V

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Zane

Au même moment

Pourquoi j’ai accepté ce dîner à la con ? Qu’est-ce qui m’a pris de vouloir bien me saper comme un bon fils à papa avec cette chemise bleu-pastel à gerber et ce pantalon chino d’un beige couleur chiasse un jour de gastro-entérite ! Ah oui, c’est vrai. Je n’avais pas le choix. Mon connard de paternel m’a menacé de me laisser le nez dans la merde si je dérape de nouveau, ou refuse son adorable invitation forcée

— Zane, comment se passent tes études ? Ton père m’a dit que tu ambitionnais de marcher sur ses traces.

Le sourire hypocrite de notre cher Sénateur Jones, agresse mes rétines. Je tourne la tête vers mon père. Bien évidemment, l’égocentrique Zack Reed trône en bout de table pour imposer sa supériorité, alors que celle-ci fait un kilomètre de long. Le regard qu’il m’adresse m’avertit que je n’ai pas le droit à l’erreur. Putain d’enfoiré, il me tient par les couilles ! Bon, en l’occurrence, par la thune pour être plus précis. Je remballe de ce fait la pique acerbe que je m’apprêtais à sortir, puis reporte mon attention vers Monsieur et Madame parfaits Jones pour leur répondre :

— C’est exact. Et je vous remercie, mes études se passent à merveille.

J’appuie ma réplique d’un léger rictus sous-entendant que moi aussi je sais jouer les connards pleins de faux-semblants, mais surtout, que je l’emmerde !

Celui que me renvoie le Sénateur, montre qu’il a parfaitement saisi mon allusion. De son côté, son épouse refaite des pieds à la tête continue de sourire telle une potiche. Le cliché de l’homme de pouvoir et de la femme faire-valoir emplit la salle à manger dépouillée de chaleur. Dans leur famille, celle dont je me méfie le plus, c’est la fille, Harper Jones. Elle est connue comme le loup blanc dans la région. Même si de prime abord, elle a plus l’apparence d’un gentil petit agneau. C’est pourquoi je me tiens aux aguets, quand tout à coup, la grande rousse pose sa main aux ongles impeccablement manucurés sur la mienne tout en apostrophant son père qui continue de me harceler de questions plus débiles les unes que les autres. Les actes de charité de cette diablesse ne sont jamais gratuits. Dans un premier temps, je vire sa main de la mienne et prends les rênes de la conversation.

— Ne vous inquiétez pas pour moi, Monsieur le Sénateur, tout roule comme je le souhaite pour le moment.

Il ne peut pas comprendre ce que je pense derrière cette répartie, j’en jubile intérieurement. Après cette petite parenthèse sur ma vie, la discussion reprend son cours. On me fout donc enfin la paix, tout le reste du dîner.

Ma patience est au bord du suicide ! Je me fais chier à mourir, je ne me gêne pas pour le montrer. En même temps, à quoi je m’attendais ? Je ne suis pas en soirée avec mes potes, mais attablé avec des coincés du cul de première. Ma seule satisfaction, c’est d’apercevoir du coin de l’œil mon père qui bout littéralement face à mon comportement de sale con assumé. Pour sauver les apparences, il toussote avant de m’interpeller l’air de rien :

— Mon garçon, si tu emmenais la ravissante Harper visiter le loft.

J’ai bien envie de lui dire d’aller se faire foutre, cependant le regard appuyé qu’il me lance m’avertit silencieusement que je n’ai pas intérêt à refuser. J’ai à peine le temps de prendre ma propre décision que Princesse Harper m’attrape par le bras, poussant de petits cris horripilants qui sont censés exprimer son enthousiasme.

Putain, elle me gonfle déjà !

Jouer le guide n’est pas ma passion favorite. Surtout que ça fait plusieurs minutes que je déambule dans cet appartement glacial, suivi de près par l’autre chieuse.

— Waouh, c’est immense ici ! Tu ne dois pas t’ennuyer.

— Ouais, c’est l’éclate totale. Bon, maintenant que tu as fait le tour, tu peux retourner auprès de tes parents, chérie !

Au lieu de répondre favorablement à mon sarcasme en se cassant bien gentiment, elle se colle contre mon flanc tout en rapprochant sa bouche de mon oreille.

— Il me semble que tu as oublié de me montrer la pièce la plus importante.

Si elle pense être subtile ou aguicheuse, elle se plante lourdement.

— Ma chambre ne fait pas partie de la visite !

Mon ton est sec et ma patience s’est barrée en courant. Pourtant, elle ne change pas de stratégie. Pour bien qu’elle comprenne qu’elle n’est pas mon style de nana, j’entreprends de la repousser. Cette glue s’accroche à ma chemise pour revenir à la charge.

— Allez, sois mignon. Depuis que j’ai mis les pieds chez toi, je meurs d’envie de découvrir l’antre du mec qui fait fantasmer toutes les filles de la fac.

— J’ai une tête à être mignon ?

Pourquoi je ne suis pas surpris ? Putain, même la progéniture d’un Sénateur, en apparence respectable, n’est autre que l’une de ces meufs qui ne pensent qu’avec leur cul. Aussi bonne soit-elle, ce soir, je n’ai pas envie de donner de ma personne. J’amorce un pas en arrière, toutefois Harper suit le mouvement me prenant complètement au dépourvu lorsque sa main saisit ma queue qui n’avait rien demandé en otage.

— Je ne voulais pas plus que toi assister à ce repas. Ce qui m’a motivé à venir, c’est d’imaginer le moment sympa qu’on allait passer ensemble dans ton lit.

La demoiselle sait affirmer ses envies. Après tout, je ne suis qu’un mec. Lorsqu’on commence à jouer avec mon matos, beh… c’est chimique. Les hormones s’éveillent et ne laissent aucune chance à mon cerveau de résister. Si elle désire s’éclater avec mon corps, qui suis-je pour lui refuser ?

Une fois dans ce qui me servait de chambre auparavant, je ne permets pas à Harper d’apprécier la déco ultra sombre du lieu. Elle voulait avoir affaire au légendaire Zane Reed, je vais lui donner ce qu’elle souhaite ! Malheureusement pour elle, il ne s’agira pas de la meilleure partie de moi, si tant est qu’il y en ait une. Sans préambule, je l’attrape par les hanches. Madame tente de m’embrasser, j’esquive tout en la retournant face au grand lit qui trône au milieu de la pièce. Elle proteste pour la forme alors que son cul se tend instinctivement dans ma direction.

— Allonge-toi sur le ventre et laisse pendre tes pieds !

Aucun caractère, elle exécute mon ordre dans la seconde, s’en est limite chiant. Pour autant, ça ne me rebute pas pour la suite de notre projet.

Ma main gauche s’empare d’un préservatif dans la table de nuit, tandis que la droite soulève sa robe pour mettre ses fesses à découvert. L’effet sur ma queue est immédiat, dans la foulée, mon pantalon échoue sur mes pompes et mon caleçon suit le mouvement. Je ne prends pas la peine de lui enlever son string en dentelle crème. Pour ce qu’on s’apprête à faire, le positionner sur le côté suffit amplement. Dès que mes doigts touchent sa peau outrageusement pâle, elle pousse un râle de satisfaction. Au moment où je m’enfonce en elle, c’est carrément un petit cri érotique qui fend le silence.

Elle a vraiment dû fantasmer ce moment un bon nombre de fois pour être dans cet état d’excitation excessive.

Durant les minutes qui suivent, je me contente de la culbuter sans y prendre de plaisir, ce qui ne semble pas être son cas. Quelques coups de bassin plus tard, elle jouit avec une telle puissance, que ça envoie ma queue vers sa propre libération.

Je n’ai pas pris la peine de créer une ambiance romantique entre nous après notre séance de sexe. Dès que nous avons terminé, je me suis rhabillé en mettant le plus de distance possible entre nous, l’incitant à en faire autant. Seulement, Harper minaude tout en venant se pendre à mon cou. Cette fois, je n’ai pas le temps d’esquiver ses lèvres qui s’écrasent déjà sur les miennes.

Une fraction de seconde, c’est ce qu’il me faut pour la repousser sans ménagement.

— Qu’est-ce que tu fous ?

— Ben quoi ? Je t’embrasse, c’est normal ! D’ailleurs beau gosse, ça te dit qu’on mange ensemble lundi sur le campus ?

Elle me fait quoi là ?

— Woh, woh, qu’on soit clair ! Je t’ai juste baisée, pas juré amour et fidélité. Et encore, je l’ai fait parce que tu m’as sauté dessus.

Je suis ignoble, c’est un fait. Néanmoins, je ne l’ai pas forcée, c’est même l’inverse. Alors quand son visage se décompose et que ses yeux se revêtent de colère, je réalise que le doux petit agneau nympho vient de se transformer en loup tueur. Elle vocifère un tas d’insultes qui ne font que glisser sur ma peau. Princesse Harper peut dire ou faire ce qu’elle veut, je m’en tape royalement. Avant qu’elle n’agace davantage mon système nerveux, je l’attrape par le bras pour la foutre à la porte de ma chambre. Vexée d’être jetée, elle continue son cinéma dans le couloir, piquant quasiment une colère de petite fille pourrie gâtée.

Une nana de plus qui n’a aucun respect pour elle-même. Heureusement que je ne lui ai pas dit que tout le temps que j’ai passé en elle, c’est à une autre que je pensais.

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