J15 Pourquoi ne pas écrire!

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6/12/18 COURRIEL 20H36

«Bonsoir Noël,

Pourquoi ne concrétisez vous pas votre projet d'écriture? sans aucune flatterie de ma part vous avez les mots exactes pour analyser, décrire et votre recherche personnelle m'impressionne!

J'aime vous lire, je dirais même que je me réjouis de vous lire, d'autres l'aimeraient certainement aussi!

Dans nos précédents mail nous avons fait l'état de nos situations, telles qu'elles étaient: voilà mais je crois en cette notion essentielle qu'est l'acceptation. Non pas l'acceptation mièvre qui reviendrait à dire que de toute façon on ne peut rien changer à notre vie mais l'acceptation consciente de chaque minute de vie qui me fait prendre conscience de la "vivance" (c'est du Salomé) de mon existence, de ma responsabilité dans cette situation et de ma capacité à faire des choix. L'acceptation est un travail de chaque instant mais quelle libération quand une mauvaise nouvelle ne m'affecte plus puisqu'elle n'est plus mauvaise je sais l'accepter et trouver la réponse qui convient. On retrouve le libre arbitre, associé à l'acceptation: quelle perspective!

Connaissez vous les comportements BARJO? le B c'est bannir, : quand je refuse de voir que ça ne va pas, le A c'est agresser, le R de râler, le J de se justifier et le O d'orgueil

et l'antidote VOIR ? V: vers soi, O: observer ce qui se passe en moi, I: investiguer et R: se responsabiliser.

Continuons à regarder dans la même direction si vous le voulez bien; je me sens vivante!

Sophia.»

J’ai beau faire des efforts de mémoire en vain, je ne pensais pas avoir parler d’un projet d’écriture avec Sophia. Il est vrai que j’aime la littérature qui caresse les mots pour les mettre en confluence sonore vers un esprit du divin. J’aime la parole qui devient musique en nous invitant à danser aux confins de la réjouissance. J’aime la solitude qui m’intime la meilleure composition d’une expression même banale. Mais tout petit je me sens, face à tous ces monuments qui trônent dans ma bibliothèque. Que dire de plus que les grands romanciers Romains Gary, Philip Roth, Milan Kundera ou Gabriel Garcia Marquez...Rien. Quant à que dire de mieux que les grands spirituels Allegri Dante, Farid oud Din Attar ou Djallal Oud Din Rûmî...encore moins que rien. Alors reste peut être l’ombre d’une petite faille que j’entrevoie comme l’ouverture du chat d’une aiguille dans laquelle je vais tacher de m’infiltrer pour continuer lentement ma quête d’absolu.

Je ne dis pas que l’idée d’écrire ne m’a jamais traversé l’esprit. L’idée de dévoiler mon intériorité au travers d’un récit m’apparaîtrait comme une thérapie pour combattre mes démons. A restituer la véritable image de mon être pour qu’il n’y est plus de doute à mon égard. «Nous avons souvent une idée erronée de la réalité» est une maxime qui poursuit toujours mes pensées, alors comment imaginer être perçu tel que je ne suis pas! L’écrit apporterait il une concordance entre l’être et le paraître? Être perçu tel que je suis réellement serait-il à même de calmer mes angoisses? En fait, ce n’est pas le sentiment de ne pouvoir dire plus ou mieux que les grands auteurs qui bloque mes velléités de plume, faisons vite appel à une humilité de mise! C’est plutôt l’envie de dire autrement, éviter le déjà écrit. Non pas que ce qui est déjà écrit est mal écrit, je suis le premier en extase devant les grands textes. Mais le dire en suggérant l’étonnement de l’enfant dont les yeux s’illuminent à l’écoute du conte!

6/12/18 23H13

«Bonsoir Sophia

Comme mon chat, j'aime les caresses et comme lui j'en redemande...Merci pour vos appréciations sur les quelques fulgurances qui traversent mon esprit.

Vous parlez d'acceptation du sort qui nous est alloué en administrant des portions de "vivance". Mais le libre arbitre nous invite aussi à prendre en main ce sort pour l'orienter vers nos aspirations, pour le mettre en adéquation avec nos vibrations, pour le soumettre au diapason de notre musique intérieure. Juste avoir le courage de régler tous les accords de notre partition de vie.
Demain, il me faudra être Goldmund. Il me faudra prendre le chemin de la souffrance pour me délivrer de la souffrance de n'être moi que par intermittence. Mais je le ferais la conscience apaisée d'avoir répondu à mon devoir de mener mes filles sur les rails de l'amour. Mon aînée à 27 ans, jeune mariée, bientôt maman, épanouie dans son travail de directrice d'un magasin. La benjamine à 21 ans, sa licence d'anglais en poche s'éclate dans son voyage d'étude aux Etats Unis. L'une comme l'autre me rendent au centuple l'affection que je leur porte.

Chère Sophia, j'ai dépassé les méthodes, qu'elles soit celle du "discours de la méthode", celle d'Alexander (éducation), celle de Feldenkrais (conscience du corps dans l’espace), celle d’Oliveira ou Pessoa (équitation), celle de d'Orgeix (re-équitation), celle de Fernandez La Vie (guitare) celle de Carlévaro (encore guitare), celle de Pujol (re-encore guitare), celle de la méditation, celle du BARJO ou du VOIR...Pour n'adopter que ma méthode, faire confiance à mon ressenti. Noël»

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