Toi

2 minutes de lecture

Qu’il soit maudit s’il était la personne désignée par ce drôle de bonhomme, sans doute en lien de près ou de loin avec la magie, ou pire un Sourcier survivant ! Observer de loin la lumière oui, parler avec son porteur certainement pas. On lui avait assez rabâché les oreilles toute son enfance sur le monde perdu à cause de la magie. Personne ne devait plus jamais être Sourcier et laisser la magie là où elle était : sous terre. Ironiquement, sa tribu vivait dans une ancienne mine mais ses piliers étaient la seule chose que les démons n’arrivaient pas à détruire, pour une raison qui leur échappait à tous. Un Sourcier aurait pu le savoir s’il en était resté un seul vivant pour leur dire...

Il dérapa devant sa cavité et s’engouffra à l’intérieur où Serena se vantait déjà de sa capture du rat comme si c’était la sienne et non celle de Lucas. Il ne protesta pas et s’assit dans un coin près de bébé Mathias qui bavait joyeusement sur un morceau de bois poli. Il y avait assez d’agitation sans qu’il n’en ajoute autour de lui et puis, plus il se ferait discret plus il y avait de chance que les étrangers l’oublient. Personne ne les laisserait passer aussi loin dans leur abri. Sa mère houspillait ses frères qui se battaient dans un coin, tandis que Serena s’affairait à dépieuter le rat. Le chaudron fumait sur la cheminée. Il n’y avait que le reste d’eau et de graisses des précédents repas. La petite cavité ne se composait que de leurs paillasses entassées debout sur un pan de mur, deux tabourets et quelques bricoles. Pour avoir droit aux rations du groupe, leur père travaillait à la consolidation de nouveaux foyers pour les futurs réfugiés qui arrivaient encore et toujours des villes, alors que le Cauchemar avait commencé depuis déjà une dizaine d’années. Quand le démon pouvait surgir de n’importe où, il valait mieux avoir une couche de roche solide au-dessus de la tête au milieu d’autres humaines plutôt qu’un simple toit de briques dans une maison seul et sans aucun ressources.

"Toi"

Lucas sursauta. L’homme et les deux femmes masquaient les torches du couloir et se tenaient devant l’entrée. Sa mère leur sauta aussitôt dessus, après avoir ordonné à ses frères de se tenir tranquille. Leur crainte face à la lumière artificielle de l’homme suffit à les faire taire. Lucas se recroquevilla dans son coin, espérant que les babillements de Mathias couvrirait les claquements de ses genoux.

« Quoi, lui ? »

« Il doit venir avec nous. » dit une femme.

« Cet idiot là ? Le seul assez bête pour aller chasser dehors et m’rapporter autre chose que des racines pourries ? »

Même si sa défense était chargée d’insultes, sa mère n’était pas quelqu’un qui allait se laisser faire. Lucas eut un moment d’espoir. Elle l’aimait assez, malgré tout pour le protéger.

« Cet i… » La femme secoua la tête. « Il doit venir avec nous. »

« Non, hors de question. Et éteignez moi cette fichue lumière, vous allez attirer l’attention des démons sur nos têtes ! »

« C’est un Sourcier. » lâcha l’autre femme.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Paige Eligia ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0