Je cours... le long de ce sillon, gorgé du sang des purs

Forcée à l'abandon, de mes rêves les plus beaux

J'abjure... mon cœur au nom du néant, à la grâce du bourreau

Sacrifié à l'injure, du temps qui se meurt

Elle fuse... la douleur criminelle, de ce chagrin voilé

Forgé dans l'illusion, de cette vie sans refuge

Dans la torpeur de mes sens vides de toute substance

La sève figée dans mes veines asphyxie ma raison

Et la fureur couvre ma peine

L'écluse... du mirage éternel, perd son souffle sacré

Par delà le sublime, aussitôt se fait juge

La ruse... des maudits par le fiel, des abysses jusqu'au ciel

Aux tréfonds de la chair, éprouve le Créateur

Dans le désert émotionnel d'une humanité

Absorbée par sa laideur, dépravée à l'extrême

Sacrifiant ses anges à la Bête

Esclave de la sphère du mensonge la réalité craque, s'effondre

La perception mystifiée la volonté se brise, se noie

Elle boie le sang de ses plaies purulentes, morsure tourmentée

Le fléau des meurtrissures déchirant la foi, dessein fatal

La muse... à l'esprit dévoyé, consacrant les mortels

Offrant leur âme au supplice et à la misère du Monde

Elle hurle... la divine espérance, égarée dans l'horreur

De notre aveuglement, s'étiolant sous nos yeux

Dans les confins de la démence d'une masse

S'aliénant la sagesse, sombre dans l'ignorance

Et le fantasme veule et futile