PRAISE CHIMERON - tome 1

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Brouillon :

Chimeron… ce monde par la Géhenne dévoré. Depuis des temps immémoriaux, sur ces terres aux mille splendeurs, où les jungles engloutissent de chatoyantes citadelles, où les déserts s’étendent tels des océans de cendres, les cités se déchirent, embrasées d'une haine gravée dans les veines de l'humanité, dans une guerre inexpiable. Certaines civilisations vénérant les arts mystiques, d’autres ne croyant qu’en la froide perfection des machines. Toutes furent soumises au règne implacable d’Alghul Khazar, Empereur Almahib de Chimeron, le Fils de l’Ogre. Fusionnant la magie et la technologie, Alghul devint le maître absolu. En ce jour, sa légion conquiert les terres des puissants, écrasant sous son joug les Khans régnants les plus tenaces. Son jugement, la mort. Au cœur des ténèbres, un murmure s’élève… Un destin s’écrit dans le sang de l’Empire. Car même l’Ogre n’est pas immortel…

- Cette odeur de fer et de cendre. Ce vent brûlant charriant les hurlements. La géhenne gronde. Le ciel s’ouvre en un gouffre incandescent. Marée obscure. Ombres sans visage, perdus dans l'agonie. La mort danse sur les cadavres en feu.

- Nous voici pris en étau dans ce gouffre d’horreur sans fin. Est-ce ainsi que meurt un guerrier, en embrassant son destin comme on aime pour la première fois, en se donnant cœur et âme au sacrifice, pour une cause plus noble que le plus pur des cœurs ? »

- Si la mort nous prend, qu’elle le fasse, en jalouse maîtresse. Car en cet instant, nous sommes grands. »

- Le ciel s’effondre embrasant notre terre s’ouvrant sous nos pieds en un gouffre béant de souffrance éternelle.

- L’enfer nous réclame.

- Les cendres du dernier soupir caressent l'air d’un monde s’effaçant sous les braises qui se meurent. Cette odeur âcre du sang de nos hommes, de chair brûlée, du métal éventré... trouble nos sens. Amère triomphe.

- Est-ce donc cela, la victoire ? Ce silence assourdissant ? Cette terre gorgée de mort, ne saura-t-elle jamais plus fleurir ?

- Toute guerre laisse un désert. Le vainqueur laisse un cimetière. Ce charnier serait-il notre seule récompense ? Face au néant, âmes errantes d’un monde impitoyable, nos défunts nous hanteront à jamais.

- L’Amiral est de retour. Ce regard noir ayant frôlé la mort, porteur d’une funeste vérité.

« Erelium se prépare à la guerre. »

- Ces mots tombent, pesant comme l’acier du glaive s’enfonçant dans la chair du destin. Le sang coulera à nouveau. Nous marcherons sur la cité des croyants. Les adorateurs entendront la voix du carnage gronder dans leurs cœurs.

- Kalhun, déité de la flore… prions pour que le souffle sacré du dieu ne s'éveille pas.

« Préparez-vous. L'abîme vous attend au crépuscule. »

- Le sort est jeté, Erelium périra dans le brasier.

Citadelle sacrée condamnée à une aube sans lendemain. Son peuple, encore ignorant du funeste jour à venir, priant sous le voile d’un ciel trop serein. Les fidèles de Kalhum songent en paix sous les rayons de leur dernière Lune.

Orda Kä Lei, Enfant de l'Ogre. Née dans le tumulte du sang et du devoir, jamais elle ne connut l’étreinte d’une mère aimante, seule, la rigueur d’un père façonnant son âme au combat. Soldat émérite, stratège implacable, elle grandit dans l’ombre du fils de l’Ogre, son regard braisé par la haine des ennemis du trône. Couvait en elle un pouvoir ancestral, un murmure né du cœur sauvage de Chimeron. Les fauves s’inclinaient devant sa volonté, les corbeaux se faisaient ses espions et les loups, ses frères d’armes. Là où Orda marchait, la terre frémissait du pas des fauves. Là où elle combattait, rugissaient mille crocs et griffes acérés, portant sa colère insatiable. Horde de la Bête elle fut nommée. Orda Kä Lei, l’Amiral impitoyable. La foudre de l’Empire. Le brasier de la Géhenne.

Yeou Daichin, le Murmure des Ombres. Né dans l’enfer des Dunes de Sable Pourpre, là où seuls survivent les bêtes immondes au venin mortel. Il grandit parmi les ombres rampantes, l’âpreté du vent et la morsure du soleil. Là où d’autres trébuchaient dans la poussière abyssale, il marchait sans faillir, sculpté par l’aridité d’un monde qui ne pardonne rien. Les Dunes de Sang furent son berceau, le silence sa première pensée, la soif son éternelle compagne. Mais il ne plia jamais. Au fil des souffles brûlants, il perça les secrets de l’esprit, modelant sa volonté jusqu’à la tyrannie de la chair. Son propre corps lui obéit comme une arme docile, et bientôt, il plia ceux des autres. On le dit spectre, on le dit maître de l’indicible. D’un regard, il brise la volonté. D’un mot, il fait danser les âmes sur le fil du néant. Ses soldats, extension de son être, pantins de son implacable dessein. Yeou Daichin, l’Écho des abîmes, le Marionnettiste de l’Empire.

Sila, l'Enfant du Néant. Née des forges de l'abîme et du hurlement des loups, façonnée par la morsure du froid des nuits sans lune et du brasier des jours sans fin, elle grandit sans maître ni dieu. Jusqu'à ce qu’un guerrier orc, brisé par le deuil, ne l’arrache au monde sauvage pour en faire l’arme de sa vengeance. Elle reçut la haine en héritage, le carnage pour alter ego. La mort marchant sur les pas de l'enfant, en ombre fidèle, l’orque périt dans la géhenne d’une bataille insensée. Et bientôt, tous ceux qui croisèrent son chemin connurent le même sort funeste. La damnée s’exila dans le désert des Pierres Hurlantes, là où la nuit murmure des cauchemars qui s'éveillent, où les abysses sculptent les âmes perdues. Indomptable, portée par une force défiant l’entendement, une tempête grondant sous la chair, elle devint l’Enfer qui consume, la foudre qui ne laisse rien derrière. Une légion à elle seule que nul ne saurait briser. Sila, le Fléau du Néant, par le glaive réclame son dû… que le monde s’agenouille ou périsse.

- Voici le temple, cœur de la cité, gardien des fidèles. Cependant, l'esprit de la déité est infiniment plus puissant que la plus redoutable des technologies des cyber-cités les plus avancées. Ce mur invisible généré par le songe d'un dieu endormi, force ancienne qui veille sur la cité des croyants… Nous n’affronterons pas de simples hommes de chair et de sang, mais des moines guerriers inspirés du secret des mages. L’Endormi rêve encore. Que se passera-t-il si Erelium l’appelle à s’éveiller ?

- C'est ce que l'espion de l'empire a susurré à l'oreille de l'Amiral avant qu'elle nous donne l'ordre de marcher sur la cité ? Ce ne sera plus une guerre, mais la promesse du sommeil éternel dans le berceau des abysses.

- Nous aurons besoin des meilleurs. Les démons ayant déjà marché entre l'acier et l’indicible. Les berserkers du Jugement Dernier, dont la fureur sacrée dicte à la chair et à la machine. Invoquons les mercenaires d'Herahel. Aussi, nous apprendrons à Erelium que rien n’est éternel.

Le murmure d'un sombre dessein exalte son fiel à la lisière d'Erelium. Que Morphée te berce pour la dernière fois, enfant du divin Songe aux cieux, là où danse la lumière la plus pure Car en cet instant, au seuil du temple, les ombres s’étirent La guerre a déjà soufflé ton nom aux vents du néant Le chant du présage assène sa dernière parole Le fidèle dormant sous l’aile du majestueux Kalhum Les alizés porteront tes cendres aux portes du sanctuaire de ton dieu Ouvre les yeux, serviteur de la Cité des Mystères Avant que l’aurore n'emporte ton âme au firmament...

Les Démons d’Herahel. Cavaliers du Ragnarök, nés du chaos, forgés dans le sang et l’acier, ils marchent sans foi ni patrie, sinon celle de la guerre. Enfants du carnage, ils ont appris à tuer avant de parler, à survivre avant d’aimer. Redoutables, leur science du combat défie l’entendement : cybernétique ou magie, rien ne leur échappe. Ils brisent les volontés, fauchant les âmes, sans haine ni passion. Le néant pour leur seule émotion, marqués du sceau de la mort, ils chargent sans cœur ni remords. À leur passage, les astres s’éteignent par un trou noir engloutis, les abysses s’élèvent pour régner sur le vide éternel. Les légendes murmurent leur nom : Nihil, comme une prière avortée. Là où passent les Démons d’Herahel, l’Histoire s’écrit en rivières pourpres.

Avant de plonger dans l’abîme de la bataille, Sila dut se délester de son exosquelette cybernétique. Face aux moines d’Erelium, nulle machine ne saurait triompher. Seule la pureté du combat demeurait, les ténèbres pour seul rempart. Légère comme le vent, fulgurante comme l’éclair, elle embrassa les abysses du désert, son berceau. Appelant les ombres anciennes, les vents maudits hurlant entre les pierres, les laissant couler en elle comme un poison sacré, amplifiant sa force au-delà du réel. Son corps devint tempête. Insaisissable, implacable. Nul ne survécut à son jugement. Yeou, lui, se tenait au seuil du carnage, maître du silence et de l’effroi. Effleurant l’esprit des guerriers d’Erelium pour les retourner contre leurs propres frères. Tordant leurs volontés comme le vent sculpte la dune, il orchestra la ruine du royaume des pieux ne levant l'acier que pour asséner l'ultime châtiment. Tissant le chaos parmi les rangs ennemis, la démence emportait les plus forts, tandis que la cité tremblait sous l’assaut implacable de l'horreur. La terre but le sang, le ciel pleura les cendres de la cité des croyants. Et les dieux eux-mêmes frémirent dans leur sommeil profond.

- Le palais s’élève sous la lune, témoin muet du retour des conquérants. Le sang d’Erelium sèche sur nos mains. Le silence des vaincus pèse sur nos âmes. Le sang des croyants ne s’efface pas, il s’incruste dans la chair, brûlant comme une marque indélébile. L'agonie des morts résonne dans le vide, tel un cri étouffé, le glas funèbre s'élevant dans les ténèbres du triomphe. Sila, ombre forgée dans le désert, cœur damné d'une légion invincible...

- Viens. Ce soir, tu es mien.

- La voix d’Orda est un ordre. Une promesse. Un piège tissé d’or et de miel... je ne peux refuser. Je ne dois pas refuser. Le guerrier ploie le genou devant son Altesse.

Aussitôt qu'Orda enlace son soldat, que ses caresses brûlantes effleurent sa peau meurtrie, ce n’est pas le nom de l'impériale qui résonne dans l'esprit du Colonel. Ce nom, suspendu au bord de ces lèvres tremblantes. C’est une prière murmurée à une ombre absente, l'écho brisé d’un désir interdit. Pourtant, Yeou s'abandonne, se perd dans la chaleur de l’instant, enchaîné par une étreinte aussi enivrante que fatale.

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