N’avez-vous pas quelques choses à dire, à crier, au monde, vous aussi ?

Contre ces mots de travers.

Contre ces gestes déplacés.

Contre ces sifflements inopportuns.

Contre ces censures déguisées.

Contre ces discriminations.

Contre cet irrespect du vivant.

Contre les balles perdues.

Contre cette haine gratuite.

Contre ces sévices injustifiés.

Contre cette histoire volée.

Contre ces fous qui nous dirigent.

Contre tout ce que l’on nous cache, car ce que l’on ignore ne peut pas nous faire de mal...

Contre cette soif de pouvoir si intarissable et cet appât du gain si malsain qui, en ce sombre jour, semblent des motifs légitimes pour verser le sang et les larmes…

Le si bien nommé sapiens démontre une nouvelle fois l’étendue de sa laideur, de sa stupidité, de son orgueil. De sa noirceur, tout simplement.

Pour ma part, j’ai décidé de nous renommer Homo fratricida.

J’en oublie que c'est un défi que je vous propose, et non juste un coup de sang.

À ceux que ses mots inspirerons, à ceux qui trouvent qu’Homo fratricida semble bien plus coller au personnage après tout, à ceux qui pense que la terre doit s'écrier « Vivement la prochaine extinction de masse, que je sois débarrassée de ces parasites dévastateurs pas fichu de vivre en harmonie ! », à ceux qui ne croient plus du tout en l’avenir de l’humanité, je vous invite à délier vos langues et vos doigts.

Car somme toute, si l’on écrit, c’est bien dans l’espoir que nos mots soient entendu et que, d’une façon ou d’une autre, ils laissent une marque indélébile. Tout comme cette balle de fusil, comme ces chars d'assaut, comme ces bombes larguées sans autre forme de procès que la destruction pure et simple. Seulement, nos mots à nous n'ont pas vocation à réduire au silence, mais bien à faire réfléchir, avec l'espoir de faire entendre raison, tel l’individu « intelligent, prudent, raisonnable » que nous nous targuons soit-disant d’être.