Aiguiser l'imaginaire

Voyager sous terre

Rester pétrifié

Manoir hanté

Aiguiser l'imaginaire

S'envoler dans les airs

Retrouver tous les doux jeux

Des anciens printemps amoureux

Aiguiser l'imaginaire

Le plaisir pur et solitaire

D'une vie dans l'île

Où tout est toujours facile

Aiguiser l'imaginaire

Quitter sentier ordinaire

Et partir sur un grand radeau

Se laisser dériver au fil de l'eau

Au fil de l'eau
Je m'amuse à enfiler
Des vers élimés

Radeau
Insensé
D'une folie opiacée

Fantaisie dorée
Printemps imaginé
Malgré toi

Tu aimeras
L'apparence
D'une sapience

Assoiffée
De baisers
Volés

Pratiques
Surréalistes
Musiques

Trop tristes
Propos insignifiants
Pour passer le temps

Destin incertain
D'un tango argentin
Pour couples infidèles

Au dessein cruel
Corps deviné
Transparence déplacée

Et qu'importe le temps
Les serments
Les tourments

Les frissons
De ton corps
Effacent les remords

Un dos
Bien trop beau
Bien trop rouges

Tes lèvres bougent
Elles ont oublié
De se cacher

Belle ingénue
Tu te mets nue
Après la danse

Tu es en transe
Tu t'éloignes
Tu soignes

Le désir
Par l'absence
Et le souvenir

Par la résilience
Ta parole donnée
Ne vaut rien

En vérité
Il faut bien se nourrir
Avant de jouir

Au fil de l'eau
Au fil des mots
Tu as oublié

On s'est aimé
Un réconfort
Pour amours mortes

Le confort
Qui insupporte
La vie bien réglée

D'un notaire
Mal rasé
D'un fonctionnaire

Assermenté
Au fil de l'eau
Au fil de l'eau

Aiguiser l'imaginaire

Ainsi je peux voyager

Durant tant d'années

Aiguiser l'imaginaire

Sans jamais me retourner

Car ce monde est bien trop laid

Aiguiser l'imaginaire

Aiguiser l'imaginaire