Chapitre 34 /!\

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Deux points sur ce chapitre

1) Ce chapitre contient une scène légèrement explicite et de ce fait, n'est pas à pour tous les publics 

2) Je suis néophyte et sûrement très maladroite dans ce genre (probablement que ce chapitre sera le seul et unique, à comporter ce genre de scène)

Bonne lecture !

« Viens, allons-y et retournons au commissariat. Je ne sais pas ce que nous allons pouvoir faire mais nous y serons mieux. »

Ely prit Akos par le bras et le tira pour qu’il la suive. Pourquoi réagissait-il ainsi ? Cette femme était une victime et il l’avait croisée hier, mais elle n’était que la doublure de Lys, il ne la connaissait pas vraiment. En plus, elle s’était jetée dans le fleuve, alors rien ne disait qu’elle y soit restée. Vraiment elle ne comprenait pas. De toute manière, ces derniers temps, beaucoup de choses qui lui échappaient. Comme si cette affaire avait déclenché quelque chose qui avançait sournoisement.

Pourtant d’un côté, elle était plutôt contente. Elle ne savait trop comment, dû à l’arrivée de Freya peut-être, Akos avait changé sa façon de faire. Il agissait un peu moins de manière solitaire comme il pouvait l’avoir fait auparavant, la reléguant aux actions de l’arrière-garde. Elle savait que ce n’était pas intentionel mais en pratique, jusqu’à cette affaire de Druide, il avait toujours opéré à cette répartition des tâches implicite.

Si elle était honnête, il n’était pas le seul fautif : elle aussi s’en était tenu à cela. Elle s’était systématiquement cantonnée à ce qu’elle savait faire, là où elle était à l’aise. Akos faisait le reste. Plus ou moins bien, plus ou moins de la manière dont elle pensait qu’il fallait le faire. Et puis il y avait les fois, elle en était persuadée, où il se plantait royalement. Ce qui était étrange, c’est qu’il finissait toujours par retomber sur ses pattes. Il avait une capacité à encaisser ou peut-être à ne pas voir les échecs qui était stupéfiante. Elle l’enviait pour ça.

Mais bon à cet instant, tout cela n’avait pas beaucoup d’importance. Elle devait comprendre ce qu’il se passait dans la tête d’Akos. Elle ignorait totalement à quoi cela l’avancerait mais intuitivement, elle sentait que ce serait toujours mieux que faire le dos rond et attendre que cela se passe. Pour commencer, elle avait compris une chose. Un truc qu’Akos ne lui avait pas dit : sa fameuse Lys avait sûrement accepté de les aider à accéder aux transactions récentes de l’Institut de la Monnaie. Elle n’avait aucune idée de quand ou comment c’était arrivé mais elle en était certaine. C’était logique en vérité : pourquoi celle qu’Akos venait de lui présenter comme la doublure de sa Lys, se retrouverait, comme par hasard, rive droite avec des hommes qui la poursuivent ? Et puis de toute manière, la réaction d’Akos était éloquente. Ça y était : elle venait de faire un tour de manège gratuit. Qu’est-ce qui clochait avec cette réaction ? Elle ne comprenait pas et depuis quelques temps, il y avait plein de petits trucs comme ça. Dans son esprit, elle voyait clairement la question se former : Akos m’a-t-il dit toute la vérité ? M’a-t-il menti et pourquoi ? Cela la mettait en colère, et ce n’était pas cette réponse qui lui importait le plus. Mais ce qui l’énervait davantage était de ne pas savoir pourquoi elle était en colère. C’était comme pour Freya. Visiblement il y avait un truc physique avec cette fille. Tout ce qu’elle faisait ses petits rapports à Akos, ces remarques mode première de la classe et puis cette manière de dire « Inspecteur », genre soumise mais pour de faux. Akos n’était pas bête au point de tomber dans le panneau. Bon en vrai, elle n’était pas sûre de cela. Peut-être qu’Akos était plus paranoïaque qu’insensible au style fausse soumise. En vérité, à bien y réfléchir que ce soit Freya, la mystérieuse Lys ou elle, les relations étaient construites sur le même modèle. Voilà, elle sentait de nouveau la colère remonter en elle. Elle inspira un grand coup et après avoir payé l’addition, elle se lança en direction du commissariat avec Akos sur ses talons.

Ils restèrent silencieux durant tout le trajet et une fois rentrés au bureau, Ely se dit qu’un petit café ne leur ferait pas de mal. Elle en profita pour aller prendre quelques informations sur l’incident du pont. Les deux types avaient réussi à s’échapper et faisaient l’objet des recherches, considérés évidemment très dangereux puisqu’ils étaient armés. L’élément plutôt étrange était qu’aucune caméra n’avait réussi à prendre un cliché correct des deux hommes alors que visiblement, contrairement à la femme, ils n’étaient pas grimés. En ce qui concernait cette dernière, les équipes de secours étaient toujours en train de rechercher son corps en amont comme en aval du pont. Aucune caméra du secteur ne l’avait vue ressortir sur les berges. L’hypothèse privilégiée pour l’instant, bien que surprenante, était qu’elle avait coulé au fond. Pour ce qui était des raisons de l’incident, rien n’était avancé et l’enquête avait été confiée au commissariat du secteur.

Ely retourna voir Akos qui n’avait pas bougé, le regard toujours dans le vague, et lui tendit une tasse.

« Bon, tu veux bien m’expliquer ? Car je rame vraiment là. Je voudrais bien être utile à quelque chose mais pour l’instant, je fais spéculation sur spéculation sans aboutir à quoique ce soit de logique. »

Akos tourna la tête vers Ely et la regarda pour la première fois dans les yeux depuis qu’ils avaient quitté la crêperie. Il but une gorgée de café et en inspirant un grand coup, commença à parler :

« C’est assez compliqué à expliquer. Comme je t’ai dit tout à l’heure, cette femme est venue hier comme la doublure de Lys. Ce matin, Lys m’a recontacté pour me dire qu’elle lançait les opérations. On attendait les résultats pour demain et puis, voilà. Et… C’est étrange mais depuis hier, je me suis dit qu’il y avait quelque chose qui clochait. Lys fait des trucs bizarres d’habitude mais là, c’était vraiment particulier. Bref pour tout te dire, je me suis vraiment demander si sa doublure, ce n’était pas elle en vérité.

— Ok mais pourquoi elle aurait fait ça ? Si tu l’avais grillée, c’était fini. Bon je ne sais pas qui elle est. Mais c’est quelqu’un d’intelligent. Là, t’es en train de me dire qu’elle aurait risqué que tu découvres son identité, juste pour le fun ? C’est pas logique. Comment tu la contactes d’habitude ? »

Ely mit quelques secondes à réaliser que sa dernière question n’était pas appropriée :

« Excuse-moi, ne me le dis pas. Mais t’as bien un moyen de la contacter ou de faire en sorte qu’elle le fasse, elle, non ?

— Je ne suis pas certain que ce soit très utile.

— Bah… Essaie toujours. Tu verras. De toute manière, il n’y a pas mille solutions. »

Akos hocha la tête et termina son café en silence. Il se dirigea vers la porte.

« J’y vais et je reviens. »

*

Même si elle en avait aucune envie, Ely profita de l’absence temporaire d’Akos pour charger les enregistrements vidéo de la librairie. Une fois que ce fut fait, elle réalisa qu’en réalité, elle n’avait besoin dans un premier temps que du flux de la caméra qui permettait de voir le livre manipulé par le Druide. Elle s’attendait à ce que la recherche soit très facile mais elle se rendit compte que, de la manière dont l’objectif était orienté, à chaque fois qu’un client entrait dans le rayon, l’image vacillait pendant quelques secondes. Ce n’était pas un gros problème technique en soi, cependant il fallait envisager que cette période suffise pour rater la personne qui viendrait prendre le livre et en retirer le supposé message druidique. Pour s’éviter de chercher ensuite les passages sur les autres caméras, elle synchronisa la lecture de toutes les vidéos. Sa préparation terminée, elle se lança dans la mise au point de son programme d’analyse dont la principale tâche était de stopper la lecture et commencer un export de toutes les images clés puis reprendre à chaque transition détectée. Elle en était à tester sa première version quand Akos réapparut.

« Alors ?

— Il n’y a plus qu’à attendre, répondit-il. En général, elle me recontacte dans l’heure. Là, étant donné le contexte, je pense qu’on peut doubler. Après, c’est juste une estimation de ma part. Il n’y a aucune certitude.

— On croise les doigts et on va patienter. Je ne vois pas ce qu’on pourrait faire d’autre. De mon côté, je me suis lancée dans l’analyse des vidéos. Tu veux me filer un coup de main ? »

Akos s’approcha et regarda alternativement les trois écrans qu’Ely avait constellé d’une myriade de fenêtres.

« Je vais surtout te regarder faire. Je vais sûrement apprendre plein de choses. Cela m’est arrivé de tenter des trucs par le passé mais ça n’a jamais abouti à quelque chose de fameux.

— Bah, dans ce cas, viens ici à côté de moi et admire-moi. » fit-elle en roulant des mécaniques.

Elle regarda Akos et vit qu’elle avait réussi à lui soutirer un sourire.

*

La mise au point du programme leur occupa les deux heures qu’Akos avait donné à Lys pour le recontacter. Cependant cette dernière ne se manifesta pas.

Akos accusa le coup. Mais Ely insista sur le fait qu’elle avait sûrement fort à faire pour, d’un côté sûrement couvrir ses arrières et de l’autre, retrouver sa complice.

« Tiens, d’ailleurs, on va regarder s’il y a du neuf de ce côté. Si les secours n’ont toujours pas retrouvé de corps, on peut imaginer qu’elle a trouvé un moyen de s’échapper. Vu le nombre de caméras qu’il y a dans la ville et sur les berges, je ne vais pas te raconter d’histoires, si la femme arrive à s’exfiltrer, c’est qu’elle sera douée. Après, je me dis que sa meilleure chance est peut-être de ne pas chercher à le faire tout de suite. A priori, elle s’est pris une balle au niveau de la cuisse. En tout cas, c’est ce qu’il m’a semblé en regardant les images. Mais elle a tout de même réussi à grimper le muret avant de se jeter à l’eau. La blessure n’est peut-être que superficielle. Dans ce cas de figure, je serais à sa place, j’essaierais de me planquer quelque part, de me soigner au mieux et j’attendrais la nuit pour tenter quelque chose. »

Akos écoutait et sembla souscrire en partie à son point de vue mais resta emmuré dans sa morosité.

« Tu sais quoi ? Je vais lancer le programme. Il va tourner pendant des heures avant de sortir le résultat. Et en attendant, on ferme la boutique et je te raccompagne chez toi. Si ça te dit, on peut se boire un coup sur la route en évitant de réitérer nos exploits de jeudi soir, bien sûr. Moi, je passerais demain matin pour voir si on a le visage du destinataire des petits mots doux de notre Druide. Et toi, tu vas attendre que ton amie te fasse signe. Honnêtement, ça ne me semble pas déconnant d’attendre jusqu’à demain. Je ne sais pas quelles sont ses compétences mais aussi douée qu’elle puisse être, là, la situation doit être tendue. Et les deux choses primordiales à faire dans ce cas : c’est sauver ce qui peut l’être et faire profil bas. En tout cas, c’est ce que je ferais, moi. »

Akos n’avait aucun argument à opposer. Il se rangea donc au plan d’Ely. Ils rangèrent donc du mieux possible le bureau et plièrent bagage direction l’appartement d’Akos.

*

Sur le chemin, Akos proposa de faire un tour à l’épicerie, histoire de prendre quelques plats à cuisiner et des boissons. Il voulait bien boire un coup mais il n’était pas très chaud pour le faire dans un bar. En plus, ils pourraient plus facilement mettre les infos en fond et surveiller les nouvelles en étant chez lui. Ely n’avait pas vraiment vu les choses ainsi mais les circonstances étant ce qu’elles étaient, elle se voyait mal rétropédaler en laissant son collègue en plan. Et même si elle avait mis un peu en sourdine ses propres questionnements, elle espérait indirectement comprendre la raison profonde de l’inquiétude d’Akos. Sans aller jusqu’à dire que rien n’était cohérent, son attitude était surprenante.

Cela dit, paradoxalement, elle ressentait une certaine satisfaction un peu coupable à découvrir une autre facette de son collègue. Il ne s’agissait pas d’en tirer un avantage quelconque mais elle avait le sentiment de se retrouver à égalité avec lui. Tout comme elle, il pouvait se trouver devant un mur sans pouvoir le franchir, ni le contourner comme elle l’avait vu faire mille fois. Cerise sur le gâteau, lorsqu’ils passèrent à l’épicerie, elle eut la même impression qu’elle avait eu le vendredi matin. Même si la situation n’avait rien d’habituel, Akos semblait agir comme il faisait d’ordinaire, sans fard ni paillettes.

Il continua ainsi durant toute la soirée, rangeant ses commissions dans son frigo, mettant les bières dans le congélateur afin qu’elles soient fraîches plus rapidement. Même quand elle proposa de faire la cuisine, ce qui était un bien grand mot puisqu’il s’agissait de réchauffer les plats cuisinés, il ne fit pas de simagrées et se contenta d’un « Si tu veux. » accompagné des indications utiles pour qu’elle trouve les ustensiles nécessaires dans les placards de la cuisine.

Lorsqu’elle revint dans le salon, avec les assiettes fumantes entre les mains, lui avait ouvert et posé deux bières sur la table. Elle se laissa tomber au fond du canapé et entama sa bouteille. Elle défit ses chaussures et repliant ses pieds sous ses fesses, elle se tourna vers Akos qui avait pris lui aussi ses aises.

« Je peux te poser une question ?

— Vas-y, fit-il avec l’air de ne pas comprendre pourquoi, elle demandait l’autorisation.

— Tu peux me dire pourquoi ce qui arrive à Lys te préoccupe tant ? »

Akos ne sembla pas surpris de la question. En revanche, la réponse mit du temps à venir.

« Je ne suis pas sûr. Je crois que je te l’ai dit, mais c’est quelqu’un que je connais depuis des années. Malgré le fait que je ne suis et ne serai jamais en phase avec sa moralité, dans le fond, je crois qu’on est d’accord sur un grand principe : celui de la justice. Cela peut te faire marrer, mais depuis le temps qu’on se connait avec Lys, je l’ai toujours vu faire des choses illégales mais jamais illégitimes. Elle truande les truands et pour nous, toi comme moi, je pense, si on la choppe à faire ça, on appliquera les règles et on tachera de les appliquer aux autres aussi. Elle, elle trouve que cela n’est pas efficace et surtout, ce n’est pas juste. Pour elle, on récupère ce qu’on sème. Pourquoi se préoccuper des règles vis-à-vis des gens qui s’amusent à les tordre à leur avantage ?

— En vrai, elle fait la même chose.

— Vu comment je le présente, c’est sûr. Tu devrais directement lui parler : elle sait mieux jouer sur les nuances que moi. Mais bref, pour te répondre, je ne sais pas. Enfin… »

Akos chercha ses mots et Ely se pencha vers lui pour lui montrer qu’elle l’écoutait attentivement. Il sourit puis lança quelques instants son regard dans le vide.

« Ce qui m’ennuie vraiment là, c’est que s’il lui est arrivé quelque chose, c’est moi qui l’ai entraînée dedans. Je ne dis pas qu’elle n’était pas consciente des risques. Mais il y a quand même une histoire de confiance. Quand je fais appel à elle, implicitement, je calcule le risque aussi pour elle. Elle doit savoir ça. C’est ce dont elle me rabat les oreilles quand elle dit qu’elle trie ses clients. Elle a confiance en mon jugement comme j’ai confiance en le sien. Et là. Si quelque chose lui est arrivée… »

Il tourna les yeux vers Ely. Elle le fixait et ses pupilles tremblaient. Sans vraiment comprendre pourquoi, elle posa son assiette sur la table basse et se rapprocha de lui. Il scruta son visage pour deviner ce qu’elle voulait faire. Elle s’approcha encore et lui ne recula pas. Au contraire, il se redressa et posa sa main sur la sienne.

« Es-tu sûr de toi ? » : c’était la question qu’ils se posaient silencieusement alors que millimètres par millimètres, leurs deux visages se rapprochaient. Puis le déclic se produisit et ils s’embrassèrent. Lentement au début, puis un peu moins, et un peu moins encore. Leurs esprits s’étaient vidés d’un coup. Plus aucune question ne voulait émerger, il n’y avait que des réponses, des évidences en vrai. Ils fermèrent les yeux.

Ely s’avança encore, forçant Akos à partir légèrement en arrière. Elle avança sa jambe gauche jusqu’à pouvoir s’asseoir sur ses cuisses. Dans cette position, elle le dépassait d’une tête. Elle remonta ses mains au niveau de sa nuque pour mieux guider son baiser. Lui en revanche prit l’option inverse et enserra la taille d’Ely entre ses doigts.

Quand il fallut qu’ils reprennent leurs souffles, ils rouvrirent les yeux et leurs regards se croisèrent. L’un comme l’autre ne comprenait pas ce qu’il venait de se passer et pire, aucun ne voulait anticiper la suite. Peut-être était-ce parce qu’ils n’avaient jamais considéré réellement la possibilité, peut-être était-ce parce qu’ils avaient par principe repoussé l’idée, ils se retrouvaient là avec plus rien pour leur servir de rempart. Aucun ne sut vraiment lequel des deux se lança. Toujours est-il qu’ils s’enlacèrent de nouveau, se dépouillant l’un et l’autre de leurs vêtements. Les mains, leurs doigts s’entremêlèrent, s’abandonnèrent à explorer chaque courbe, chaque recoin de ce corps qui s’offrait et les appelait à profiter de cette grâce inattendue. Akos fit basculer Ely en arrière et l’allongea sur les coussins du canapé. De son bras tendu, il lui interdit de se redresser et de son autre main, commença à la caresser. Baiser après baiser, il descendit le long de sa gorge, entre ses seins jusqu’à atteindre son bas ventre. Ely gémit et attrapa son avant-bras. Le tirant vers elle, elle souleva son bassin, dégageant un espace pour son autre main qui, remontant le long des cuisses, finit par saisir son objectif. Elle l’enserra entre ses doigts, pétrissant la chair pour qu’elle enfle et se déploie. Quand elle estima que le temps de la préparation était révolu, Ely repoussa son amant en arrière et se retourna, remontant ses fesses à hauteur pour qu’il n’y ait aucun doute sur ce qu’elle désirait.

Se cambrant et s’étirant tel un chat, elle prit le premier coup de rein profondément en elle et laissa échapper un gémissement comblé. Lui, enserrant un peu sa taille, repartit légèrement en arrière, ressortant à la limite de la couronne. Son organe se raidit davantage, prenant encore un peu de diamètre et de longueur, annonçant sans le vouloir la saillie suivante. Akos enchaîna plusieurs allers-retours sans modifier la cadence mais cherchant à intensifier ses sensations. Ely repoussa son bassin en arrière, embrassant toujours plus le mouvement de son partenaire. Elle sentait son corps s’échauffer. La sueur commença à perler sur ses tempes et le long de sa colonne vertébrale, exhalant un parfum qui agit sur Akos comme stimulation supplémentaire. Il lui offrit telle une drogue, la capacité de s’abandonner à son ouvrage. Lui comme elle n’intellectualisait plus rien. Tout n’était plus qu’une mécanique intuitive où ils pouvaient se réfugier l’un et l’autre dans une confiance mutuelle instinctive.

Approchant leur limite, comme s’ils jouaient une partition préparée en amont, Ely pivota jusqu’à se retrouver sur le dos, en face à face. Elle l’entoura de ses jambes pour le garder en elle. Déséquilibré, poussé vers l’avant, il posa ses mains sur les siennes, paumes contre paumes, les doigts entremêlés, la forçant à écarter ses coudes et offrir sa poitrine. La pointe de ses seins dénonçait outrageusement son excitation. Coulissant au rythme qu’Ely imprimait à la force de ses abducteurs, Akos entreprit de fouiller, embrasser chaque centimètre de sa peau, de la naissance de ses seins à son cou. Il remonta le long de la joue à l’extrême limite des oreilles, puis s’empara de ses lèvres pour lui offrir un baiser tourbillonnant.

Ely comme Akos avait la sensation d’être là sans vraiment l’être, à la fois spectateur et acteur. Leurs enveloppes charnelles, celles qui déversaient, autant dans leurs esprits que leurs âmes, ce vertige inédit leur ouvrant les portes d’un ailleurs inédit, leur semblaient avoir pris les commandes, les dépossédant de leurs inhibitions respectives. Ils se laissèrent portés, s’agrippant l’un à l’autre jusqu’à la contraction ultime qui finit de briser leurs résistances, les faisant sombrer dans un déluge d’extase mâtiné de cet inénarrable sentiment d’avoir comblé tous les espaces vides de leur être.

Ely s’accrocha une dernière fois aux épaules d’Akos avant de se réfugier comme un petit animal fragile contre son torse. Lui, après une inspiration tremblante qui dénonçait l’affolante redescente libératrice, l’enserra dans le creux de ses bras.

Il ferma les yeux pour retrouver petit à petit une respiration paisible. Ils restèrent ainsi de longues minutes, à peine capables de comprendre ce qu’il venait de se passer, prêts à lutter contre le sommeil pour en conserver le souvenir.

Mais la nuit finit par avoir raison d’eux et ils s’endormirent enlacés l’un à l’autre.

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