La fleur
Le soleil se levait sur l'immense plaine. L'herbe humide embaumait l'air et l'humus s'échappait du sol trempé. Le calme reignait sur ce champs et une douce chaleur frappait à présent la zone afin de laisser s'échapper la fraîcheur de la nuit.
Le soldat titubait. Il s'avançait avec difficulté vers le haut de la colline. Chaque pas était lourd et son corps paraissait peser comme s'il portait 30 hommes sur ses épaules. Pourtant il n'y avait que lui qui luttait contre la légère pente. Sa tête bourdonnait et ses oreilles sifflaient. Le calme s'était établis autour de lui mais dans son crâne se jouait un concert de bruits parasites. Il se frappait par moment la tête comme pour faire sortir la source de ce boucan par ses oreilles. Et malgré ce mal de crâne il avançait. Pas à pas il gravissait la côte pour enfin apercevoir l'ensemble du champs. Arrivé au sommet il se redressa et souffla un grand coup. Il contemplait à présent l'entièreté de la zone. D'un bout à l'autre du champs et jusqu'à l'orée des forêts, les cadavres jonchaient le sol. Par endroits, le sol était creusé d'un immense trou allant d'un à 3 mètres de diamètre. Le soleil surplombait maintenant le champ et l'herbe restante n'était plus verte. L'odeur d'humus avait été submergé par l'odeur métallique du sang, de la poudre et de la chair carbonnisé. Le sol sous le soleil était sombre, tantôt rouge, marron ou même noir. De rares parcelles de terres avaient été miraculeusement épargnés et l'herbe y paraissait plus verte et brillante comme pour signifier le vol de ce terrain autrefois vert d'un bout à l'autre. La rosée éclairée par le soleil faisait briller ces petites parcelles si bien qu'au milieu du carnage, le soldat apercevait de petites zones dorées.
Et dire que tout cela avait commencé à cause d'une fleur...
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