00. Résurrection

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Dans l’obscurité de tes entrailles, je rôde. Diminué, affamé, je me terre au fond de cette fosse de gaz et d’acides, ma soif de vengeance attisée par les réminiscences d’un lointain passé.

Festin de créatures des âges anciens. Millénaires d’hibernation. Arraché à ma torpeur, les sens stimulés par l’inattendu, je flairais une forme de vie jusqu’alors inconnue. Mes instincts ne me trompaient jamais. Une nouvelle espèce peuplait la surface. Une énergie vitale incommensurable animait ces êtres vulnérables.

Déchaînant les éléments, insufflant le mal en eux, je décimais ces créatures méprisables avec une déconcertante facilité. Séismes, incendies, épidémies, guerres de clans. Je me délectais de leur nectar qui m’offrait une puissance sans précédent. J’entrevoyais enfin l'opportunité de m’affranchir de ton emprise maudite, d’accomplir ma destinée.

Tu as choisi ta précieuse Humanité pour l’empêcher. Dotés de mes propres armes, certains de tes enfants naquirent dans le seul but de m'anéantir. Porteurs des pouvoirs de l’eau, du feu, de l’air ou de la terre, leurs facultés se transmirent d'un individu à l'autre, ne faisant que croître tandis que les civilisations s'enchaînaient, évoluaient, n'ayant de cesse de me rendre la tâche constamment plus ardue. Des millénaires de lutte nous ont conduit à l’ultime affrontement, provoquant le cataclysme dont aucun de nous ne sortit victorieux. Âmes inconscientes submergées par une force primitive indomptable.

Tremble, geôlière maudite. De mes cendres, je renaîtrai, tandis qu’une autre civilisation émergera, plus abondante, plus vigoureuse, plus vénale. Homo sapiens, espèce stupide, si prévisible. Je dépouillerai ces êtres insignifiants de leur essence. JE serai leur Géhenne !

Oui, tremble, geôlière maudite. Tes protecteurs, je les traquerai un à un, m'abreuverai de l'agonie des plus faibles, corromprai les plus puissants. Leurs pouvoirs une fois miens, j'éradiquerai toute forme de vie en ton sein. Je jouirai alors de tes derniers instants, Gaïa. Ton ultime souffle brisera mes chaînes.

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