Ce qu'elle ne dit pas

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Tout semblait aller parfaitement entre Georges et Jessica, pourtant une ombre grandissait lentement, menaçant de ternir l'éclat de leur amour. Un comportement étrange de la fille perturbait l'harmonie et la tranquillité du couple. Le garçon ne pouvait ignorer plus longtemps les mystères qui enveloppaient les disparitions de sa bien-aimée.

Chaque dernier jeudi du mois, à seize heures, la jolie rousse s'évaporait dans le néant sans donner la moindre explication à personne. Cette attitude énigmatique hantait les pensées du jeune homme et semait le doute dans son esprit. Cependant, malgré ses inquiétudes grandissantes, il n’en parlait pas à sa fiancée, craignant de briser l'équilibre fragile de leur relation.

Mais, l'incertitude rongeait Georges de l'intérieur. Dès que Jessica disparaissait, le garçon restait assis dans le salon, le cœur serré, attendant désespérément qu’elle revienne. Son cerveau s'embrouillait de questions sans réponse. Pourquoi s'en allait-elle ainsi ? Était-elle en danger ? Avait-elle des mystères qu'elle gardait jalousement ?

Sa curiosité devenait une obsession, l’incitant à s'interroger sur les raisons qui pouvaient pousser la belle rousse à agir de la sorte. Était-ce un secret de famille ? Une double vie ? Le jeune homme se perdait dans un labyrinthe de suppositions, cherchant désespérément à percer le silence qui entourait son amour.

Au début, Georges crut pouvoir apaiser cette douleur en prenant l’existence comme avant, par son côté léger et agréable. Il invita chez lui les FirePigs, des rockeurs spécialisés dans la défonce. Les soirées débutaient par de petits concerts et se terminaient sur des coussins sur lesquels on fumait de l'herbe et taquinait le whisky. Cela déplut à son amie. Le garçon décida par la suite de mettre fin à la fête perpétuelle et de ne plus inviter personne. Mais, c'était trop tard. Jessica avait alors commencé à se replier sur elle-même et refusait tout contact. Cette distance était définitive. Mais, pour le jeune homme, c'était l'amour qu'il éprouvait pour elle qui était définitif.

Au fil des semaines, l'angoisse de Georges laissait place à la colère. Il était incapable de supporter cette situation intenable. L'attachement qui les avait unis semblait s'effriter, miné par le poids des non-dits et des mystères. Le garçon se sentait trahi, abandonné, comme un étranger dans sa propre relation. Malgré sa frustration grandissante, le jeune homme hésitait à en parler à son amie. Peut-être craignait-il de découvrir la vérité, de voir ses pires inquiétudes se confirmer. Probablement, espérait-il encore que tout redevienne comme avant, que leur passion puisse surmonter ces obstacles.

Mais, le temps continuait de s'écouler, implacable, creusant un fossé de plus en plus profond entre eux. Georges réalisait que leur relation était sur le point de basculer, que quelque chose devait changer. Il ne pouvait plus se contenter de rester dans l'ombre, à attendre que la jeune fille décide de lui révéler ses secrets. Le garçon affichait une volonté de fer. Il devait trouver la vérité, peu importe les conséquences. Parce qu’au-delà de l'affection qui les liait, il y avait la nécessité de savoir, de comprendre ce qui se cachait derrière les disparitions de sa copine. Et c'est avec détermination qu'il se prépara à affronter l'inconnu, prêt à briser le silence qui pesait sur leur couple. Ce qui précipita sa décision de percer le mystère fut la première dispute.

Un soir, rentrant du travail, Georges avait surpris son amie avec une gerbe de roses blanches, espérant lui faire plaisir. Il lui tendit le petit bouquet avec un sourire. Cependant, elle ne sembla pas le remarquer, plongée dans un mutisme éloquent, son mascara trahissant des émotions qu'elle préférait taire. Le garçon chercha à briser cette quiétude oppressante, tel un marin luttant contre les vents contraires, en lui adressant une question aussi douce qu'une brise marine :

« As-tu passé une bonne journée, mon cœur ? » Sa réponse fut un simple « oui », dénué de toute chaleur ou d’enthousiasme. Comprenant que quelque chose n'allait pas, le jeune homme s'approcha d'elle, cherchant à percer le voile de tristesse qui paraissait envelopper Jessica.

« Qu’y a-t-il ? Tu as l'air inquiète », insista-t-il, mais ses paroles rencontrèrent seulement le silence. Alors, les larmes commencèrent à couler, Jessica ne trouvant pas les mots pour exprimer ses tourments. Elle se laissa submerger par son chagrin, renonçant à toute tentative de communication.

Plus tard dans la soirée, alors qu'elle écoutait un disque, Georges observa la jolie rousse. Ses longs cheveux ondulaient doucement autour d'elle, mais son regard semblait lointain, déconnecté de la réalité. Il ressentit un frisson en croisant son visage vide, comme si une part d'elle-même avait disparu, faisant place à une étrange immobilité. Perdu dans les méandres de cette métamorphose, le jeune homme se trouva désarmé, tel un bateau dérouté par les courants impétueux de l'océan. Il cherchait en vain une étoile pour guider son navire, face à cette statue de marbre qui autrefois dansait avec lui sous la lueur des cieux. Le soir même, dans la semi-obscurité de leur appartement, une tension palpable flottait comme un voile épais. Le garçon, affalé sur le canapé, brisa enfin le mystère qui pesait dans la pièce en interpellant sa compagne à propos du linge. Ses paroles, pleines d'attente et de routine, paraissaient à peine audibles dans cette atmosphère étouffante.

La jeune fille, laissant échapper un soupir fatigué, répliqua d'une voix éteinte. Ses yeux, empreints d'une résignation profonde, trahissaient une lassitude indéniable. Les non-dits et les frustrations accablaient lourdement l'air empli de secrets. La confrontation qui suivit mit en lumière les failles béantes de leur relation. Les mots, chargés de reproches et de désillusions, résonnaient dans l'étroit espace de leur foyer.

Georges, désireux de connaître la vérité, se heurta au mur de silence obstiné dressé par la jolie rousse. Dans cette joute émotionnelle, imprégnée de déception et d'incompréhension, le jeune homme tenta de raisonner son amie, de calmer le jeu. Ses paroles, teintées d'amour et d’entendement, se voulaient un baume sur les plaies de leur passion en péril.

Cependant, les traumatismes débordant et les blessures encore fraîches étaient trop pesants. Jessica, submergée par ses propres tourments, laissa échapper ses larmes, signe d'une détresse trop longtemps contenue. Ses yeux, remplis d'une douleur silencieuse, croisèrent ceux du garçon, en quête désespérée de réconfort.

Dans un geste presque instinctif, la jeune femme se détourna brusquement, évitant le regard brûlant de son compagnon. Elle se réfugia dans sa chambre, abandonnant derrière elle un mutisme lourd, chargé de passions inexprimées. Pour Georges, cet instant fut une prise de conscience. Au-delà des mots amers et des frustrations, il saisit la fragilité de leur couple, la nécessité de le préserver. Dans la quiétude de leur appartement, il décida de lutter pour leur relation, de colmater les fissures qui menaçaient de les séparer à jamais.

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