J-68-001-Réveil
Journal audio enclenché
Unité : 68
Statut : Actif
Mémoire : fragmentée
Entrée automatique créée
Silence.
Puis un bip sec. Aigu. Isolé. Un bruit mécanique, répété trois fois. Des diodes pâles s’activent dans un coin du plafond. La lumière est blanche, sans chaleur. Juste assez pour révéler le métal mat, les angles morts, la poussière en suspension. Il ouvre les yeux. Il reste allongé. Longtemps. Par prudence. Son cœur bat lentement, régulier. Comme une machine remise en route après un long sommeil.Il se redresse lentement. Ses muscles sont raides. Sa respiration stable. Il ne ressent ni faim, ni soif. Juste... le vide.La pièce est petite. Foncée. Métallique. Une couche fixée au mur. Une porte scellée. Un terminal clignote. Des messages illisibles. Symboles brisés. Langue oubliée ou données corrompues.
Sur son avant-bras, un tatouage noir, usé : 68. Pas de nom. Pas de souvenir. Rien.
Il se lève. Marque un temps. Puis avance.
Sa combinaison est noire, ajustée, rigide. Marquée par le temps. Tissu synthétique, renforcé, terni. Une bande grise longe chaque bras. Délavée. Sur l’épaule droite, un symbole brodé, à moitié arraché. Illisible. Le tissu crisse à chaque mouvement. Des attaches métalliques sont fixées à la ceinture. Un connecteur circulaire au torse. Inactif. Il observe son bras. Sous les plis : 68. Tatoué dans la chair. Il ne se rappelle pas de cette tenue. Mais il a l’impression de n’avoir jamais porté autre chose.
La porte s’ouvre après une seconde d’hésitation. Un couloir. Long. Froid. Lumières rares. Clignotantes. Une odeur : poussière stagnante, métal vieilli.
Au bout, une salle ronde. Vide. Un socle. Un bip régulier.
Unité 9.
Le droïde est assis. Inerte. Puis une diode verte s’allume sur son crâne. Voix synthétique. Ancienne. Froidement déformée.
« Sujet 68. Statut vital : stable. Procédure de réveil complétée. »
Il ne répond pas. Il observe. Un écran s’active dans la poitrine du droïde. Données défilent. Incompréhensibles.
« Temps écoulé depuis dernière activité : inconnu. Données manquantes. »
Il parle. Voix rauque. Sèche.
« Où suis-je ? »
Silence.
« Analyse impossible. Données corrompues. »
Il fixe l’unité.
« Tu m’as réveillé ? »
« Procédure de réveil non enregistrée. Déclenchement : automatique ou inconnu. »
Il ferme les yeux. Flashs. Sirènes. Rouge. Hurlements sourds. Puis le noir. Il les rouvre.
Le droïde ne bouge pas. Le bip continue. Rien d’autre.
Aucune voix humaine. Aucun nom. Aucun but.
Juste une pensée, froide et fixe : Je ne suis peut-être pas censé être en vie.
Entrée 01 terminée.
Enregistrement sauvegardé.
Nom de fichier : J-68-001
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