Mon frère, mon ami.

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J’avoue mon frère, je ne sais plus quoi écrire,

Tout me vient à l’envers pour te le dire :

La crainte de te savoir souffrant,

La peur de voir ton corps mourant.

En moi, dans ce dédale plein de vacarmes,

Mon esprit erre sans joie, sans larmes.

Quel chemin prendra-t-il et trouver le jour,

Chassant le chagrin, cachant son retour ?

Mon frère laisse-moi tranquille,

Je hais ta maladie indélébile.

Elle ronge ton sourire et le mien,

Quand je ne suis plus sûr de mon soutien.

Tu sais parfois la nuit sans rêve, je me réveille,

L’abîme est là, au-dessus de moi. Le diable me surveille.

Armés de griffes, ses doigts puissants

Flattent mon visage, me berçant de ses chants.

Mon âme pleure dans un jardin l’amour qui va disparaitre

Et se dessèche en attente d’un miracle, peut-être.

Mais toi tu t’en fous, tu pars dans un monde insouciant

Où l’on refuse tout de bête et de méchant.

Promets-moi mon allié, mon ami, mon frère ;

Ta mort pour nous ne sera pas un cimetière ?

Car ta femme, tes enfants et aussi les parents

Voudront te voir dans un monde coloré du printemps.

Cette maladie qui te ronge, te suce et t’aspire,

Est comme un ver qui est en toi et respire.

Ce syndrome, je ne le coucherai pas sur ces lignes,

Car son nom est la mort qui nous désigne.

Regarde ce qu’il a fait de ton corps, de toi.

Moi qui t’ai toujours connu fort, tu déchois.

Te voilà à présent emprisonné dans ce cadavre

Aux os secs. On les mettra en terre, ton dernier havre.

Mon frère, l’homme de ma vie, ami pour l’éternité,

Grâce auquel, je suis devenu un homme de vérité ;

Tu m’as appris la folie et la sagesse, l’amour et la haine,

Tu m’as consolé quand mon cœur était lourd de peine.

Comment faire pour te survivre dans ce monde de chaos,

Où tous les hommes s’encombrent de lourds tombeaux ?

Chaque jour qui passe devient de plus en plus violent.

Chaque jour qui passe la violence grandit avec l’enfant.

Mon état d’esprit importe peu comparé à ton erreur anale

Qui, sans que tu le saches, a déclaré cette maladie fatale.

Au fond de toi ce n’était rien, juste une pulsion inassouvie,

Malheureusement aujourd’hui elle cancérise ta vie.

Voilà mon frère, je pense avoir dit tout ce que j’avais sur le cœur,

À présent, je dois partir, la nuit tombe sur ma rancœur.

J’ai pourtant une dernière chose à te dire, moins noire :

Au revoir mon ami, ton souvenir sera ma seconde mémoire.

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