt ans. Elle était encapuchonnée dans une étrange longue cape dorée mêlée de bleu qui masquait ses yeux mais laissait voir une mèche de ses longs cheveux blanc comme la neige. Elle fit signe à son Mirage qui s'arrêta aussitôt de grogner avant de se transformer en bébé panda et de se blottir dans les bras de sa maîtresse. Le jeune duc vit son frère approcher l'inconnu et lui tendre la main. La jeune fille la prit et se releva son Mirage dans les bras. Puis arriva soudain un sentiment bien connu de Gil et qu'il pensait ne plus ressentir depuis longtemps. Il fixa l'inconnue et celle-ci le regarda également. Puis le coin de ses lèvres se retroussèrent. Gil frisonna et l'inconnue s'enfuit à toute jambe, le rictus toujours ancrée dans l'esprit du jeune homme aux yeux gris glacés.

Mais la foule commençait à se rassemblée dans l'avenue et la discrétion était nécessaire ce soir-là. Les deux frères remontèrent dans la calèche et Jack rabattît les rideaux aux petites fenêtres des portes tandis que Claudia redémarra en trombe en oubliant que son acrobatie avait failli coûté la vie à une passante et qu'elle cassé le nez à l'un de ses maîtres.

Plus loin, la jeune fille sautillait tout en avançant, elle riait, elle dansait. Elle les avait vu et celà suffisait à la satisfaire pour l'instant. Elle les observerait plus tard, quand l'histoire aura vraiment commencé et à ce moment là, elle ne les lâcherait plus jamais des yeux. Elle verrait tout...Sa capuche retomba sur ses épaules, ses longs cheveux de neige volants au gré du vent, laissant apparaître ses yeux. Un œil doré comme l'or qui scintille au soleil, un œil bleu comme le ciel lors d'un après-midi d'été. Elle dansa, tout en répétant pour elle-même ces quelques mots.

Dansez, Riez, Chantez, habitants du Pays perché.
Dansez, Riez, Chantez, la Volonté est en train de danser.

Mais encore plus loin, très loin de la ville et du Pays Perché, la créature ne dansait pas. Elle n'était pas d'humeur à danser.

- Joue avec moi Metalicana ! entendit-elle.

Le silence. L'obscurité. La solitude.

- Dis moi d'abord qui tu es et pourquoi ces mots sont-ils mes seuls souvenirs, répondit-elle.

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