50 ~ Nick

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Cela fait trois jours qu'Ethan est parti et je tourne déjà en rond. Il est parti en me laissant une note :

Je sais que ça risque d'être compliqué pour toi, mais essaie de rester discret. J'ai fait des courses pour toute la semaine, donc si tu pouvais éviter de sortir de l’appartement ça m’arrangerait ! N’oublie pas pourquoi je fais ça ! Aussi, il y a un colis à aller chercher au centre commercial dans trois jours, ce sera la seule raison qui te permettra de sortir ! N'en profites pas, je te connais ! Sinon, tout reste à ta disposition, il y'a la télé, la console . . . fin voilà quoi. Evite de faire des conneries pendant mon absence et tout ira bien !

Appelle-moi en cas de problèmes !

J'ai tout essayé ! J'ai passé mes deux premières journées à jouer à la console et à regarder des séries sans trop de succès. Je me suis initié à la cuisine, mais j'ai causé plus de catastrophes qu'autre chose. J'ai fait le tour de l'appartement ne trouvant rien d'autre à faire. Le seul truc que j'ai prévu de faire aujourd'hui, c'est d'aller chercher le colis qu'Ethan m'a demandé de récupérer. Il aurait pu faire l'effort de le déposer, mais je ne vais pas m'en plaindre, cela me permettra de sortir avant de devenir complètement fou. Je décide de me préparer un sandwich, c'est la seule chose que je sais faire après cuire des pâtes ! Je n'ai apparemment pas hérité du talent de ma mère. Je sors les ingrédients du frigo. Je choisis de mettre une tranche de fromage, quelques feuilles de salade, deux, trois, tranches de tomates et le tout est bouclé. Je range tout, et me pose dans le canapé, n'ayant que ça à faire, attendant l'heure pour sortir !

***

Quatorze heures sonnent sur l'horloge ! Enfin ! Quand on y pense, ça peut être long deux heures. Je me prépare, prenant bien soin de ne pas oublier ma casquette qui me permet de rester discret dans certaines situations ! Je ne peux pas prendre le risque de me faire repérer, on ne sait jamais ce que penseront les gens. Je ferme la porte derrière moi, et inspire un bon coup ! Je profite du fait que je puisse sortir, ce qui est plutôt rare. Pour une fois que j'écoute Ethan ! Je serais revenu un an avant, personne ne m'aurait reconnu, même pas lui ! Quand je suis parti en France, j'ai tout pris sur moi, n'ayant personne à qui me confier !

J'arpente les rues en direction du centre commercial, prenant bien soin d'observer tout autour de moi. Je vois beaucoup de couples accompagnés de leurs enfants. Je faisais partie des leurs il y'a bien longtemps. Je souris face aux souvenirs qui ressurgissent, à l'époque où j'étais encore un enfant innocent qui ne se préoccupais que du bonheur des autres avant le sien et de sa famille.

Je prends très vite conscience de la dure réalité. A part Ethan, qui restera jusqu'au bout ? Mes sœurs ? Seul Alyssa connait mon existence alors ça risque d'être compliqué ! Mettrait-elle sa vie en danger juste pour moi ? J'en doute fortement. Ma mère ? Je n’y crois même pas . . . Elle préfère faire croire aux gens que notre famille est parfaite alors qu'elle s'écroule de jours en jours. Mon père ? Je ne l'ai pas recontacté depuis mon dernier appel, c'est à dire, depuis mon arrivée en France chez Chloé.

J'arrive devant, et passe l'entrée. Je me retrouve dans le hall, un peu perdu. Je marche jusqu'au fond, où se trouve le local des colis. Je me présente au guichet :

bonjour, je viens cherche le colis de Mr. Delahaye !

Il me regarde et cherche mes yeux, caché par ma casquette. Il se retourne face aux étagères et commence à chercher la boite de carton. Je me demande bien ce qu'il a pu commander pour que je doive aller le chercher, alors qu'il aurait pu le faire en rentrant de Seattle. Il le trouve et me le tend :

Tenez, veuillez signer en bas de la feuille s'il vous plait , dit-il d'un air dédaigneux.

Je m'exécute après avoir réceptionné le colis, et signe la feuille qui prouve que je l'ai récupéré. Il me fixe intensément avant de détourner le regard. Je le remercie et me rends dans l'allée principale du centre commercial. J'en profite pour acheter des snacks, ayant épuisé le stock des armoires à force de me morfondre dans mon mal être. Je refais des provisions, cherchant un max de paquets de chips, et de bonbons. J'attrape les paquets sur les étagères et me retrouve devant un jeune garçon au visage antipathique. Ses sourcils sont froncés, comme s'il était en colère. Je plonge mes yeux dans les siens, et je me sens transporté dans le passé.

Flashback

J'ouvre la porte crochetée, le plus silencieusement possible. Je comptais lui rendre une petite visite d'ami . . . et récupérer mon argent.

Cela fait bientôt deux mois qu'il me promet ma somme d'argent et je n'en ai toujours pas vu la couleur. Je souffle d'exaspération, cela était si facile de rentrer chez lui par effraction ! C'en ai presque ironique ! Je traverse le couloir, ne me gênant pas pour faire du bruit. J'ouvre la porte et je le trouve affalé dans son fauteuil. J'éclate d'un rire sonore qui retentit dans tout le salon :

Alors, c'est comme ça que tu vas trouver de l'argent pour me payer ? ricanais-je.

Il me regarde, un voile de terreur passant dans ses yeux bleu électrique. Autour de lui, gisent des bouteilles d'alcool vides et la pièce est embrumée d'une épaisse fumée créée par les joints, de façon que l'on voit trouble. Un verre, encore plein est posé à côté de lui, sûrement rempli d'alcool :

Tient donc, j'attendais ta visite, dit-il en reprenant de l'assurance. Je me doutais bien que tu ne lâcherais pas l'affaire, alors j'ai résolu le problème, explique-t-il, mettant la main dans sa poche.

Décontenancé, je fronce les sourcils, l'intimant à continuer :

vois-tu, imaginons que je me tire une balle dans le crâne . . . Qui penserais que je me serais suicidé ?

Son plan se fraye un chemin dans ma tête. Je comprends que mon petit jeu s'est littéralement retourné contre moi.

Avant que je ne réagisse, il sort un pistolet de sa poche, le dirige au niveau de sa tempe et appuie sur la gâchette. Son crâne se fracasse et son corps s'effondre sur le sol, emportant avec lui, le verre renversé. J'observe la scène, incapable de bouger, comme paralysé. Cinq minutes passent qui me paressent comme des heures, et j'en suis au même point, immobile, essayant de comprendre comment j'en suis arrivé là. Les sirènes de police retentissent, mais je ne bouge toujours pas. Mes jambes faiblissent, ne supportant plus la vision qui s'offre à moi.

Fin du Flashback

Je plonge dans deux yeux d'un bleu électrique et je me fige, devant les étagères. Il semble surpris de ma réaction et un seul mot s'échappe de mes lèvres créant un changement d'humeur chez le jeune devant moi :

Léopold . . .

Fin du Tome 1

Justin.&

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