La traversée du désert
Dans un désert
L’homme aride se promenait
Son cœur abritait une friche
Dans laquelle il se logeait
Souvent d’humeur maussade
Il préférait rester seul
Ses pas marquaient le sable
Après une marche de plusieurs heures
À quoi bon errer sans but
En tant que nomade solitaire
Peut-on seulement avoir des rêves
Dans cet amas de poussière
Son corps meurtri
Tente d’avancer
Son âme trahie
Souhaite être soignée
Existe-t-il un lieu
Où trouver l’élément salvateur
L’atteindra-t-il
Prisonnier de sa torpeur
La tempête qui s’acharne
Emporte tout en un clin d’œil
Les traces de son passage
Ses désirs ainsi que ses peurs
L’homme tout en marchant
Passait son temps à méditer
Pensant à sa vie future
Au présent puis au passé
Ce qu’il redoutait le plus
Était d’avoir l’esprit étriqué
Ça le mena directement
À une existence esseulée
Il émanait de lui
Une énergie semblable au cactus
Qui dans une terre dévastée
Arrivera quand même à pousser
Quand il s’imaginait l’avenir
C’était dans la simplicité
Il se voyait écrire
Avec quelqu’un à ses côtés
Inscrire ses pensées
Dans un recueil de poèmes
Les réciter à l’être aimé
Le temps d’un requiem
Passé, présent, futur
En un sens tout s’emmêle
Il avait choisi la rupture
Avec le relationnel
Une lointaine apparition
Vint couper ses réflexions
Dans cet appel du destin
Son périple prenait fin
Une oasis dans ce désert
D’abord il crut à un mirage
Pour se défaire de ses ténèbres
Il allait devoir tourner la page
Malgré toute cette solitude
Il aboutit à la plénitude
L’abri de lumière n’est jamais loin
À celui qui s’en donne les moyens.
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