Ce que vous allez lire n’est pas une fiction, ni le début d’un roman. C’est une lettre ouverte. Un cri du cœur.
J’ai eu besoin de poser des mots sur mes maux, de mettre à nu mes pensées les plus sombres et ma douleur la plus intime.

La vie nous confronte parfois à des épreuves si lourdes qu’elles nous écrasent. On cherche un sens, on cherche une justice, parfois même un signe… et on ne trouve rien. Alors, on écrit. Parce que les mots deviennent le seul refuge quand le cœur déborde.

Je partage ce texte non pas pour susciter la pitié, mais parce que je sais que nous sommes nombreux à ressentir cette colère, cette incompréhension et ce vide. Si mes mots résonnent en vous, alors peut-être qu’ils auront servi à quelque chose : à ne pas nous sentir seuls face à ce que nous traversons.

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J'ai des pensées sombres. Pas suicidaires. Juste des pensées sombres. Des pensées qui me font peur. Qui me paralysent.

Je me demande parfois si je suis normale ? Je me pose mille et une questions. Est-ce normal d'avoir ce genre de pensées ? Est-ce normal de se sentir proche de la mort mais d'en avoir peur ? Que fais-je sur terre ? Y ai-je vraiment ma place ? Je ne sais pas. Je ne sais plus et ça me terrifie.

La vie n'est qu'une chienne, voilà ce que je me dis depuis peu. Ou même depuis toujours. Pourquoi faut-il nous infliger de lourdes épreuves, nous, les "gentils", quand les méchants s'en sortent, et vivent leur meilleure vie ? Où est la justice là-dedans ? Où est ce Dieu que tout le monde idôlatre et vénère ?

Où était-il quand mon second papa était en train de mourir ? Où était-il lorsque mon mari a fini aux urgences dans un état grave ? Où était-il quand je me perdais et m'écartais du droit chemin ? Me voyait-il seulement sombrer ? Bien sûr que non... Qu'en avait-il à faire ? Après tout, je ne suis rien. Je ne suis personne...

Je ne suis pas croyante, c'est vrai. Mais moi aussi, j'aurais aimé, quelque part, avoir un signe, ne serait-ce qu'un tout petit signe. Quelqu'un qui m'aurait dit : ne t'inquiète pas, tout ira bien. Que quelqu'un me prête son épaule pour pleurer. Qu’un autre me tende les bras pour me protéger et me réconforter ? Où étais-tu ? Hein ! Et que faisais-tu quand mon beau-papa mourait alors qu'il avait toute la vie devant lui ? Tellement de choses encore à vivre et probablement à découvrir ? Tu l'as tout simplement abandonné... Comme chacun de nous. Comme moi...

Aujourd'hui, je suis en colère, bien sûr que je le suis. J'ai perdu un homme très important dans ma vie : beau-papa. Pas seulement le mari de maman. Pas seulement mon beau-père. Mais mon papa, car c'est ce qu'il était pour moi : un second papa. C'est ce qu'il représentait et qu'il représentera toujours dans ma vie et dans mon cœur.

Je me souviendrai toujours de ton côté blagueur. Des blagues que tu me faisais et du surnom que tu m'avais donné et ta façon de le dire : Lalu-minium. Jamais je n’oublierai.

Aujourd'hui, tu n'es plus là et mon cœur saigne si fort qu'il m'empêche parfois de respirer. Même si je t'ai dit au revoir, la blessure est trop profonde, trop douloureuse, que je n'arrive pas à oublier. Je n'y arrive pas.

Je me vois encore prendre mon téléphone pour t'appeler, discuter, rigoler et se faire des blagues comme on aimait. Mais tout ça, maintenant, c'est terminé. Je n'ai pas seulement perdu un papa, j'ai aussi perdu un confident. Un ami... mon meilleur ami. Désormais, jamais plus, je n'entendrai le son de ta voix. Jamais plus je ne verrai ton sourire. Jamais plus je ne te verrai... Et ça, aujourd'hui, je suis incapable de l'accepter. C'est beaucoup trop dur...