Océan
Enivrée et damnée, pour ton rire, par ta voix,
J’ai attendu comme morte sur le rivage
Que Neptune m’enlève, que l’écume ravage
Et emporte avec elle ce qu’il reste de moi.
Les bras de la mer ont remplacé les tiens
Apaisé ma colère, absous ma folie
Vois donc comme ils noient dans la mélancolie
Mon vœu de rejoindre les vassaux marins ;
Tes mensonges courrouçant tous les cieux
Le goût qu’auraient eu tes lèvres amères
Mêlées au sel de mes larmes et de la mer
Mille fois plus belle que tes yeux.
Lavée de la haine, les flots me rendent
Au calme sanctuaire des Hespérides
Sur les roches, avec les Néréides
Nous dansons quand Souvenir te mande.
Mais si errant sur terre je vais
Près des côtes, c’est, crois-le céans,
Moins pour retrouver l’océan
Que ton souvenir sur les quais.
Claire Destais
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