Chapitre 1

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La lampe de chevet diffusait une lumière jaune et tiède. Loïc, déjà calé sur l’oreiller, tirait doucement la couverture quand une voix claire et mutine le retint.

— Attends, attends, bouge pas.

Maxine était couchée sur le ventre, nue comme à son habitude, les jambes croisées en l’air. Son corps filiforme se pliait avec souplesse, les fesses blanches constellées de taches de rousseur se balançant distraitement. Entre ses coudes, un livre à la couverture criarde trônait, un roman érotique à deux sous ramassé dans une boîte à livres. Ses cheveux roux en bataille tombaient sur la page, et ses yeux verts brillaient d’un mélange d’amusement et de malice.

— Tu savais qu’il existait des manuels pratiques déguisés en romans ? lança-t-elle. Parce que moi, je crois que j’en tiens un.

Loïc leva les yeux au plafond, soupira.

— Max… j’ai eu une journée crevante…

— Oui, mais ça, ça va te réveiller mieux qu’un café. Écoute.

Elle se racla la gorge et lut à haute voix, théâtrale :

— “Elle s’agenouilla entre ses cuisses et le prit dans sa bouche, doucement, pour le réveiller.

Maxine claqua le livre et bondit sur ses genoux.

— Facile, ça.

Sans attendre, elle se glissa entre les jambes de Loïc, souleva la couverture et l’avala du bout des lèvres. Sa langue dessina de larges cercles paresseux, exactement comme décrit. Elle leva les yeux, avec un sourire effronté :

— T’as vu ? Je suis studieuse. Je suis le texte à la lettre.

Loïc gémit malgré lui, la main glissant dans sa chevelure flamboyante.

— Max… tu… ahhh…

Elle ressortit un instant, repris son souffle et lut encore, les yeux pétillants :

— “Sa langue descendit le long de sa verge et remonta d’un coup sec.

Et hop ! Elle exécuta la figure avec un petit bruit obscène. Elle éclata de rire, la bouche encore pleine, et revint à la charge. Loïc se redressa un peu, partagé entre le plaisir et l’incrédulité.

Quelques minutes plus tard, Maxine feuilleta plus vite.

— Oh, attends, attends, ça devient croustillant. “Il la renversa sur le dos et écarta ses cuisses, plongeant son visage entre elles.

Elle se figea, leva un sourcil.

— Ah ouais ? Comme ça, direct ?

Elle referma le livre, se jeta en arrière sur le lit, jambes fines en grand écart, le livre brandi comme un micro.

— Hop, application pratique. Monsieur, on suit le manuel.

Loïc, hilare, bascula sur elle, son visage happé par son odeur. Maxine gloussa, se tortilla, puis relut entre deux soupirs :

— “…il la goûta longuement, jusqu’à la faire crier.

Elle serra le livre contre sa poitrine, puis poussa un cri aigu qui fit sursauter le voisinage.

— Voilà ! C’est bon, j’suis dans le rôle.


*

Elle reprit son souffle, feuilleta encore.

— “Il la pénétra profondément, la faisant gémir à chaque coup.

Sans attendre, elle attrapa son sexe, se hissa sur lui et s’empala d’un coup sec. Un râle rauque lui échappa, ses petits seins bondissant au rythme.

— Oh putain, ça c’est bien écrit…

Elle reprit la lecture, haletante :

— “…par les fesses.

Elle se figea net, les yeux écarquillés, puis éclata de rire en tombant presque en arrière.

— Mais j’ai sauté une ligne !

Elle se retira maladroitement, fit demi-tour, se mit à quatre pattes, fesses menues offertes, le livre dans une main. Elle lança par-dessus son épaule :

— Bon, ben repositionnement. Vas-y, on colle au texte maintenant.

Loïc obéit, un peu secoué par la transition, mais Maxine riait et gémissait tout à la fois, secouant ses cheveux roux en rythme.

La lecture continua, de plus en plus sportive.

— “Il la tenait fermement par les hanches et la força à basculer en arrière, son corps plié en deux.

Maxine haussa les sourcils.

— Hein ? Plié en deux ? Sérieux ?

Sans hésiter, elle se laissa tomber sur le dos, attrapa ses chevilles et les ramena contre ses épaules, sa silhouette fine pliée comme une gymnaste. Ses taches de rousseur se tendirent sur sa peau blanche.

— Allez hop, exécution, mon grand.

Loïc dut se contorsionner, se mettre à moitié de travers pour trouver l’angle. Il grommelait, mais son sexe en elle faisait hurler Maxine de rire et de plaisir.

Elle relut à voix haute, la voix brisée :

— “…jusqu’à ce qu’elle perde tout contrôle.

Puis, hilare, elle ajouta :

— Ça y est, j’ai perdu le contrôle !

*

Elle tourna encore la page, en nage, ses cheveux collant à son front.

— “Il la souleva à moitié, la portant contre lui, la pénétrant en la maintenant en l’air.

Elle cligna des yeux.

— Ohhh, c’est un passage pour cascadeurs, ça !

Avant qu’il proteste, elle s’accrocha à son cou, sa silhouette menue ne pesant presque rien.

— Allez hop, on tente !

Loïc, les bras sous ses cuisses, la souleva tant bien que mal. Elle rit aux éclats, se laissant rebondir contre lui, gémissant de plus en plus fort.

— Ahhh bordel… tu vois, c’est pour ça que je fais que 42 kilos. C’est pour les scènes comme ça !

Ils s’écroulèrent sur le lit, haletants, mais Maxine brandit encore le livre, héroïque :

— On n’a pas fini.

La suite fut un mélange de folie et de jouissance. Chaque nouvelle ligne entraînait une position plus improbable. Parfois, Maxine lisait trop vite, réalisait son erreur, corrigeait :

— Attends, attends, ça disait pas ça ! Faut revenir en arrière…

— Mais Max ! gémit Loïc, trempé de sueur.

— Pas de triche ! Sinon on rate le sens de l’histoire !

Elle l’obligea à la reprendre en levrette, puis à la rouler sur le côté, puis à l’écarter en étoile, son corps filiforme écartelé sous lui. À chaque repositionnement, leurs rires couvraient les gémissements, mais la jouissance n’en était que plus intense.

Enfin, elle lut, haletante, presque hors d’haleine :

— “Il la prit encore et encore, jusqu’à ce qu’elle crie son nom.

Elle répéta la phrase comme un mantra, hurlant Loïc à chaque coup, entre deux éclats de rire. Son corps se cambra, ses petits seins tendus, ses cuisses tremblantes. L’orgasme l’engloutit, secouant toute sa silhouette, jusqu’à ce qu’elle s’effondre de tout son long, trempée, épuisée, encore hilare.

*

Elle resta allongée, le livre collé contre sa poitrine, ses cheveux roux collés par la sueur, ses taches de rousseur flambant sur sa peau écarlate.

— Faut avouer… ce bouquin, il est vachement sportif, souffla-t-elle en riant.

Loïc, haletant, se laissa tomber à côté d’elle, la poitrine martelée par les efforts. Il lui lança un regard épuisé mais amusé.

— Le bouquin, non. Toi, oui. Ta lecture est un chaos total. Mais maintenant je comprends d’où vient toute ta créativité au lit.

Maxine éclata de rire, roula contre lui, l’embrassa en griffonnant du doigt sur son torse :

— Avoue que ça valait la peine d’avoir sauté quelques lignes…

Elle brandit le livre une dernière fois, ses yeux verts étincelants.

— Demain soir, chapitre deux. Prépare ton cardio, mon lecteur préféré.

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