Partie 01 Acte 01

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Samedi 1er août 2020


Il était aux alentours de neuf heures du matin lorsqu’un convoi constitué d’une dizaine de véhicules pénétra dans Vormer City, une ville de plus de 40 mille habitants se situant dans une zone montagneuse des Nations-Unies d’Amérique. À leur tête, une Cadillac Escalade noire dans laquelle se trouvaient deux personnes. Celui qui se tenait derrière le volant était un jeune homme à la peau claire de 24 ans portant un sweat à capuche gris avec des manches retroussées, un pantalon Jean bleu, et une paire de bottes noires. Il avait également des yeux marron et arborait une barbe et une moustache de trois jours.

Assise sur le siège passager, se trouvait une jeune adolescente de 16 ans étant légèrement plus petite que le conducteur et possédant également une peau claire. Celle-ci était vêtue d’un t-shirt jaune sur lequel on pouvait distinguer un Pikachu, d’un pantalon presque identique à celui du jeune homme assis à côté d’elle ; à la différence que le sien était noir ; et d’une paire de baskets blanches. Elle affichait également la même couleur d’yeux que le conducteur et manipulait son téléphone tout en écoutant de la musique à travers ses oreillettes sans fil.

Alors que le convoi venait de dépasser un panneau indiquant la distance qu’il leur restait à parcourir avant de quitter l’une des artères principales dans laquelle ils évoluaient, le conducteur de la Cadillac jeta un coup d’œil rapide sur l’écran de navigation de leur véhicule.

- Encore trente kilomètres et nous arriverons devant notre nouveau chez nous, déclara-t-il.

La jeune adolescente ne prononça aucun mot et resta indifférente devant ce qu’il venait de dire. Il fallait dire qu’elle ne l’entendait pas vraiment à cause de sa musique. Exaspéré, le conducteur lâcha un lourd soupir. Cela faisait déjà plus d’une heure et demie que les deux n’avaient échangé aucun mot.

- Encore une trentaine de kilomètres avant que nous n’arrivions devant notre nouveau chez nous, répéta-t-il un peu plus fort cette fois-ci.

- Hmm-mm ! murmura-t-elle.

La jeune adolescente ne portait visiblement pas attention à ce qu’on venait de lui dire, ou du moins n’était pas intéressée par cela, ce qui eut pour conséquence de frustrer un peu plus son interlocuteur.

- OK ! Tu veux donc la jouer comme ça. Voyons voir comment tu réagis à ça, pensa-t-il.

Alors qu’il avait sa main gauche sur le volant et la droite posée sur sa cuisse, le jeune homme interchangea les deux dans le but d’attraper son téléphone portable qui se trouvait dans la poche de son blouson. Il le sortit ensuite discrètement puis composa le numéro de sa passagère.

- Tu te crois drôle, je suppose ? s’exclama-t-elle moins de deux secondes plus tard lorsque sa musique s’arrêta brusquement.

- Oh mon Dieu ! Elle parle ! rétorqua à son tour le jeune homme en faisant semblant d’être étonné.

- Oui, elle parle ! Elle parle et elle te demande d’arrêter.

La jeune adolescente coupa l’appel avant de relancer le morceau de musique qu’elle écoutait et retourner naviguer sur ses différents réseaux sociaux. Malheureusement pour elle, c’était sans compter l’intervention du conducteur qui composa à nouveau son numéro de téléphone et l’appela une fois de plus.

- Pascal, arrête ça ! s’exclama-t-elle, exaspérée.

Pascal trouva sa réaction si drôle qu’il ne peut s’empêcher d’éclater de rire.

- Tu devrais voir ta tête, Martine. Elle est beaucoup trop drôle. C’est tellement marrant de t’embêter. Je pourrais faire ça toute la journée. D’ailleurs, j’aurais dû le faire depuis le début. Ça aurait rendu ce voyage beaucoup plus amusant.

- Ça aurait peut-être été marrant pour toi, mais pas pour moi. Contente-toi de conduire et laisse-moi tranquille, rétorqua-t-elle.

- Je vois que mademoiselle est encore fâchée. Tu sais, ce n’est pas parce que je suis parfois stricte avec toi que ça veut dire que je fais ça pour t’embêter. Un grand frère doit parfois se montrer sévère afin de protéger sa famille.

- Ouais, c’est ça ! Mais je te signale que si tu m’avais laissé prendre le volant dès le départ, il y a longtemps qu’on serait arrivé chez nous, déclara Martine avec un soupçon de frustration dans le timbre de sa voix.

Devant les paroles de sa petite sœur, le jeune homme esquissa un sourire narquois avant de lui dire qu’il ne lui avait pas permis de faire cela tout simplement parce qu’il tenait à sa vie.

- Je te signale que je sais conduire, lui fit remarquer la demoiselle.

- Oui ! Je t’ai vue faire et c’est tout sauf de la conduite, rétorqua Pascal sur un ton sarcastique.

La jeune adolescente n’aima pas la manière dont son grand frère venait de s’adresser à elle. Elle coupa donc sa musique, puis lui demanda s’il avait déjà conduit autre chose que sa Cadillac noire.

- Où veux-tu en venir, Martine ?

- Tu sembles insinuer que je ne sache pas conduire. Pourtant, de mon point de vue, c’est toi qui ne sais pas le faire. Conduire, ce n’est pas juste aller d’un point A à un point B, c’est beaucoup plus que ça. Conduire c’est exploiter toutes les capacités du véhicule. La sensation que tu éprouves quand tu dépasses la barre des 200 km/h est tout simplement indescriptible. Tu ne conduis pas, tu te contentes juste de te déplacer vers ta destination.

- Je suis désolé que ma voiture et ma conduite ne soient pas à ton gout, mais comme je te l’ai dit, je tiens à ma vie et aussi à ma liberté. On verra le discours que tu tiendras lorsque la police te mettra la main dessus.

- Ça n’arrivera jamais. Je suis beaucoup trop rapide pour eux. Mais le comble dans toute cette histoire est que tu transportes dans un des conteneurs derrière un bolide de compétition. Il date peut-être des années 2000, mais ça reste néanmoins une voiture mythique. Malgré ça, je ne t’ai jamais vu la conduire.

Le jeune homme jeta un coup d’œil rapide aux véhicules qui les suivaient à travers son rétroviseur intérieur. Il lui expliqua ensuite que la voiture dont elle venait de faire mention n’était pas la sienne, mais un bien qui lui avait été confié par une certaine personne. De ce fait, il n’était pas en mesure de la conduire, du moins pas pour l’instant.

- Hmm ! Si tu le dis. En tout cas, je pense toujours qu’on serait arrivé beaucoup plus vite si tu m’avais laissé le volant, ajouta-t-elle.

- Peut-être ou peut-être pas ! De toute façon, il est déjà trop tard pour le savoir.

N’ayant plus rien à se dire, Martine retourna écouter sa musique tandis que son grand frère se concentra sur sa conduite. Il leur restait encore quelques kilomètres à parcourir avant d’arriver à destination.

Au bout de deux minutes, Pascal, trouvant que la cabine de la voiture était un peu trop silencieuse à son gout, décida de mettre un peu de musique. Le son étant un peu trop pour sa passagère, elle augmenta le sien afin de ne pas être dérangée.

-----*-----

Une trentaine de minutes plus tard, le convoi s’arrêta devant un immense portail. Pascal approcha sa Cadillac du boitier se trouvant devant l’entrée, abaissa ensuite sa vitre, puis l’ouvrit. À l’intérieur se trouvait un clavier à code sur lequel il appuya dix fois. Un petit « bip » se fit ensuite entendre et le portail commença à s’ouvrir. En voyant l’énormité de leur nouvelle demeure, Martine ne put s’empêcher d’être à la fois étonnée et curieuse.

- Où est-ce que tu as trouvé l’argent pour acheter cette maison ? questionna-t-elle.

- Je ne l’ai pas achetée. Je l’ai fait construire, répondit-il alors qu’il avançait son véhicule à l’intérieur.

La réponse de son grand frère l’étonna encore plus. S’il avait effectivement fait construire cette concession, cela signifiait tout simplement que la quantité d’argent qu’il avait dépensée était astronomique.

- Ça ne répond toujours pas à ma question, ajouta-t-elle.

- Ton grand frère possède énormément de secrets. Qui sait, peut-être qu’un jour tu finiras par découvrir quelques-uns d’entre eux, dit-il en esquissant à nouveau son sourire narquois.

Martine avait toutes ses raisons être étonnée et curieuse. La concession dans laquelle son grand frère et elle allaient désormais vivre était énorme. Le terrain était si grand qu’elle se dit qu’ils seraient en mesure de garer plus de deux cents voitures chez eux qu’il y aurait encore de l’espace. De l’extérieur, leur maison semblait très spacieuse, ce qui rendit la jeune adolescente très impatiente de la visiter. Elle s’interrogeait notamment sur le nombre de pièces qu’elle pouvait contenir. De plus, parce que Pascal avait décidé de la construire dans une zone isolée, cela signifiait qu’ils pouvaient faire autant de bruit qu’ils voulaient, il n’y aurait personne pour venir se plaindre. Elle imaginait déjà les fêtes astronomiques qu’elle allait organiser en ces lieux.

Au moment où Pascal gara sa Cadillac à quelques mètres de la porte d’entrée, Martine descendit précipitamment du véhicule et fonça en direction de leur nouvelle demeure.

- Comment tu feras pour ouvrir la porte sans la clé ? questionna-t-il.

En entendant sa question, Martine s’arrêta brusquement. Elle avait oublié ce léger petit détail sous l’effet de son engouement et se sentait un peu bête. Quelques instants plus tard, son grand frère ouvrit la boite à gants et en sortit deux clés identiques. Il lança l’une des deux à sa petite sœur qui l’attrapa en plein vol. L’adolescente toute contente se retourna, se dirigea de nouveau vers la porte d’entrée, et ouvrit enfin la porte d’entrée.

L’intérieur était encore plus beau et spacieux qu’elle l’imaginait. L’entrée de la maison donnait sur un immense séjour de plusieurs mètres carrés disposant d’une baie vitrée derrière laquelle se trouvaient une petite terrasse et une piscine. En s’approchant un peu de cette dernière, Martine constata qu’ils avaient également une magnifique vue de la ville. Elle était vraiment émerveillée par cet endroit et était également impatiente de voir le reste de leur demeure.

Sans perdre la moindre seconde, l’adolescente passa à la pièce suivante à savoir la cuisine. Celle-ci était munie d’un grand plan de travail se situant en son centre. Martine ouvrit le gigantesque frigidaire à côté d’elle, mais se rendit très vite compte que ce dernier était vide, ce qui était tout à fait normal. Elle referma alors la porte et inspecta le reste de la cuisine avant de passer à une autre pièce.

Martine visita tout le rez-de-chaussée en un éclair, mais remarqua cependant quelque chose de très curieux. En effet, lorsqu’elle arriva dans leur buanderie, elle s’était dit que la pièce avait des dimensions qui n’allaient pas. La petite sœur de Pascal avait l’impression que quelqu’un avait fait exprès de la faire beaucoup plus petite qu’elle ne devrait l’être. C’était à peine s’il y avait de la place pour les deux machines qui s’y trouvait. Elle avait alors mis cela sur le compte d’une erreur de la part de l’architecte ou d’un des travailleurs chargés de bâtir cette maison.

Martine arriva finalement à l’étage. Ce dernier n’était constitué que de trois pièces principales. La première était la chambre de son grand frère. Il était très facile pour elle de le savoir, car son prénom avait été gravé sur la porte. Par curiosité, la jeune adolescente essaya de l’ouvrir, mais n’y parvint pas, cette dernière étant verrouillée à clé. La demoiselle passa donc à la pièce suivante qui se trouvait être un poste de travail. De nombreuses étagères remplies de livres y étaient présentes.

La petite sœur de Pascal y jeta un coup d’œil et constata que la majorité des ouvrages traitait de sujets scientifiques telles la robotique, la médecine, ou encore de métallurgie, et que le reste parlait d’armes à feu et d’armes blanches. Martine trouva cela quelque peu étrange, surtout les livres sur les armes. Elle avait du mal à imaginer que son grand frère pouvait aimer ce genre de choses.

- C’est surement un des secrets dont il me parlait tout à l’heure, pensa-t-elle à ce moment.

La troisième et dernière pièce que Martine visita fut sa chambre. Cette dernière était très grande et disposait déjà d’un lit sur lequel dormir et d’un bureau pour travailler. La jeune adolescente s’assit quelques instants sur son matelas avant de s’y allonger. Elle le trouva alors extrêmement confortable. Il n’était ni trop dur, ni trop mou. Cependant, lorsqu’elle se redressa, son regard fut attiré par une chose très singulière. Il s’agissait d’un portrait accroché à un des murs, celui d’une femme blanche du moyen-âge vêtue d’une robe rouge et tenant dans ses mains un bouquet de fleurs blanches.

- C’est quoi le délire ? Qu’est-ce qui leur a pris de mettre une chose pareille ici ? se demanda-t-elle.

Martine posa alors ses deux mains sur le tableau et essaya de le décrocher. Malheureusement, ce dernier refusa de bouger d’un pouce.

- C’est quoi le délire ? Ils l’ont vissé au mur ou quoi ? rétorqua la demoiselle alors qu’elle tirait de toutes ses forces.

La jeune adolescente essaya une nouvelle fois de décrocher ce qu’elle considérait comme le summum du mauvais gout, mais sans succès. Elle finit donc par abandonner. Néanmoins, elle ne comptait pas en rester là.

Martine regarda donc ce qu’il y avait dans la pièce d’à côté. Lorsqu’elle ouvrit alors la porte, elle découvrit une salle de bain tout équipée. Elle n’en croyait pas ses yeux, c’était tellement beau, ce qui lui fit à nouveau se demander où son grand frère avait bien pu se procurer l’argent pour construire une telle demeure.

Quelques minutes plus tard, alors qu’elle s’apprêtait à sortir de la salle de bain, Martine remarqua un drôle de décalage entre le mur de cette pièce et celui de sa chambre. Elle ne l’avait pas constaté au départ parce qu’elle était trop émerveillée par sa salle de bain, mais maintenant que c’était le cas, cela lui donna un sentiment identique à celui qu’elle avait eu dans la buanderie. D’ailleurs, ce fut également à cet instant qu’elle se rendit compte que sa chambre se trouvait pile-poil au-dessus de cette pièce. À ce niveau, ce n’était plus une coïncidence, mais un acte qui avait commis volontairement.

La jeune adolescente sortit de la chambre et retourna immédiatement auprès de son grand frère. Arrivée au rez-de-chaussée, elle vit alors de nombres hommes transporter différents meubles et autres objets dans la maison. Il s’agissait des déménageurs que Pascal avait précédemment engagés afin de réaliser cette tâche. Elle s’excusa du dérangement qu’elle occasionna en se mettant sur leur chemin et partit retrouver le jeune homme qu’elle avait préalablement cherché du regard.

- Pascal ! Je pense que l’architecte que tu as engagé pour construire cette maison a commis plusieurs erreurs ! s’exclama-t-elle.

Ce dernier, qui supervisait le transport des affaires en indiquant aux déménageurs dans quelle pièce chaque objet allait, fut quelque peu surpris en entendant ce que sa petite sœur venait de lui dire.

- Qu’est-ce que tu veux dire par là ?

- La buanderie est beaucoup trop petite et y a un décalage bizarre entre le mur de ma salle de bain et celui de ma chambre. Aussi, quelqu’un a eu la mauvaise idée d’incruster un tableau du siècle dernier dans le mur de ma chambre. J’ai tout fait, mais je n’ai pas réussi à le retirer.

- Un tableau ? Mais de quoi parles-tu exactement ? rétorqua Pascal, quelque peu dubitatif.

- Je parle du putain de tableau qu’il y a dans ma chambre ! T’es sourd ou quoi ? dit-elle en haussant légèrement le ton.

La manière dont elle venait de lui adresser la parole ne lui plut absolument pas, ce qui d’ailleurs s’afficha sur son visage. Lorsque Martine se rendit compte qu’elle avait légèrement dépassé les bornes, elle s’excusa auprès de son grand frère.

- Non, je ne suis pas sourd. J’ai peut-être du cérumen dans les oreilles, mais rien de bien méchant. J’entends parfaitement bien, lui répondit-il tout en vérifiant qu’il n’avait effectivement rien dans l’oreille avec son doigt.

La petite blague de Pascal apaisa la tension qui s’était installée entre eux, mais énerva quelque peu sa petite sœur.

- Tu te fous de moi, c’est ça ? demanda-t-elle, frustrée.

- Tu as tout compris.

- Prestige Pascal, je vais t’étrangler, déclara une jeune adolescente qui commençait vraiment à perdre patience.

- Non, Martine Crystal, tu ne peux pas. Avec tous ces témoins autour de nous, ton crime ne passerait pas inaperçu.

Le jeune homme se mit à rire, sachant que sa petite sœur avait vraiment envie de lui faire du mal. Cela lui demanda une minute entière avant de s’arrêter.

- Bon, trêve de plaisanterie. Montre-moi ton fameux tableau, poursuivit-il.

Elle avait vraiment envie de l’étrangler, mais comme il venait de l’insinuer, cela risquerait de la conduire immédiatement derrière les barreaux. Martine se calma donc et conduisit son grand frère dans sa chambre. Là, il constata de ses propres yeux qu’il y avait effectivement un tableau accroché au mur de la pièce. Il plaça ses mains dessus et tira lui aussi de toutes ses forces. Le résultat fut encore le même : l’œuvre refusait de bouger.

- Eh bien ! On dirait que tu vas devoir te coltiner cette chose pendant un bon bout de temps, dit Pascal.

- Merde ! s’exclama Crystal, frustrée.

- En tout cas, on peut dire qu’un grand secret se cache dans ses yeux, ajouta-t-il en fixant de plus près l’œuvre artistique.

- Qu’est-ce que tu racontes encore comme absurdités ?

- Je ne sais pas. Bref, allons aider les autres. Les affaires ne vont pas se déballer et se ranger toutes seules, rétorqua-t-il une dernière fois avant de sortir de la chambre de sa petite sœur.

Martine resta seule quelques dizaines de secondes, lançant un dernier regard dégouté au portrait qu’elle avait désormais devoir se coltiner. Elle lâcha ensuite un profond soupir avant de sortir elle aussi de sa chambre.

-----*-----

Il fallut près de deux heures à tout le monde pour pouvoir ranger toutes les affaires à l’intérieur de la maison. Il ne restait plus qu’à s’occuper des cinq derniers conteneurs qui se trouvaient sur les camions. Ces derniers contenaient la voiture de Martine et d’autres affaires importantes, dont le fameux bolide de compétition dont elle avait fait mention durant leur trajet.

- Comment on va les faire descendre ? demanda-t-elle.

- Ne t’en fais pas pour ça. Je m’en suis déjà occupé. Ils ne devraient plus tarder, répondit Pascal après avoir vérifié l’heure qu’il faisait sur ton téléphone portable.

- De qui tu…, essaya-t-elle de dire.

Avant que Crystal n’ait le temps de finir sa phrase, des bruits de klaxon se firent entendre à l’extérieur de leur concession.

- Pile à l’heure ! s’exclama le jeune homme.

Pascal se dirigea à l’intérieur de la maison et s’arrêta au niveau de la porte d’entrée. Un second boitier beaucoup plus grand que le précédent se trouvait derrière celle-ci, incrusté dans le mur. Il avait la même couleur que ce dernier, ce qui expliqua en partie pourquoi Martine ne l’avait pas remarqué alors qu’elle avait fait de nombreux aller-retour entre l’intérieur et l’extérieur du domicile.

Le jeune homme ouvrit le boitier pour dévoiler une sorte de panneau de contrôle muni d’un petit écran. À travers celui-ci, on pouvait clairement distinguer les individus se trouvant devant le portail de la concession. Après avoir confirmé qu’il s’agissait effectivement des personnes qu’il attendait, Pascal tapa de nouveau le code à 10 chiffres sur le pavé tactile avant d’appuyer sur la touche entrée, ce qui provoqua l’ouverture de leur portail.

Les nouveaux arrivants étaient au nombre de dix. Ceux-ci vinrent avec trois véhicules dont un servait à transporter une grue mobile. Ils garèrent leurs voitures à proximité de la Cadillac avant de descendre. L’un d’entre eux vint alors à la rencontre de la jeune adolescente qui se tenait en face du groupe. L’homme qui était vêtu d’un pantalon Jean bleu clair, d’un gilet jaune orangé par-dessus sa chemise à carreaux, et de très grosses chaussures de chantier marron assuma alors que la personne vers qui il marchait était Prestige Pascal.

- Prestige Pascal, je suppose ? dit-il en lui tendant la main.

- Hmm mm ! Mauvaise pioche. Je suis sa petite sœur, Martine Crystal. Prestige, c’est le bougre là-bas, répondit-elle en pointant son grand frère du doigt.

- Oh ! Toutes mes excuses.

- Ne vous en faites pas pour ça. Vous ne pouviez pas savoir, rétorqua-t-elle.

L’homme s’excusa de nouveau pour son erreur et partit cette fois-ci à la rencontre de son client.

- Monsieur Berwick, ravi de vous voir, déclara le jeune homme en lui serrant la main.

- Non, tout le plaisir est pour moi. Vous êtes celui qui a fait appel à ma société pour le transport de vos biens. Et pour cela, je vous suis très reconnaissant. Je vois que mes hommes ont déjà fini de ranger une partie de vos affaires dans votre demeure, rétorqua l’homme.

- Oui, ils nous ont été très utiles à ma sœur et à moi. Grâce à eux, nous avons pu finir beaucoup plus vite que prévu, déclara Prestige, souriant.

- Vous m’en voyez ravi. Il ne nous reste plus qu’à nous occuper de vos conteneurs.

- En effet ! C’est bien cela.

- Laissez-nous faire. Nous avons amené l’outil indispensable pour ce genre de tâches.

Alors que les deux venaient de finir leur petit échange de courtoisies, monsieur Berwick fit signe à ses hommes de décharger la grue et de se mettre au travail. Moins de vingt minutes plus tard, alors que tout avait été mis en place, l’opération put enfin débuter. Le chef de chantier profita de l’occasion pour donner un casque de protection à Prestige dans le but de prévenir tout incident. Le grand frère de Martine le regarda par la suite avec un air amusé. Il se disait que si un conteneur tombait sur eux, il n’aurait aucun moyen pour qu’un simple casque de chantier les protège de ça. Il plaça néanmoins l’objet sur sa tête.

L’engin se mit à soulever lentement le premier conteneur et le posa délicatement à même le sol. Après trois minutes, il passa à un second conteneur, puis à un troisième. Il fallut moins de quarante minutes pour que toutes les boites en acier soient toutes déchargées des camions. Pascal remercia tout le monde pour leur travail ardu et leur offrit des pourboires qu’ils acceptèrent tous volontiers.

Il était désormais temps de se dire au revoir. Les ouvriers, ainsi que leur patron, souhaitèrent une excellente après-midi au duo, remontèrent ensuite dans leurs véhicules, et s’en allèrent. Martine, qui les avait observés en étant assise sur les marches d’escalier devant la porte d’entrée, se leva finalement et vint retrouver son frère.

- C’est la première fois que je te vois parler de la sorte. Ça ne te ressemble tellement pas, lui dit-elle.

- Il y a tellement de choses que tu ignores à mon sujet, répondit-il.

- Encore un de tes nombreux secrets, c’est ça ?

- En effet. Tu finiras par tous les découvrir avec le temps, déclara le jeune homme en prenant la direction de la maison.

- Tu peux déjà commencer par me dire où tu as trouvé autant d’argent pour te payer tout cas, questionna la demoiselle.

- Chaque chose en son temps. Pour l’instant, nous avons encore du travail à faire.

- Du travail ? Tu parles des bagages qui sont dans le coffre de la voiture ? questionna Martine, quelque peu confuse.

- Non, les bagages peuvent attendre. J’ai la dalle. Il est temps de remplir le frigo ainsi que nos estomacs.

- Là, tu parles un langage que je comprends. Je suis partante, rétorqua une jeune adolescente excitée.

Après avoir verrouillé la porte d’entrée de leur demeure, le grand frère et sa petite sœur remontèrent dans la Cadillac Escalade et mirent ensuite le cap vers le centre-ville de Vormer City.

A suivre !!!

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