Sure entra dans la maison et claqua la porte. La puissance avec laquelle il avait poussé la dite porte fit trembler les vieux murs. Il jeta au sol le pull de Never. Il ne l'avait pas mis. Sa mère arriva dans le couloir, alerté par le raffût qu'avait fait le jeune homme en entrant.

- Sure ? Ça ne va pas ?

Il ne répondit pas, muré dans sa rage. Il préférait se taire que l'innonder d'insultes qu'il ne pensait même pas.

-T'es tout mouillé... Vous avez joué dans l'eau avec Never ?

Il n'eut pas la force d'affronter encore d'autres questions. Il tourna les talons et monta l'escalier. À peine arrivé dans sa chambre il s'effondra sur le lit, seul meuble dépourvu de cartons. Le contact de son t-shirt trempé avec les draps propres lui rappela comme une piqure les évênements. Il retira son haut et le balança à l'autre bout de la pièce. Ses joues étaient humides, mais il n'était pas sûr que l'eau de la rivière en soit la cause. La porte de sa chambre coulissa doucement et Alice apparut dans l'embrasure. Elle s'assit à côté de son fils et tenta de comprendre les causes de cette colère :

- Qu'est-ce qui s'est passé Sure ?

- Rien.

Il n'avait pas envie d'en parler, de remuer encore le couteau dans sa plaie ouverte.

- Vous vous êtes disputés toi et Never ?

- Pourquoi on se serait disputé ? fit il en hurlant sans s'en rendre compte, On n'est même pas amis ! Alors c'est ça déménager ? Faire copain-copain avec les voisins et devenir les meilleurs amis du monde ? Réveille-toi Maman ! C'est pas parce-qu'il est beau qu'on deviendra BFF !

Voyant que son interrogatoire mettait Sure hors de lui, elle n'insista pas. Elle embrassa son fils dans les cheveux et quitta la pièce, le laissant calmer seul sa colère.

Sure décida de prendre une douche. Le liquide chaud calmait ses frissons et détendait ses muscles. La vapeur qui embuhait la pièce mettait son esprit dans un état étrange, un brouillard. Pendant quelques instants, il oublia.