CANDUS

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Les souterrains étaient son milieu. Il en creusait. Il était adapté à eux : à leur obscurité, à leur fraîcheur, à leur humidité. Candus vivait paisiblement, depuis longtemps, bien longtemps, dans le sous-sol avec ceux comme lui. Leur vie se déroulait principalement en tunnel, où les ondes sonores pouvaient être ressenties à une distance colossale. Ils allaient dans l'eau aussi, pour s’y procurer parfois quelque nourriture. Lors des excavations fréquentes, grignoter des vers et les insectes fouisseurs apportait un doux réconfort ; c’étaient des grains de friandise aux yeux minuscules des Piciegs. Mais ce que Candus et son espèce préféraient, c'était les champignons qu'ils faisaient croître sur la surface des multiples chambres appropriées. Il en existait des dizaines de sortes, des centaines même probablement ! Chacun avaient sa forme, son odeur subtile. Candus ne les connaissait pas tous mais savait les préparer : reconnaître le moment de couper le feu, d'ajouter telles herbes ou telles racines fermentées, allonger avec un alcool délicat pour profiter du goût enivrant des champignons.
Candus se portait souvent volontaire pour les sorties en surface. Sa carapace dorsale était suffisamment calleuse maintenant et son expérience olfactive à l’air libre ainsi que son ouïe fine faisait de lui un individu idéal pour mener à bien les expéditions. Il n’était pas encore conscient qu’il avaient acquis une âme de meneur auprès de ceux de son genre, en partie grâce à son potentiel psychique. Il croisait parfois des animaux lors de ces escapades. Des êtres intéressants (certains membres de leur espèce les étudiaient), au sang si chaud, mais surtout affreusement sonores. Ils n'arrêtent pas de créer du bruit par leur gosier ! s'hérissait Candus. Il ne les supportaient pas. Ses compagnons de voyage le perçus grommeler nettement dans leurs têtes, cela provoquait fatalement une hilarité aussi apaisante que silencieuse, toujours contagieuse. Au cours d’une exploration visant à trouver de nouveaux filons de minéraux, Candus et son groupe entendirent des déflagrations infernales descendre du ciel de bronze. Un grondement et des vibrations qu'aucun Picieg n'avaient jamais ouï. Les sentiments d'angoisse et de terreur naissaient dans leurs esprits pour la première fois. L'effroi étreignit la poitrine robuste de Candus et, alors qu'il propageait involontairement cette violente émotion, sa cohorte eût l'impression que l'air se dérobait au-dessus de leurs épaules, comme happé par le cosmos. Dans le but de protéger leurs proches, les Piciegs n'avaient qu'une idée en tête : aller percevoir ce qui arrivait afin de juger du danger que cela représentait.

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