23 ~ Aaron

4 minutes de lecture

Ecoute, si c'est à propos d'hier soir quand j'ai parlé de toi à Hayden, je ne pensais rien de ce que je disais mais j'ai fait ça pour te protéger . . .

Me protéger de quoi ? dit-elle en colère.

De lui, justement, tu ne sais pas de quoi il est capable !

Bah si justement, je sais de quoi il est capable, et tu aurais dû rien lui dire sur moi alors ! Parce que s'il commence à s'attaquer à moi ça sera uniquement ta faute . . . me dit-elle d'un air déçu.

Mais il ne t'arrivera rien, je te le garantis ! répondis-je sûr de moi puisque je la défendrais contre lui quoiqu'il arrive.

Et pourquoi t'en es sûr ?

Parce que je l'ai dissuadé de te toucher !

Ah bon ? dit-elle en levant un sourcil.

Bien sûr que oui, je ferais tout pour . . . mais je m'arrête en plein milieu de la phrase. Je ne peux pas la finir, je ne peux pas lui faire ce genre de promesses, c'est au-dessus de mes forces.

Toi ! chuchote-t-elle en terminant ma phrase. Cette fin de phrase sonne pour moi comme une promesse que je ne pourrais tenir mais aussi comme un couteau dans le cœur, car cela signifie que je ne suis pas capable de tenir une simple promesse et ça prend un coup dans ma fierté. Je relève la tête et l'observe, son regard perdu dans le vide.

Je décide de reprendre mon chemin vers la mer, et elle a l'air réactive puisqu'elle se remet en route. On marche toujours en silence après cette discussion. Une fois les pieds dans le sable, je souffle et m'assois sur le sable frais, Alyssa de même. Elle s'assoit, les jambes repliées sur elle-même. Je ne sais pas ce qui se passe actuellement dans sa tête mais elle doit sûrement réfléchir. Beaucoup trop même. Je me redresse et la regarde droit dans les yeux, avant de poser mes mains sur son visage et de redresser son menton afin que ses yeux croisent les miens, et ces yeux noisette se plantent enfin dans les miens.

Je suis désolé pour ce que tu as entendu . . . dis-je dans un chuchotement à peine audible.

Une larme coule le long de son œil, et vient rejoindre ses lèvres pulpeuses et charnues. Ses pommettes sont rougies par le vent de la mer. Elle essaie de baisser la tête mais je l'en empêche, ma main toujours en dessous de son menton. Je la regarde en souriant, et elle me renvois un sourire timide.

Ecoute, ce que j'ai dit à Hayden est tout sauf vrai. Je l'ai fait pour qu'il te laisse tranquille, et si jamais ce n'est pas le cas, je m'en occuperais personnellement. Mais saches que je ne pensais en aucun cas ce que j'ai dit et Alexis pourra te le prouver. J'arrive à un stade où je pense que je me suis peut-être trop attaché à toi. Tu es une personne formidable, qui inspire la sérénité, et puis tu es magnifique. Franchement, tu as tout pour toi !

Une fois mon monologue fini, je me rends compte que j'ai libéré tout ce que j'avais sur le cœur, et, étrangement, je ne le regrette absolument pas. Quand je la regarde, elle m'a l'air étonnée. En même temps, elle ne s'attendait peut-être pas à ce que je lui dise ça comme ça ! C'est compréhensible !

Je . . . je ne sais pas quoi dire enfaite ! dit-elle, un peu gênée.

Tu n'as rien à dire ! répondis-je avec un sourire bienveillant.

J'ouvre mes bras et l'invite à s'y réfugier, ce qu'elle fait, à mon plus grand bonheur, sans protester. Je me sens bien, là, j'ai l'impression de pouvoir la protéger, d'être sa lumière dans son enfer. J'ai l'étrange impression que nous sommes un peu comme un couple, entrelacés sur le sable, face à la mer. Et je ne veux pas que cette impression s'arrête, je veux rester comme ça toute ma vie. C'est peut être niais, mais j'oublie tous mes problèmes quand elle est à côté de moi ! Eh oui, vous allez me dire "mais c'est cliché tout ça !", mais c'est comme ça, et je n'y peux rien y faire !

Nous restons dix minutes, enlacés face à la mer, avant de se séparer à mon plus grand regret. Evidemment, tout bonheur à une fin ! On se relève et nous nous remettons en route vers le lycée qui est ouvert comme c'est la pause du midi et que beaucoup d'étudiants sortent. Mais attends, pourquoi je ne l’emmènerais pas manger quelque part ? Mauvaise idée, c’est un sujet assez sensible. Je l'ai remarqué plusieurs fois, mais elle a tendance à se nourrir de fruits comme des pommes. Par exemple, à la cantine, elle ne mange même pas un quart de son assiette, et cela deviendra vite un problème si elle continue sur cette lancée. Je ne veux quand même pas qu'elle ait des problèmes de santé et qu'elle retourne à l'hôpital. Car oui, je ne la connaissais peut-être pas, mais j'avoue que je me suis vachement inquiété, surtout quand j'ai su pourquoi. Et c'est à ce moment-là que j'ai compris qu’Hayden était toxique pour elle, et qu'il fallait que je l'en éloigne. Malheureusement, avec mes paroles, je crois avoir fait le contraire de ce que je lui ai dit. Et j'ai justement peur. J'ai peur, qu'il s'attaque à Alyssa, en la prenant par les sentiments, ou pire, me prendre par les sentiments.

Je suis sorti de mes pensées par Alyssa qui met sa main dans la mienne, et ce geste, sûrement puéril, a le don de me faire afficher un sourire niais, mais un vrai sourire qui exprime tout ce que je ressens. Et à ce moment-là, je peux dire que je suis le plus heureux de la Terre, quoique pas encore ! Nous ne sommes pas encore en couple et elle n'est pas encore à moi . . . mais ça ne saurait tarder !

A suivre !

Justin.&

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