Chapitre Huit : Diriger ou être dirigée ? Version Alternative écrit par Amelie Paix

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Chapitre Huit : Diriger ou être dirigée ? Version Alternative écrit par Amelie Paix

Alors qu’Alix s’interroge sur sa singulière et infondée envie d’inclure José dans le paysage de son lieu de travail, lui se retrouve en porte-à-faux...
En effet, il doit clairement utiliser la position et la personnalité d’Alix pour mettre à jour certains dossiers sales, tel que s’y prendrait le collectif L214 pour mettre hors d’état de nuire les maltraitants des animaux. Cela dit, il ne peut pas se cacher à lui-même qu’Alix l’intrigue et n’a pas l’air de correspondre en tous points à l’image d’arriviste de droite faussement humaniste qu’on peut avoir d’elle.

Quoi qu’il en soit José, au terme d’une journée de plus à jouer les coursiers et les espions en même temps, choisit de faire un détour par la rue d’Alix. Il prend un risque inconsidéré puisqu’Alix l’a maintes fois repéré dans le quartier en dehors des heures de travail, et a fortiori à l’opposé du lieu de sa solution de logement…

Il est 21H, il fait nuit, et il pleut des cordes : un vrai temps de chien et pourtant José ne rebrousse pas chemin, non : il marche au contraire à pas plus grands vers l’appartement d’Alix, qui se trouve en rez-de-jardin. La pluie frappe le sol de ses centaines de gouttelettes à la seconde, on entend les gouttières cracher le trop-plein d’eau, les voitures aller et venir, ne manquant pas d’arroser copieusement les trottoirs eux-mêmes inondés. Les images sont comme passées au noir et blanc sous cette pluie diluvienne, c'est fou !
José voit des éclairs fendre le ciel de façon lointaine, augurant un gros orage tout proche. L’appartement d’Alix est éclairé et on peut voir sa silhouette se diriger vers sa baie vitrée. Alix tient dans sa main une télécommande qu’elle pointe vers ses volets déroulants, mais l’appareil semble dysfonctionner. Elle se trouve alors obligée d’ouvrir la baie et tirer manuellement sur les volets.
Son corps est malheureusement orienté de pleine face à la pluie semblant tomber en oblique. Elle porte un marcel un peu trop grand et un boxer de coton blanc. Elle grimace en même temps qu’elle peine à tirer sur les volets, et se retrouve si trempée que ses vêtements la trahissent et révèlent par jeu de transparence chaque relief de ce corps offert aux vents et à l’eau.
José n’hésite pas longtemps et interpelle Alix en portant ses mains autour de sa bouche pour accompagner sa voix.
« Besoin d’aide ? ».
Alix reconnaît José et ne se fait pas prier pour accepter l’aide proposée. José la rejoint par-dessus la haie de tulipes et commence à tirer sur les volets, qui grincent et descendent très peu. José a les bras levés au-dessus de sa tête et se tient debout en face d’Alix, qui ne fait plus d’effort de déplacement des volets coincés, préférant fixer José avec des yeux pleins d’envie, silencieuse et solennelle. Soudain l’orage gronde et cause une panne d’électricité dans tout le bâtiment. Alix et José ont légèrement sursauté et ne sont plus éclairés que par la faible lueur de réverbères gênés par la pluie.
On y est : José, Alix. Le membre incognito d’une branche anarchique, une dirigeante au bon cœur à ses heures. Un homme, une femme.
Il est des situations dans la vie où les différences sont gommées, les convenances sont ignorées, les haches sont enterrées… La météo venait de créer un no man’s land où personne ne tiendrait rigueur à José et Alix. Ils sont adultes, et habités de pulsions humaines. Tout le monde connaît l’expression « Ce qui se passe à Vegas, reste à Vegas »… Pourquoi ne laisseraient-ils pas libre cours à leur impulsion du moment, le temps d’une parenthèse, qui n’aura jamais de débriefing ?

L’orage a ce puissant pouvoir de remettre les choses et les personnes à leur place. Nous ne sommes rien en ce bas monde. Un tsunami apparaît, et il raye de la carte une île. Un volcan se réveille, et il réduit en cendres maisons et forêts. Un tremblement de terre débute, et ce sont les entrailles de la Terre elles-mêmes qui engloutissent toutes les matières ! Il n’est plus question de guerre, d’ennemis, ou d’adversaires : le pouvoir suprême est détenu par Mère Nature, qui met tout le monde d'accord. Aucun homme à cravate ne fera dévier sa route !

L’orage fait vibrer le cœur et augmente la fréquence cardiaque : il contracte la pupille et fascine. En somme : il rend plus vivant !
Ou bien il provoque la peur, ou bien il attise la curiosité, mais en aucun cas il récolte l'indifférence.
Cette nuit-là, il aura poussé à l’audace.

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