Chapitre XIII. Tu es à moi Étienne !

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Vendredi 02/12/22, aux alentours de 4h00 du matin

*A.R*

Allongée à côté de ton corps, je revis.

Moi qui voulais fuir mes ennuis

Sur ce Pont-Neuf dans cette nuit.

Tu es apparu en grand sauveur

Réchauffant tout à coup mon cœur

Avec tes yeux pleins de douceur.

Je veux changer, je te le promets.

Devenir ta femme, unique à jamais.

T’offrir le bonheur que tu mériterais.

Catherine n’a pas su ton amour apprécier

Reeve te rendra malheureux, fragile poupée,

Je suis la seule, celle qui comblera tes journées.

En cette nuit de novembre, je vais pouvoir enfin tout recommencer. La peur laissera place à un nouvel envol, les angoisses de la rue reléguées au passé, les craintes à jamais effacées, aux côtés d’Étienne, mon corps venait de harponner sa propre existence. Je me délectais de voir cet homme si doux et si gentil se noyer dans mon regard. Je l’avais attrapé dans mes griffes, hors de question de laisser filer mon avenir. Il sera mon nouveau cadre de vie, ce confort auquel j’ai droit. Ma couleur préférée à ce jour était et restera le noir, je me délectais de pouvoir me vêtir ainsi pour arpenter les rues et disparaître dans le soir.

E.Y

De ce sud en trompe l’œil, j’étais partie sans un remords, sans un regard en arrière. Entre les rangs de vigne, les pieds d’olivier, tout n’était que faux semblant et pourriture. Il n’y avait que les touristes qui trouvaient les collines de l’Aude pleines de charmes et ceux qui restaient au pays faisant fi des bassesses de l’histoire. Moi qui savais ce qui s’y cachait.

j’étais une pute, je le suis encore. J’ai de qui tenir. Cette histoire me reste sur l’estomac, me soulève le cœur. Oui je suis une garce, je le resterais toute ma vie…

*A.R*

Dans cette chambre confortable, je revivais. Étienne méritait une femme et une vraie, une qui saurait combler ses désirs. Je lui ferai l’amour à l’en épuiser si nécessaire, il ne pourra se défaire de mes bras et m’appartiendra. J’allais pouvoir commencer mon jeu de séduction, je le dominerai sans mal et la perte de sa femme Catherine l’avait anéanti. Je ne voulais pas être elle, je serai bien meilleure. Je poursuivais ma distribution de baisers dans son cou, descendant frénétiquement le long de son dos. Pourquoi ne réagissait-il pas ? Il ne dormait pas, c’était impossible de résister aux caresses que je lui prodiguais. Peut-être me fallait-il être plus convaincante ? Il ne me filerait pas entre les doigts. Tout à coup, le visage de cette midinette de Reeve vint se glisser entre nous. Cette garce apparaissait au plus mauvais moment. Je la détestais sans la connaitre. Elle avait tout, je n’avais rien. Cette salope avait grandi dans du papier de soie pendant que je me les gelais dans des cartons. Elle avait réussi ses études alors que je les avais abandonnées pour des expériences plus excitantes. Cette petite poupée de porcelaine ne connaissait rien aux hommes et encore moins la façon de les satisfaire, elle ne lui apporterait rien et moi je saurai le faire hurler de plaisir dans les draps. Je me délectais au plaisir de pouvoir éliminer cette rivale directe. Bientôt, je la reléguerais au rayon des souvenirs éphémères, un papillon que j’attraperai et laisserai sécher dans un coin. Je serai celle qui partagerait le lit d’Étienne et l’unique qui remplirait ses pensées. Reeve disparaitrait à jamais.

E.Y

Je l’avais pris sur le coin de la gueule, d’un bloc !

j’étais encore une blanche colombe en ces temps-là, l’oncle, le porc devrais-je dire, celui qui m’avait servi de tuteur me jeta ces mots à la figure :

  • Tu es une pute, comme ta mère…

Je sortais du collège, Malik, un garçon de mon âge, me tenait la main…

  • Avec un fils de journalier en plus ! si au moins c’était un garçon de chez nous !

La tante, cette garce, prit ma défense dans un premier temps

  • Laisse là, elle s’amuse, c’est de son âge, elle ne fait rien de mal

Avant de rajouter de sa voix mielleuse de sainte nitouche

  • Ton oncle n’a pas tort ! tu ne devrais pas t’amuser à ces jeux-là, si on te dit ça c’est pour ton bien avant de rajouter.
  • J’en ai trop dit, tu comprendras quand tu seras plus grande !

C’est la mamé un peu plus tard qui m’assena le coup de grâce !

J’avais compris que tonton Philippe et tatie Béatrice ne diraient plus rien, j’ai alors décidé de cuisiner celle que je prenais pour ma grand-mère, Tia Magdaléna !

  • Mamie, c’est vrai que ma mère était une pute .
  • C’est tonton Phil, il m’a surpris à embrasser le fils de Saïd !
  • Il est un peu brusque ton oncle, il a souffert tu sais, ta mère n’avait pas toute sa tête, elle était belle comme une gitane, ses cheveux noirs comme du jais, ses yeux crachaient du feu. Quand le démon s’emparait d’elle, il lui fallait un homme, et un jour ce qui devait arriver arriva… elle rentra enceinte. Ton grand-père l’a chassée de la maison, je n’ai rien pu faire. On a appris plus tard qu’elle avait accouché sous X à Montpellier.

Les deux filles ont été adoptées tout de suite. C’est un maçon de Carcassonne qui t’a adoptée, c’était un homme violent qui buvait et qui battait sa femme. Quand nous l’avons su, nous avons saisi le tribunal qui nous a confié ta garde ! Ta sœur, on n’a jamais su où elle était !

C’est ce jour-là que j’ai fui, pour ne plus jamais revenir. Ils me dégouttaient tous avec leurs secrets leurs non-dits et leur lâcheté. Je l’ai compris ce jour-là, je n’étais et ne serais jamais comme eux !

*A.R*

Je saisis son sexe entre mes mains, fini les attentions, pour l’attraper dans ma toile, il me fallait passer à la vitesse supérieure. Comment pourrait-il résister longtemps aux va-et-vient que je prodiguais sur sa hampe ? Après tout, il restait un homme avec des instincts et des besoins. Même si Reeve avait sûrement partagé son lit, avec moi, tout serait différent. J’abreuverais de désir l’homme qui se tient à mes côtés et il me supplierait de ne pas arrêter. Il me fallait avant tout le titiller, l’émoustiller, le surprendre et l’exciter. J’en avais connu des tas, des mecs sans intérêts, des dégoûtants et des violents parfois. Dans cette chambre, tout était différent, la fadeur du plat réchauffé que j’ai pu connaitre ce soir serait une gourmandise de choix. Je découvrais avec extase son gland. Plus personne n’entreverrait ma route, j’allais reprendre ma vie en main, il me dévorerait, je lui apprendrais à satisfaire mon appétit. Reeve et sa belle poitrine ne seront plus que de fantasme à faire taire.

***

Je me chargerai de la voisine, elle comprendra rapidement qu’elle n’est plus la bienvenue. Si elle venait à insister, je m’arrangerais pour qu’il la déteste. J’avais appris à appuyer là où ça fait mal et j’aimais ça. La jeune femme du quatrième n’était qu’une romantique en quête d’un prince charmant. Quelle pauvre fille, une cendrillon des beaux quartiers. Je serai la sorcière de ses contes de fée prête à tout pour pourrir sa vie et je lâcherais le dragon si cela s’avère nécessaire.

Je me réjouissais à cette pensée et vins m’empaler de rage sur le sexe tendu d’Étienne qui lâcha un râle de plaisir.

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