Chapitre 3 - Effondrement - Partie 4

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 Zack en était persuadé ; s’ils poursuivaient leur périple, les algues les laisseraient avancer jusqu’aux entrailles de Parelas-d. Le monde enfoui de Parelas-d était là, derrière. Pourtant, il devait se faire à l’idée que ce ne serait pas pour cette nuit. Il ne savait pas encore combien de kilomètres ils devraient parcourir. Les pitons commençaient à manquer. Zack ne pensa pas à toute la logistique que nécessitait une telle percée en des lieux inconnus et potentiellement risqués. Seul le manque de pitons pour assurer leur descente le ramena à la raison. Il marqua une pause et se retourna vers son frère.

 « Bon. Tu vas être content. On rentre.

 — Oui. Je préfère ça. De toute façon, on l’a vu de nos yeux. C’était déjà génial, répondit Josh, soulagé, qui tournait par réflexe dans sa main un pendentif accroché autour de son poignet.

 — Oh. Arrête de jouer avec ça. Tu vas encore casser la chaîne. Et j’ai pas envie de chercher ta marque partout », lui intima Zack.

 Josh s’exécuta et commençait déjà à rebrousser chemin, quand il fut retenu par sa ligne de vie. Il déclipsa rapidement pour faire passer le filin et tenta de le raccrocher à sa sangle sans succès. Zack, voyant son frère, lui fit un signe de la main pour lui demander d’attendre qu’il arrive à son niveau.

 Soudain une voix forte et sourde, semblant sortir de nulle part, retentit dans le puits, les faisant sursauter. Josh perdit l’équilibre, glissa sur le sol. Zack resta figé et regarda la scène. Il vit dans les yeux de Josh la peur mêlée à l’incompréhension. Puis le corps de son jeune frère bascula dans les ténèbres. En quelques secondes, sa vie n’était déjà plus celle d’avant. Il hurla à plein poumon. Et les parois firent écho à son désespoir, à l’unisson. Tout en haut, l’archiviste Romani ne vit pas la chute de Josh, il ne vit pas Zack agenouillé, le regard scrutant désespérément le puits sans fond. L’archiviste instructeur ne put voir Josh gisant au sol des dizaines de mètres plus bas, inaccessible, dont la respiration lente laissait penser à une vie qui ne s’était pas encore éteinte. Pourtant, il comprit que son autorité maladroite avait tué.

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